PhoenixA God or demon Chapitre 3

Chapitre 3

La MIN était une organisation autrefois secrète qui avait fini par briller quand les monstres s’étaient mis à détruire une partie de la planète. Chargés de protéger la Terre de toute invasion, ses agents étaient formés pour les anéantir. Nous n’avions pas d’uniforme, mais quand vous croisiez un chasseur, vous n’aviez aucune chance d’ignorer ce qu’il était. Imbus d’eux-mêmes, arrogants au possible, je ne dérogeais pas à la règle. Il fallait de toute façon être sûr de soi et même un peu fou pour s’attaquer à des êtres qui parfois avaient d’innombrables pouvoirs quand nous n’étions que de simples humains, pour survivre et pouvoir recommencer le lendemain. Nous avions installé notre QG dans un trou perdu pour deux raisons essentielles. Premièrement, nous n’avions pas besoin de petits curieux. Deuxièmement, une porte donnant sur le royaume se trouvait quelque part dans le coin. Ce lieu était tenu secret pour éviter là encore que des fous furieux ne décident que c’était là la prochaine destination de vacances à la mode. Un lieu dont finalement nous ignorions encore tout. Une seule certitude : il était peuplé de monstres, donc potentiellement dangereux. 


Centralia détenait la palme d’or des trous perdus. Le trajet pour se rendre là-bas ne m’avait jamais paru aussi long. Il ne durait pourtant qu’une heure. L’heure la plus longue de ma vie. Pas de chant ni de comportement survolté. Mon cœur était aussi lourd que le temps. Comme pour accompagner mon chagrin, il pleuvait des cordes et le ciel se déchirait dans un fracas de tonnerre et d’éclairs qui brisait de temps à autre le silence. Les gouttes tambourinaient sur ma bichette et quelques-unes avaient même fini par passer. Je devais encore débourser une fortune pour réparer les vitres et surtout trouver le temps pour ça. Budi reposait sur ma jambe droite alors que SIG avait rejoint son holster à ma cuisse gauche. Ainsi, je me sentais plus en sécurité, parée à toute éventualité. Je doutais qu’un monstre tente de me trucider durant mon trajet, mais sait-on jamais.


Le collier autour de mon cou me dérangeait désormais. S’il n’avait pas été la seule chose qu’il me restait de ma mère, je l’aurais balancé au loin. Il représentait un petit serpent. Ces animaux, que je j'adorais durant mon enfance, me faisaient désormais horreur. Rageusement, j’arrachai le bijou à mon cou et le balançai dans la boîte à gants. Si je ne pouvais m’en débarrasser, rien ne m’empêchait de le tenir loin de mes yeux. Voilà, une bonne chose de faite.


Je reportai mon attention sur la route et mon humeur ne s’arrangea pas. Les nids-de-poule et autres flaques d’eau allaient dégueulasser ma bichette. Cette journée était pourrie. 


Linglestown n’était pas très loin de Centralia. Mais vivre dans une ville fantôme n’était pas l’idéal, surtout quand vous aviez des enfants. Je supposais que c’était pour cela qu’Idris y avait élu domicile. Je traversais les routes calcinées par l’incendie qui était supposé continuer de brûler depuis cinquante ans. C’était évidemment un leurre pour éloigner les petits curieux. 


Dans l’ancienne mine de charbon se trouvait le QG de la MIN. Un nom de circonstance, vous ne trouvez pas ? Une base pour les chasseurs de monstres et aussi un lieu de détention pour certaines abominations que nous avions besoin d’étudier.


Enfin, j’aperçus le cimetière, signe que j’entrais officiellement sur le territoire des chasseurs. Pouvait-on faire plus morbide ? Une ville fantôme dont l’entrée était surveillée par les morts ! 


Si la ville avait été encore habitée, je n’osais imaginer ce qu’aurait dit l’office du tourisme : 


« Vous aimez Halloween ? Alors venez pousser les portes de la crypte. Centralia, une ville où il fait bon vivre où vous pourrez côtoyer les fantômes et autres momies. Une fois la nuit tombée, vous pourrez vous réfugier dans la petite église, au cœur de la ville, pour vous protéger des possessions. La porte du Seigneur vous sera toujours ouverte ! » 


Sérieusement, c’était glauque même pour des chasseurs de monstres. Une fois devant les grilles du cimetière, vous aviez l’impression d’être observé. Bon, c’était évidemment le cas, puisque la MIN gardait un œil sur les entrées. Mais pour un néophyte qui ne voyait de la ville qu’un cimetière, quatre maisons et une église, il était facile de laisser son esprit s’emballer. D’ailleurs, je dépassai justement cette l’église et me dirigeai vers l’ancienne entrée de la mine. Avec la pluie qui se faisait plus puissante, l’impression d’être dans un film d’horreur était pire. 




Tu as aimé ce chapitre ?

0

0 commentaire

Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.