Dacia Gargouilles. La porte des ténèbres. Jules

Jules

—Désolée pour ce petit désagrément, sourit-elle.

Sa peau était douce comme du velours. Pourtant, elle parue inerte. Ce fut comme si j’avais saisi la main d’un mannequin de plastique, ou celle d’une statue de glace.


—Moi, c’est Clayton.

Je portais soudainement mon attention sur le plus jeune des garçons. Il fut comme téléporté à mes côtés, et se tenait à présent tout contre Yvanna.


—Et toi ? Comment t’appelles-tu ? demanda-t-il d’une voix douce, néanmoins emprunte de curiosité.


—Angie, enfin… Angelina, répondis-je machinalement.


—Eh bien, Angelina, nous sommes enchantés de faire ta connaissance.


Yvanna et Clayton mes dévisagèrent comme s’ils n’avaient vu qui-que-ce-soit depuis une éternité. —Quel drôle d’endroit qu’une maison hantée, pour faire des rencontres ! —Des fantômes, des créatures aux ailes de chauves-souris, des monstres à trois têtes, et maintenant des anges. Ce n’est que lorsque je fus totalement redressée, que j’eu l’occasion de découvrir leur visage pour la première fois. La nuit touchait à sa fin, déjà l’aube diffusait les premiers rayons d’un timide soleil d’hiver. La chambre se remplissait de la chaleur du jour, tandis que la lumière filtrait par la fenêtre, effleurant la mâchoire carrée de Clayton, et le long visage ovale d’Yvanna. Leur beauté était aussi irréelle, aussi impalpable, et aussi fuguasse que la lumière qui les éclairés.


—Qui êtes-vous ? C’était quoi cette… ces choses, de tout à l’heure ? Où est passé le… gars, qui me poursuivait ?

Une myriade de question envahissait mon esprit, tandis que je revenais à moi. J’eu l’impression de sortir d’un mauvais rêve.


—Si on te le dit, tu ne vas pas nous croire, déclara Clayton.

Il échangea un regard complice avec Yvanna.


—Essaie quand-même.

Un tas de théorie, toutes plus farfelues les unes que les autres traversèrent mon esprit. Ce que j’avais vu, ces ombres aux formes monstrueuses, les effroyables bruits qui firent trembler la maison du sol au plafond. Les cris, ainsi que les paroles de l’inconnu. Des extraterrestres aux mutants, en passant par les zombies et autres vampires, mes réflexes d’auteur en herbes prirent le dessus sur la rationalité. Cependant, qu’y avait-il de rationnel dans tous ce que je vis, ou entendis cette nuit-là ?


—Si je te parle d’immortalité, de Gargouilles et de Démons, reprit Clayton.

Un sourire narquois se dessinait sur sa mâchoire carrée. Ses yeux s’illuminèrent tout en me fixant. J’avais le sentiment qu’il scrutait ma réaction :" Allais-je le croire, bien que tout cela sembla invraisemblable" ?


—J’imagine que ce n’est pas évident à appréhender, souligna Yvanna.


—Au contraire, dis-je alors que sa bouche s’entrouvrit à nouveau, comme pour argumenter, me convaincre. Je peux concevoir l’histoire de démon, avouais-je.


—Tu peux le concevoir ? reprit Yvanna. Incrédule.


—En réalité, j’avais pensée à des zombies. Peut-être à des vampires.


—Effectivement, tu as l’air d’y avoir réfléchis.

Clayton tenait son menton entre son pouce et son index, à la manière d’un enquêteur dans un film policier. Je ne sus dire qui fut le plus fous de nous. Ceux qui affirmaient que les démons, les Gargouilles, et je ne sais quoi d’autre existaient ? Ou bien, celle qui était prête à les croire ?


—En revanche, tu peux oublier les zombies, souriait Yvanna.


—Et, vous ? Vous êtes quoi ?


—Nous sommes des Gargouilles, affirma-t-elle.


—Je suppose que tu as déjà entendu parler de Gargouilles, s’interposa Clayton. Toutefois, les humains ont tendance à exagérer les choses, soulignai-t-il. Autrefois, nous étions aussi humains que toi.


—Clayton !

La voix du deuxième garçon fit trembler les murs.

Traversant les rayons de soleil qui filtraient par la fenêtre, il franchit la distance qui nous séparait en une fraction de seconde. J’eu l’impression qu’il vola jusqu’à moi. Cependant, lui aussi prit garde à ne pas se retrouver dans la lumière du matin.


—Tu devrais rentrer chez toi, déclara-t-il d’une voix monocorde.

Les traits de son visage furent tirés, son front plissé. Quant à sa mâchoire, des muscles saillants parurent la transpercer de part en part, sous ses pommettes pointues. Son regard ne trahissait aucune émotion.


—Mais enfin, Jules. Elle… elle est peut-être…


—Stop !

Une fois de plus, Jules haussa la voix. Yvanna se mit à contempler ses pieds en silence.


—Je suis peut-être quoi ?

Ma voix fut basse et fébrile. Cependant, Yvanna avait attisé ma curiosité.


—Ne t’occupe pas de ça, menaça Jules. Rentre chez toi.

Il y eut un moment de silence, puis il reprit en plongeant ses grands yeux noirs dans les miens.


—Et ne reviens jamais.



Hellowww! Merci à toutes et à tous pour votre soutient^^

Nous nous retrouvons dès le chapitre suivant:" L'ouvreuse de porte".

Kiss, Kiss.

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1 commentaire

Kalehu

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Il y a 2 ans

Petit coup de pouce en attendant de venir te lire :)
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