Fyctia
LES REVES EROTIQUES
- Bon, soyons sérieux deux secondes. Je suis sûr que tu fantasmes sur César. L'uniforme cela plait aux filles.
Il saute du coq à l'âne et je me sens perdue.
- César ? Notre César ? Celui qui ne t'a pas arrêté pour séquestration ?
- Oui, celui-là même. Et je suis certain que si tu lui demandais, il serait content de réaliser tous tes rêves cochons. Il en pince un peu pour toi; tu sais.
Pour le coup, j'ouvre mes yeux en grand et ma bouche s'ouvre toute seule.
- César en pince pour moi ?
Paul, hoche la tête, un sourire satisfait sur les lèvres.
- Oui, et depuis un certain temps déjà, mais apparemment tu ne lui renverrais pas les bonnes ondes. Tu sais les ondes sexuelles ? Le papillonnage de cils, le roulage de fesses, les sourires coquins, la main dans les cheveux et tout ce qui va avec. Il dit que tu n'es pas encore prête. Mais, sache qu'il attend avec impatience que tes phéromones aient envie des siennes.
Et voilà mon petit Paul que hoche la tête en prenant un air de conspirateur.
- Cupidon a lancé sa flèche ?
- Mais non, espèce de sombre crétin, ce n'est pas de César que je rêve.
Son visage prend un air surpris et choqué.
- Ce n'est pas César ? Alors c'est qui ? Félix le facteur ? Il est trop jeune pour toi !
Je secoue la tête désespérée, il peut toujours courir s'il attend que je lui dise, et de toute façon il ne trouvera jamais.
- Ho mazette, je sais qui c'est !
Je me tourne vers lui, la lune l'éclaire, et il semblerait qu'elle lui ait aussi envoyé un rayon de lucidité, son regard pétille.
- C'est Émilien ! Je ne vois que lui.
Je pince les lèvres, vire sûrement au rouge carmin et tape du pied avant de repartir vers chez moi, la rage au ventre. Mais bien sûr, mon petit Paul me suit en se fendant la poire.
- Ho purée, c'est Émilien ! Quand je vais le dire à Céline, elle va mourir de rire. Elle qui pensait que tu le détestais.
Je me retourne brusquement.
- Mais je le déteste ! Je n'y peux rien s'il vient dans mes rêves. Je n'arrive pas à l'en sortir. Il me pourrit la vie même en dormant ce type.
Paul se tortille comme un petit ver. Je sens qu'il a envie de le dire à la terre entière et que cette nouvelle, il ne la gardera pas longtemps pour lui tout seul.
- Je te préviens Paul, si tu le répètes je ne te parlerai plus jamais. Tu deviendras mon ennemi juré jusqu'à la mort. Et en plus, je le dirais à Mauricette, que tu te moques de moi.
Son sourire s'efface au nom de sa belle-mère.
- Juste à Céline, s'il te plait. Je t'en supplie, elle a tellement besoin de bonne nouvelle.
Je soupire.
- De toute façon, même si je te l'interdis tu vas vendre la mèche. Mais seulement à Céline on est d'accord ?
Il se remet à se tortiller tout fier de lui.
- Oui, super ! Bon maintenant je rentre à la maison. On reparlera demain de tout cela.
Et il part vers sa voiture un sourire de bonheur sur les lèvres.
Et moi, je suis trop fatiguée pour répliquer. Comment fait Céline pour le supporter ? C'est un enfant.
Je rentre chez moi et je passe vite fait à la douche. Une fois décrassée de l'odeur d'étable, je me précipite pour voir mon malade.
Il est toujours endormi. Je prends sa température, elle est de 38.5. Tout en réajustant ses couvertures, je le vois se gratter le ventre. J'arrête sa main.
- Non, Émilien, il ne faut pas que tu te grattes.
Il ouvre les yeux, un peu désorienté.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu fais là toi ?
Eh bien ! Je lui sauve la vie et c'est comme cela qu'il me parle ?
- Tu as la varicelle, le docteur a dit qu'il ne fallait pas que tu te grattes.
Il sursaute, complètement réveillé à présent.
