Fyctia
La récidive implacable 2
Quelques minutes sont passées, et la voilà qui réapparaît dans l’encadrement de la porte-fenêtre. Elle a troqué son tee-shirt ample et son jeans troué, contre un dos nu moulant, soutenu par deux minuscules bretelles et une minijupe qui ne couvre pas grand-chose de ses cuisses. Ses formes, généreusement mises en valeur et peu cachées lui donnent une attirance indéniable. En la voyant dans cette tenue, n’importe quel homme penserait à lui faire autre chose que la conversation.
À peine s’est-elle avancée sur la terrasse, qu’une voix se fait entendre. C’est celle de Rémi qui vient de garer sa voiture devant le portail et qui, en marchant vers la maison, s’exclame à son attention :
– Waouh ! Quel canon ! Quelle bombe ! Je plains vraiment les aveugles.
– Arrête tes flatteries stupides et assieds-toi, on t’attendait pour commencer à manger, lui de-mande Maguy.
– Tu as de la chance d’être la copine de mon frère, sinon..., continue Rémi.
– Sinon quoi ? rétorque Laure.
– Sinon… Il ne finit pas sa phrase, car Maguy le mitraille du regard.
– Sinon…, rien du tout, termine Laure, pour la bonne et simple raison que tu n’es pas du tout mon genre, même si tu ressembles à Alex, et en plus, tu es marié. J’ai horreur de l’adultère, ajoute-t-elle comme pour rassurer Maguy que Rémi vient de mettre mal à l’aise.
– Bon, arrêtez vos conneries et mettez-vous à table, conclut Alex quelque peu irrité.
Alex s’assied face à Laure, et Maguy, qui s’est assise à côté de lui, fait face à Rémi. Dans cette configuration, Rémi se trouve inévitablement à côté de Laure. L’apéritif est bu au rythme des blagues graveleuses, le repas commence, et les brochettes sont avalées sur un fond d’anecdotes. Maguy, absorbée par le récit de ses mésaventures de caissière et Alex occupé à faire des va-et-vient entre la table et le barbecue sur la terrasse, ne voit pas ce qui se passe sous la table. Rémi, certain du charme qu’il opère sur les filles, tente sa chance auprès de Laure. Il la connaît depuis peu, mais il est convaincu qu’elle ne pensait pas ses paroles tout à l’heure. Elle a voulu faire bonne figure aux yeux d’Alex et de Maguy, mais il est persuadé du contraire. Sa réaction n’est pas compatible avec les regards en coin qu’elle lui jette parfois, et certaines de ses attitudes envers lui. Tant pis, pense-t-il, après tout on verra bien, qui ne tente rien n’obtient rien.
Il pose doucement sa main sur le genou de Laure qui n’a pas bronché d’un cil, encore moins pro-testé, juste a-t-elle arrêté de mâcher quelques secondes. Encouragé par cette attitude passive, il remonte lentement sa main et la plonge entre ses cuisses chaudes et molles qui, aussitôt, se referment comme un étau, l’emprisonnant pour lui empêcher toute nouvelle progression.
– Arrête, lui murmure Laure, profitant de la distraction de Maguy occupée à servir Alex.
Mais rien n’y fait, Rémi force le barrage charnel pour venir caresser plus haut le triangle soyeux de sa culotte. Laure sent le désir monter en elle et pour y mettre fin, lui retire la main et baisse sa jupe, sans qu’aucun signe extérieur ne soit perceptible par les autres. Rémi n’insiste pas, il est con-vaincu que l’affaire est dans le sac et que la partie est remise à plus tard.
Le repas est achevé, les femmes ont débarrassé la table et sont en train de faire la vaisselle, pendant que les hommes, tout en sirotant un cognac, tapent le carton sur la terrasse pour passer le temps.
L’après-midi se termine et pour finir la soirée, Alex propose de partir faire un tour dans le village voisin, où une fête votive y est organisée. C’est un petit village concentrique, bâti sur des vestiges religieux, où l’on peut y admirer, au hasard de ses ruelles, des reliques anciennes et morceaux de ruines mises en évidence. Sa grande place principale, dallée de pierres plates, est entourée de platanes entre lesquels sont disposés sur le sol, des blocs de pierre taillés faisant office de banc. Une fontaine permanente coule à son extrémité, distillant une eau de source d’une pureté appréciée. La place est encadrée par quatre ruelles qui, pour la circonstance, ont accueilli la troupe de forains ambulants. L’ambiance est au rendez-vous, baignée d’odeurs sucrées, de musiques populaires et de multiples lumières colorées.
Nos deux couples, venus à bord de la voiture spacieuse de Rémi, qu’il a garée sur un parking alentour, se promènent dans la foule, main dans la main, comme des amoureux.
Un peu plus tard, après avoir grignoté quelques friandises, ils décident de s’asseoir à la terrasse d’un café pour s’y désaltérer. Une fois les consommations commandées, Laure, qui est partie en dos nu, exprime le besoin de se couvrir, car la fraîcheur de la nuit lui tombe sur les épaules.
S’adressant à Rémi, elle demande :
– Tu peux me donner les clés de ta voiture, je vais chercher mon gilet, j’ai un peu froid maintenant.
– Tiens, les voilà, dit-il en les lui tendant, tu te souviens où je l’ai garée ?
– Oui, je la trouverai, ne t’inquiète pas, c’est un petit bled ici et les parkings ne sont pas immenses.
Et la voilà partie ! Elle disparaît vite, engloutie par la foule. Quelques secondes plus tard, Rémi se lève comme un ressort et dit à l’attention de son frère et de sa femme :
– Mince, j’ai oublié de lui dire que ma zappette ne fonctionnait plus. Il faut ouvrir la portière avec la clé, et de plus, la serrure est un peu capricieuse. Il faut un doigté qu’elle n’aura pas. Moi j’ai l’habitude, je vais la retrouver, sinon, elle ne pourra pas ouvrir la portière.
Le mensonge est gros comme une maison, mais il est facilement passé inaperçu auprès d’Alex et de Maguy, qui ne se doutent pas que c’est un prétexte pour se retrouver seul avec elle. Rémi court derrière Laure et la rattrape au niveau du parking sauvage, aménagé pour l’occasion sur un terre-plein, seulement éclairé par la clarté de la lune. Arrivé à sa hauteur, il se jette sur elle, la plaque contre sa voiture en lui susurrant à l’oreille :
– Laure, tu sais que j’ai toujours eu envie de toi.
– Je sais, mais arrête, c’est ni le moment ni l’endroit.
La seule évocation de cette interdiction est considérée comme un aveu et une invitation pour Rémi. Pour l’obliger à se taire, il colle sa bouche sur la sienne et l’étreint fortement. Ensuite, il relève sa minijupe jusqu’à la taille. Laure n’a pas trop envie de résister, mais par principe elle ajoute d’une voix haletante :
– Arrête, Rémi, quelqu’un peut nous voir ici.
– Mais non, il fait nuit et tout le monde est à la fête.
D’une main, il dégrafe son pantalon et de l’autre il écarte le slip de la jeune femme.
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