Fyctia

Notre balade se passe dans de meilleures conditions. Nous rions beaucoup, je la fais tourner dans mes bras quelques fois. Nous marchons au bord de l’eau et essayons de trouver un crabe dans les rochers qui se trouvent un peu plus loin.

Nous rejoignons les autres une bonne demi-heure plus tard. Lucie retourne jouer comme si de rien n’était et moi, je me couche sur ma serviette, la tête tournée à l'opposé de Gabriel. Je sens alors une présence à mes côtés, mais je sais que celle-ci n'est pas hostile.

— Tu veux me dire ce qu’il s’est passé ou j’essaye de deviner ?

— Que veux-tu que je te dise ? Il ne s’est rien passé. Ta filleule a encore eu une idée de génie c’est tout. Je ne lui en veux pas après tout, elle ne sait rien. Par contre, en ce qui concerne l’autre abruti, qu’il tienne ses mains dans ses poches ou je les lui ferai bouffer.

— Okay. Message reçu. Je me ferai un plaisir de lui transmettre mes amitiés les plus sincères.

Je ne peux m’empêcher de pouffer. Mon ami à toujours su trouver les mots qui me redonne le sourire. J’en profite pour le regarder. Il a l’air bien et heureux. Je suis contente.

— Va faire un tour dans l’eau avec Dom si tu veux, je me charge de la surveillance.

— T’inquiète pas de ça, on reviendra peut-être ce soir quand il n’y aura plus personne. Peut-être pour un bain de minuit qui sait.

— Bonne chance. Si tu reviens en courant pour me dire qu’un crabe t’a chopé la nouille, ça sera bien fait pour toi.

— Tu compares vraiment mon engin à une nouille ? Tu aurais pu trouver plus flatteur.

— Et qu’aurais-tu préféré, éclaire-moi ?

— Bah, j’aurai bien dit un anaconda, mais ça ferait trop prétentieux alors je choisirais bien un… un pepperoni.

— Ouais, mais tu es au courant que c’est peut-être long mais pas très épais ?

— Oh merde, alors un saucisson à l’ail ?

— Putain, tu as de ces comparaisons. Dans ce cas, j’espère que Dom aura une grosse faim et qu’il n’essaiera pas de t’embrasser après.

Réalisant la connerie à double sens que je viens de sortir, un gros fou rire nous prend.

— Bordel, tu me l’avais jamais faite celle-là. Je jure de la garder en mémoire et de la redire à Dom quand nous serons seuls.

— C’est pas gentil de se moquer.

— Oh putain, si, ça fait du bien. Merci ma chérie pour ce bon moment.

— Merci à toi, d’être là.

Après plus de trois heures sous un soleil brûlant, nous décidons qu’il est temps de rentrer. Chacun ramasse sa serviette, on rassemble les jouets des filles puis nous reprenons le chemin de la villa.

Une fois la porte franchie, les garçons s’en vont vers leur suite. Ne voulant pas rester seule avec Gabriel, j’explique à ma fille :

— Ma chérie, on va aller à la douche et après tu iras jouer dans ta chambre le temps que je travaille un peu. Est-ce que ça te va ?

— Oui maman. Est-ce que je peux prendre un bain aujourd’hui ?

— On verra ça demain ma puce. Je sais que ça te plairait, mais dis-toi que la mer, c’est déjà un grand bain.

Elle s’esclaffe et ajoute :

— Tu as raison maman, mais alors un très grand bain.

— Allez chipie, va te laver.

— Tu viens avec moi ?

— Bien sûr.

Elle court en direction de la salle de bain et je la suis sans regarder ce qu’il y a autour de moi. Je sens déjà trop ses yeux dans ma nuque. Je presse le pas, tourne dans le couloir, entre et ferme la porte derrière nous. Je pousse un long soupir.

— Maman, tu n’as pas été prendre mes affaires.

— Oh pardon ma chérie, j’y vais.

Il va vraiment falloir que je trouve une solution car nous ne sommes qu’à deux jours de colocation. Encore treize à tenir.