Fyctia
Chapitre 14 a
La nuit a été rude. Certes, mes petits coups de soleil non pas aidés, mais en plus, j’ai rêvé toute la nuit des mains de Gabriel sur mon corps. J’ai ressenti son souffle sur ma nuque et ses mots qui m’ont électrisée. Mes rêves les plus softs sont devenus de sacrés films porno et c’est peu dire. Tout me semblait tellement réel. Je me suis réveillée en sueur, les membres tremblants et surtout, j’étais excitée comme jamais. Et si je ressentais le même malaise au moment de le croiser.
Oh la la, mais dans quelle galère je me suis mise encore. Pourquoi est-ce que ce genre de chose n’arrive qu’à moi ? Imagine que j’ai fait des bruits cette nuit ! Mais non, même si c’était le cas, il n'aurait rien pu entendre. Qui essaies-tu de rassurer ?
Je fais un petit tour par la salle de bain avant toute chose car je ne voudrais surtout pas croiser quelqu’un dans l’état où je suis. Étant focalisée sur ma destination, je ne fais attention à rien autour de moi. J’entre en trombe dans notre salle de bain à Lucie et à moi, et là, sous mes yeux, je tombe sur Gabriel, dos à moi, mais surtout, entièrement nu. Mon cœur loupe un battement voire même plusieurs. Je sais que je devrais tourner les talons, refermer la porte et lui laisser le temps de finir et se rhabiller, mais bordel, que fait-il dans ma salle de bain ?
— Je peux savoir ce que tu fous ici ?
Tout en s'entourant les hanches d’une serviette, il me répond :
— Je suis désolé, mais il y a un petit souci de plomberie dans la mienne.
— Et en quoi c’est mon problème ? Il ne me semble pas t’avoir donné l’autorisation de te servir de la nôtre et je ne me souviens pas non plus t’avoir entendu nous demander la permission.
— Oh ça va. Tout le monde dormait.
— Visiblement non. Tu aurais pu au moins fermer la porte à clef. Tu aurais fait quoi si c’était Lucie qui était entrée ?
Je le vois perdre un peu de ses couleurs et je suis ravie de l’avoir remis légèrement à sa place.
— Je n’ai pas du tout pensé à ça.
— Ah, je vois, tu espérais que ce soit moi c’est ça ? Pourquoi ?
— Je…
Il soupire puis prend une grande inspiration.
— C’est vrai, j’avais espéré que ce soit toi car je voulais savoir si ce que nous avions partagé était toujours là malgré les années passées. Depuis qu’on s’est trouvé face à face, je n’arrête pas d’y penser. Chaque fois que je suis près de toi, je ressens un petit courant qui me traverse le corps et c’est pire encore quand je te touche. Hier, sur la plage, j’ai cru devenir fou en voyant la réaction de ton corps sous mes doigts. Tu m’as dit que c’était dû à la crème solaire, mais je sais qu’il n’y avait pas que cela. Je l’ai ressenti aussi. Je n’ai fait qu’y penser toute la nuit et quand j’ai entendu les bruits dans ta chambre…
— Quels bruits ? demandé-je en toute innocence.
— Tu le sais très bien de quels bruits je veux parler. Je suis allé aux toilettes cette nuit et quand je suis passé devant ta chambre, je t’ai clairement entendu gémir. J’ai cru devenir dingue car j’étais persuadé qu’il y avait un homme avec toi.
— Tu crois réellement que j’aurai ramené un homme que je ne connais pas dans mon lit sachant qu’il y a ma fille dans la pièce d’à côté ?
Il hausse les épaules et prend un air gêné.
— Alors, c’est que tu ne me connais pas du tout.
— Je te connais et plus que tu ne le crois.
— Ça, c’était avant. C’était du temps où la jeune fille qui pensait aimer de tout son cœur un homme ou du moins ce qu’elle pensait être un homme est partie sans se retourner, sans explication et surtout sans un au revoir. Ce jour, là, tu as fait de moi la femme que je suis aujourd’hui et que tu ne connais absolument pas. Rien de ce que tu pourras dire fera changer les choses.
— Même si je te disais à quel point je regrette d’avoir agi de la sorte ?
— Oui. Tu pourrais t’excuser même un milliard de fois, ça ne changerait rien. Ce matin-là, tu as tiré ton coup et tu t’es enfui comme le lâche que tu es. Heureusement que j’avais un ami sur lequel me raccrocher sinon…
Je baisse la tête et ferme les yeux afin d’essayer de contenir mes larmes. Je fais de petits exercices de respiration qui m’ont beaucoup aidé par le passé et réaffronte Gabriel. Je vois dans ses yeux que ce que je lui dit le bouleverse, mais je m’en contrefiche pour le moment. Là, tout de suite, maintenant, je ne pense qu’à moi et Lucie.
— Maintenant que tu as pris ta douche et que tu as pu dire ce que tu avais à dire, je te prierais de sortir de ma salle de bain. Si tu as besoin d’une douche, demande celle des garçons.
J’ouvre la porte un peu plus grande, afin de lui faire comprendre que c’est maintenant et lui laisse la place de passer, mais au moment où il sort et part en direction de sa chambre, je vois que nous avons des petites spectatrices.
Et merde. Bordel de putain de merde.
Les filles ont toutes les deux les yeux rouges et des larmes qui coulent le long de leurs joues. Je m’avance vers ma fille, la prends dans mes bras et file dans ma chambre en refermant la porte derrière nous. Je m’installe sur le lit, je nous cale sur les oreillers et la berce doucement. Je ne sais pas ce qu’elle a entendu, mais je peux ressentir sa détresse et sa peine.
— Je suis désolée ma puce. Pardonne-moi de t’avoir fait pleurer, je ne le voulais pas.
Elle ne répond pas et ça m’inquiète. Je continue tout de même de lui expliquer.
— Je voudrais que tu me dises ce que tu as entendu ou ce que tu as compris ma chérie.
— On a pas entendu beaucoup de choses de ce que vous disiez, le papa de Sarah et toi, mais moi, j’ai compris que quand vous étiez plus jeune, il t'avait fait du mal.
— D’accord. Est-ce que tu veux que je t’explique ce qu’il s’est passé ?
Elle hoche discrètement la tête puis relève ses yeux vers moi. J’en profite pour envoyer un message à Lucas afin qu’il nous rejoigne. Je sais qu’en l’ayant près de nous, ça se passera mieux.
Moi : ai besoin de toi dans la chambre. NOW.
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Rachelle E. Brigid
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