- La varicelle ? C'est quoi ça ?
- Une maladie qui donne des cloques et qui donne envie de se gratter. C'est pour cela que tu as eu beaucoup de fièvre.
- Mince, les vaches !
Il fait mine de se lever. Je le repousse sans ménagement.
- Reste couché. Paul et moi, nous nous en sommes occupés. Tout va bien. Par contre, tu dois boire, ordre du docteur.
Je prends un verre et y verse de l'eau de ma bouteille.
- Tien bois. Si tu as faim, je peux te faire un bouillon ou bien une soupe.
Il boit le verre que je lui tends, puis se laisse tomber sur ses coussins.
- Je n'ai pas faim, je suis crevé !
- C'est normal, tu as eu beaucoup de fièvre. Tu m'as fait peur.
- Il est quelle heure ?
Je regarde ma montre et grimace.
- Minuit et demi.
Le désespoir me submerge à la pensée du lendemain. Mes lapins, les vaches et en plus Émilien. Je programme mon réveil à cinq heures trente.
- Il faut que je dorme, je peux prendre la chambre à côté ?
Il me fixe surpris et suspicieux.
- Tu veux dormir ici ?
- Je suis obligée, je dois surveiller ta température. Ne compte pas sur moi pour venir prendre ta température et sortir dans le froid toutes les demi-heures. Alors, tu n'as pas le choix et moi non plus. Et puis, je suis fatiguée, alors est-ce que je peux prendre la chambre d'amis ?
Il me regarde toujours avec cet air de débile.
- Quoi ?
- C'est vrai, c'est toi qui as appelé le docteur ?
- Eh bien, oui, qui veux-tu que ce soit d'autre ? C'est ton chien, à force d'aboyer je suis venu voir ce qu'il se passait et je t'ai trouvé. D'ailleurs, tu me dois 45 € pour la consultation. Et au fait, tu ne dois pas sortir avant une semaine. Il ne faut pas que tu infectes tes cloques.
Je le vois blanchir.
- Pas possible. Il faut que je m'occupe des vaches et du fromage. Et il y a le marché aussi.
Cette nouille est en train de me refiler son angoisse, je suis déjà sur les rotules et il me stresse par-dessus le marché.
- Émilien, ce n'est pas que je n'aimerais pas énumérer toutes les merdouilles qui nous arrive, mais je suis fatiguée, et demain, rebelote. Alors, nous allons dormir bien sagement et demain nous aviserons. D'accord ?
Il me détaille de haut en bas.
- Ok, vas te reposer, tu as une sale tête. D'ailleurs, moi aussi je commence à avoir la tête qui tourne. On en reparlera demain et je te donnerais les instructions.
Je lève les yeux au ciel et me traine vers la chambre d'ami, le désespoir collé aux chaussures. Je ne survivrais pas au Noël 2018, je le sens. Je me couche tout habillée et je m'endors.
Mon rêve, me ramène dans cette étable un jour d'été, une lumière dorée nous entoure, moi et bien sur Émilien. il est debout nu, devant moi, parfait. Je le détaille avec gourmandise. Puis il se rapproche, me caresse les épaules, je ferme les yeux dans l'attente du feu d'artifice qu'il ne va pas tarder à faire naitre en moi, quant tout à coup une voix me surprend.
- Je peux participer ?
Punaise, César vient de s'inviter dans mon rêve érotique. Émilien et lui se regardent méchamment et d'un coup, de tout nu ils se retrouvent déguisés en catcheur. Puis César se met en position d'attaque et saute sur Émilien, qui l'évite. Dans le même mouvement ils me bousculent et je me retrouve à tomber dans le vide. je tombe sans toucher le sol, une lente et sombre descente vers les enfers.
Je me réveille ne sursaut et maudit Paul de m'avoir parlé de César.
17 commentaires
Nicolas Bonin
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Il y a 6 ans
maioral
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Il y a 6 ans
Maloria
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Il y a 6 ans
Sylvie De Laforêt
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Jeanne F.
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Jeanne F.
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Debby M
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Jeanne F.
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Il y a 6 ans
Mymy M. *Sakuramymy*
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Il y a 6 ans