Dacia Gargouilles. La porte des ténèbres. La Sortie Scolaire

La Sortie Scolaire


Près d’une semaine fut écoulée, sans que je ne cesse de repenser à cette étrange nuit. Mes idées furent confuses. J’eus l’impression d’avoir rêvé tous ces évènements, cependant, il était impossible que ce ne fusse qu’un rêve. Nous étions vendredi, et malgré les diverses théories que j’eu envisagées, je n’eus pas élucidé le mystère qui entourait Yvanna, Clayton et Jules.

Tout d’abord, j’envisageais qu’ils ne soient que de simples squatteurs, ayant élus domicile dans la maison hantée. Je me rendis rapidement à l’évidence. Leur attitude n’avait rien en commun avec celle de squatteurs. Ils semblaient connaître parfaitement les lieux. Cela n’expliqua pas non plus les étranges ombres qui couraient sur les murs, et sous la porte, lorsque Jules s’était interposé entre mon agresseur et moi. Ces formes lugubres, aux apparences démoniaques. Les cris aussi.

La deuxième possibilité que j’eusse envisagée, la plus incroyable de toute, fut qu’ils soient réellement ce qu’ils disaient. Les paroles de Clayton me revenaient sans cesse. Immortels, Gargouilles, Démons. Fût-il possible que tous cela existe ?

Aussi étrange que cela puisse paraître, ce fut la seule réponse cohérente. J’avais passé les six derniers jours à m’imaginer retourner là-bas. Me confronter à eux. Avoir les réponses aux questions qui torturaient mon âme. Par-dessus tout, je voulais revoir Jules. Le mystère qu’il représentait me rongeait. Et Jules lui-même m’obsédait encore plus. Son regard, tantôt si doux et profond, tandis qu’il pouvait être si brûlant de colère l’instant suivant. —Je n’avais jamais été attirée par les Bad Boy. D’ailleurs, aucun garçon que j’eu rencontrer de toute ma jeune existence, ne m’eut attirée réellement—. Nous étions dans l’âge bête. Celui de l’adolescence. Les garçons ne pensaient qu’a parader avec leur moto, lorsqu’ils ne passaient pas tous leur temps devant une console de jeux vidéo. Tandis que les filles se pomponnaient, recouvrant leur visage, ainsi que leur lèvre d’une multitude de produit destiné à les rendre plus belle. De mon côté, je fus très mature pour mon âge. Peut-être trop. Je ne fus pas plus intéressée à imbiber ma peau de produit de beauté, collants, gluants, que par jouer les spectatrices devant deux roues et un moteur. Fussent-ils chevauchés par un chevalier servant.

Cependant, Jules m’attirait. Il y avait en lui quelque chose de dangereux, et de nostalgique à la fois. Bien que je ne fusse pas dangereuse, la nostalgie fut le moteur de mon âme.

—Allô, Houston ?

Jess se tenait là, un sac en plastique dans la main droite.

—Ah, euh… oui. Excuse-moi.

La foule d’étudiants se pressait derrière nous. La jeune femme du kioske et Jess me fixaient longuement.

—Un cheese, avec une petite barquette de frittes et un Orangina. Dis-je en bredouillant ma commande.

—Ça fera dix euros, fit la serveuse en déposant un sac sur le comptoir.

Je lui tendis le billet que j’avais machinalement sorti de la poche de mon jean, et saisissais mon repas. Je suivis Jess en silence. Elle nous conduisit jusqu’à un banc, en plein milieu de la cour du lycée. Non sans me dévorer du regard. Lorsque nous fîmes assises, elle ne put se retenir davantage.

—Tu peux me dire ce qu’il t’arrive ? Lâcha-t-elle d’un ton inquiet et dur à la fois. Tu n’as pas dit le moindre mot depuis lundi, affirma-t-elle. Je sais bien que tu n’es pas du genre bavarde, c’est d’ailleurs une de tes grandes qualités. Mais, je te trouve bizarre en ce moment.

Jess avait raison. Je n’étais plus moi-même depuis plusieurs jours. Cependant, lui dire la vérité, lui raconter ce que j’avais vu cette nuit-là, me fut impossible. Personne de sain d’esprit aurait pu croire le moindre mot de cette histoire. La perspective de me retrouver dans un hôpital psychiatrique ne m’enchantais guère.

—Désolée, finis-je par lâcher. C’est juste que le trimestre est bientôt terminé, dis-je pour éviter le sujet fâcheux.

—Il n’y a que toi pour s’inquiéter de ce genre de chose, pouffa-t-elle, un morceau de sandwich entre les lèvres. J’te jure, tu te mets trop la pression, poursuivit Jess. En plus, avec tes notes… Franchement, tu es la seule à ne rien risquer.

—Hum, ouais… peut-être. Enfin, on verra.

J’approchais le burger de ma bouche, lorsqu’une voix s’éleva à quelques pas de nous.

—Vous étiez où ? ça fait une heure qu’on vous cherche !

Chloé et le grand sourire qui l’accompagnait partout, nous rejoignirent. Bien évidemment, Paul n’était pas loin.

—Tu as fini par nous trouver. Malheureusement, grommela Jess. Chloé ne l’écoutait pas.

—C’est fou le monde qu’il y a ici, aujourd’hui, commenta Paul. A croire qu’ils sont tous pressé d’aller se faire bourrer le cerveau.

—De quoi tu parles ? dis-je, soudainement alerte.

—Quoi, tu as oublié ? C’est aujourd’hui qu’on va à la Cathédrale.

—Oui, et bizarrement, Paul est persuadé que c’est le haut lieu d’une espèce de secte qui cherche à s’emparer du pouvoir, affirma Chloé.

Cette sortie scolaire me sorti totalement de la tête. Madame Benoit, le professeur d’histoire, nous en avait parlé comme d’une récompense pour le milieu d’année scolaire. Personnellement, j’aurai très bien pu m’en passer. Cependant, il y avait pire que cela pour conclure une semaine des plus perturbante. J’essayais de me convaincre que ce fut une bonne idée. Aussi, déambuler dans une Cathédrale entourée d’une nuée d’adolescents prépubères, fut certainement plus enviable qu’une après midi coincée dans une salle de classe.

Jess souffla à pleins poumons, tandis que Paul argumentait sur sa suspicion de complot. Chloé l’écoutait religieusement. Elle qui ne le prit au sérieux quelques minutes plus tôt, buvais à présent ses paroles.

—Attention, reprit Paul. Je ne vous parle pas d’une secte classique, comme les Illuminati, ou les Francs-Maçons. Ils ne sont rien, en comparaison à ce qui se passe là-bas.

—Et, c’est quoi alors ? ricana Jess. Des extraterrestres ?

Paul prit un instant pour considérer la question. Il parut y songer sérieusement, lorsque ses yeux s’écarquillèrent.

—Encore mieux, souri-t-il. Accrochez-vous bien. Il laissait planer le suspense, comme s’il s’apprêtait à résoudre le plus grand mystère de l’univers. Ce sont… des Vampires !


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