Fyctia
Chapitre 14 b
Moins de deux minutes plus tard, il fait son entrée, mais en caleçon. Il referme la porte derrière lui et s’avance jusqu’au pied du lit.
— Tu aurais pu prendre le temps d’enfiler un pantalon.
— Ça avait l’air urgent. Que se passe-t-il ?
Je lui explique la situation dans les grandes lignes et sans attendre, il s’installe avec nous. Nous nous mettons de chaque côté de Lucie pour qu’elle se sente en sécurité et remplie d’amour.
— Quand j’étais plus jeune, commencé-je, j’ai rencontré un jeune garçon. Il était beau, drôle, intelligent. Il me faisait rêver. Nous sommes rapidement tombés amoureux l’un de l’autre. Nous avons vécu des moments incroyables, presque magiques. Ça a duré trois ans. Le jour où nous avons reçu nos diplômes, ce jeune homme est parti, sans rien dire à personne. Ni à ses amis, ni à moi. J’ai été très triste. J’ai énormément pleurer, mais heureusement pour moi, tonton Lucas était là pour veiller sur moi.
— C’est vrai, confirme-t-il. Je suis resté avec ta maman car je voyais bien qu’elle avait mal à son cœur à cause de lui. Alors, j’ai pris soin d’elle.
Et c’est maintenant que nous devons choisir nos mots correctement car elle est loin d’être bête. Suivant ce qu’on dit, elle va comprendre que Gabriel est son père et je pense qu’il est beaucoup trop tôt pour ça. Je ne veux en aucun cas, qu’elle l’apprenne comme ça.
— Nous sommes restés tous les deux, nous nous sommes soutenus. Tonton a essayé de me faire rire avec toutes sortes de blagues et de chatouilles, lui dis-je en la chatouillant à son tour pour détendre un peu l’atmosphère. Et puis, jour après jour, j'allais de mieux en mieux. J’ai repris mon travail et tonton, le sien.
— Mais tu as encore mal à ton cœur ?
Comment lui expliquer ?
— Oui ma chérie, j’ai encore mal de temps en temps. Beaucoup moins depuis que tu es dans ma vie, lui confié-je en lui faisant un bisou sur le sommet du crâne.
— Et du coup, ce garçon, c’est le papa de Sarah, c’est ça maman ?
— C’est ça ma puce. Mais je ne veux pas que ça change quoi que ce soit pour toi vis-à-vis de lui ou de Sarah. Sache que c’était il y a longtemps et que maintenant, même si ça fait encore un peu mal, je vais beaucoup mieux. Je veux que nous profitions de ces vacances. On va faire comme si ça n’était jamais arrivé, tu es d’accord ?
Je la vois hésiter mais finalement, elle hoche la tête. Je soupire de soulagement.
— Bon, que dirais-tu si nous passions la journée rien que toutes les deux aujourd’hui ?
— Hey, et moi alors ? Vous allez me laisser tout seul ?
Lucie rigole et me fait signe d’approcher. Elle murmure ensuite dans mon oreille :
— Peut-être que tonton pourrait venir avec nous, il ferait des blagues.
J’entends mon meilleur ami ricaner dans le dos de Lucie. Elle n’était pas très discrète, mais passons.
— Oui, je pense que tu peux lui proposer.
Se retournant vers lui, le sourire étiré d’une oreille à l’autre, elle lui propose :
— Que dirais-tu tonton, si nous passions la journée entre filles, tous les trois ?
Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. Je place une de mes mains sur ma bouche pour atténuer le bruit.
— Hmm, je ne sais pas trop comment je dois le prendre, mais je suis partant. Et si nous allions nous faire chouchouter ?
— Oh oui, ça me plairait bien.
— Moi aussi, j’ai bien besoin de me détendre un peu et je ne dirais pas non à un bon massage.
— Alors c’est décidé.
— Attend, dis-je à Lucas alors qu’il allait sortir du lit, tu n’avais rien de prévu avec Dom aujourd’hui ?
— Rien qui ne peut être décalé à demain, ne t’en fais pas. Je vais aller le voir, lui expliquer un peu et je suis sûr que ça ne le dérangera pas.
— Tu es vraiment sûr ?
— Certain ma belle. Allez vous préparer, on décolle dans trente minutes. Je vais avant tout vous emmener prendre un vrai et gros petit déjeuner, dit-il en se levant et en sortant.
— Ouiiii, crie Lucie en sautant sur le lit.
Se rendant compte de sa bêtise, elle se stoppe net et se rassoit.
— Pardon maman.
— Pas grave, mais à l’avenir, attention.
— Promis. Je vais aller m’habiller, dit-elle en sautant du lit. Je ne parlerai de rien à Sarah maman, je te le promets. Son papa lui a peut-être aussi expliqué.
— Peut-être oui. Mets une robe, ce sera plus simple et aussi un maillot de bain. Je vais nous faire un sac avec un change et des serviettes au cas où.
— D’accord maman, je reviens.
— Ne court…
Pas.
Pas le temps de finir ma phrase, qu’elle est déjà sortie. Je repose ma tête sur mon oreiller et repense à tout ça. Des débuts de journée comme celle-ci, j’espère qu’il n’y en aura pas d'autre.
Cinq minutes suffisent largement à Lucie pour s’habiller et revenir en courant dans ma chambre. Moi, je n’ai pas encore bougé.
— Mais maman, tu ne t’habilles pas ? Je ne suis pas sûre que tonton accepte que tu viennes avec nous en pyjama.
Je ris, relève les yeux vers elle et admire la beauté de jeune fille qui se trouve devant moi. Comment réagira-t-elle le jour où elle découvrira la vérité. Je lui répète sans arrêt que le mensonge n’est pas beau et là, je lui cache le plus gros mensonge qu’on puisse faire. Mon dieu, elle va me détester. Surtout avec ce qu’elle vient d’apprendre. Je lui souris timidement et lui demande :
— Moment câlin ?
Elle ne se fait pas prier et vient prendre sa place dans mes bras. Elle me sert fort contre elle et j’en fais de même. Ma tête venant se poser sur la sienne. Je respire son parfum de petite fille que j’adore. Elle ne comprendra jamais à quel point elle m’a sauvé la vie. Peut-être que je lui expliquerai. Pour le moment, je savoure.
Plongés dans notre moment, nous n’entendons pas Lucas arriver.
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