Fyctia

— Bah alors, vous n’êtes pas prête ?

— Moi si, mais pas maman, dit-elle fièrement.

— Ça va, ça ne fait que cinq minutes que tu es parti.

— Tu plaisantes ou quoi, ça en fait trente.

— Oups, nous n’avons pas vu le temps passer pendant notre câlin, lui dis-je en faisant un clin d’œil à ma chipie.

— Remue-toi, on t’attend dans le salon dans trois minutes.

— Tu crois que tu pourrais pousser à cinq ? Je dois prendre une douche d’urgence.

— Très bien, mais pas une de plus, sinon on part sans toi et ça sera une journée en z’amoureux.

— Moi, ça me va.

— Hey, traîtresse.

— Pas du tout.

— Bien sûr que si. Vous ne partez pas sans moi sinon je vous jure que vous retrouverez des oursins dans vos lits, c’est clair.

— Alors grouille, j’ai la dalle. J’ai dépensé pas mal de calories cette nuit et je dois faire le plein.

— Chut, oreilles innocentes.

— Elle a entendu bien pire.

— Ce n’est pas une raison.

Ils sortent tous les deux de ma chambre puis je fonce dans la salle de bain. Une odeur de gel douche masculin m’y accueille. Ce n’est pas pour me déplaire, mais ça ne m’enchante pas non plus. Je saute dans la baignoire et me douche à la vitesse de l’éclair. Une fois propre, j’enfile une petite robe d’été de couleur rouge, sur un maillot de bain noir. Le rendu n'est pas terrible mais ça fera l’affaire. Je regagne ma chambre et glisse dans un cabas, une tenue de rechange ainsi que des sous-vêtements, ça peut toujours servir et une serviette. Je vais dans la chambre de ma fille où je récupère la même chose et me voilà dans le salon, fin prête. Quatre paires d’yeux se retournent en même temps sur moi, mais il n’y a que les siens qui me pèsent.

Comprenant le malaise, Lucas se lève du canapé, embrasse Dom et salue Gabriel et Sarah. Lucie en fait autant quant à moi, je souris à Dom qui me lance un clin d’œil en retour. Je me dirige vers la porte de la villa, enfile mes sandales restées là et me dirige vers la voiture de mon meilleur ami. Je vérifie que Lucie est bien attachée puis accroche ma ceinture de sécurité. Mon regard se tourne vers une des fenêtres de la villa et j’y vois Gabriel qui a les yeux braqués sur moi. Un long frisson parcourt mon corps.

— On y va ? demande Lucas.

— On y va.

Après le petit coup d’œil de Lucas sur le point que je fixais, il se détourne, démarre la voiture et nous partons. Je vais pouvoir souffler un peu. Qu’ai-je fait au karma pour qu’il soit si dur avec moi ?!