Fyctia
Chapitre 11 a
Ce matin, tout est calme. Les réveils se font en délicatesse les uns après les autres. Quand je regarde l’heure sur mon téléphone, je dois halluciner, car il affiche 10 h 18. Je crois bien que je ne me suis pas levée si tard depuis… Je n’arrive même pas à me le rappeler. Ça fait bien trop longtemps dans tous les cas et cela fait du bien. Il y a juste un petit quelque chose qui me chiffonne et qui me fait quitter mon lit et enfiler une tenue décente dans la seconde : avec qui ma fille se trouve-t-elle actuellement ?
J’arrive dans le salon et la stupeur s’empare de moi. Lucie est là, aux côtés de Gabriel – son père -, et de Sarah à discuter tranquillement. Je ne vois et n’entends les deux autres hommes nulle part. Je reste quelques minutes supplémentaires, cachée – enfin pas vraiment -, et les observe. Je n’entends pas tout ce qu’ils se disent, mais leurs rires ne m'échappent pas. J’aime entendre ma fille rire même si c’est avec lui. Je dois avouer que ça me pince le cœur malgré tout.
— Bonjour, dis-je en avançant vers eux.
Mon premier geste est évidemment pour ma fille. Je lui embrasse la tête en lui sentant les cheveux. Je me surprends à aller déposer un baiser sur la joue de Sarah. Pour ce qui concerne Gabriel, faut pas pousser et il se contentera d’un signe de la tête.
— Je me demandais quand tu sortirais de ta cachette, me fait-il remarquer.
Je rougis, mais ne surenchéris pas. Je n’en vois pas l’utilité puisqu’il m’a grillée. Je me contente de hausser les épaules.
— Où sont les garçons ?
— Tonton Lucas et tonton Dom sont partis se promener. Le papa de Sarah a bien voulu rester avec moi le temps que tu te réveilles.
— Merci, m’adressé-je à Gabriel.
Je sais que Lucie arrive à se débrouiller le matin pour déjeuner, mais le fait qu’il reste avec elle afin de s’assurer de son bien-être me touche plus qu’il ne le faudrait.
— Je suis désolée de m’être réveillée si tard, ça ne m’arrive jamais. On ne vous retient pas plus longtemps si vous avez prévu une activité.
— Pas de soucis. Rien n’était prévu ce matin justement, car je me doutais qu’on serait fatigué du voyage.
— Ok.
Détournant mon regard de lui, je m’adresse maintenant à ma fille :
— Qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ma puce ?
Elle réfléchit en posant son index sur ses lèvres puis me surprend en répondant :
— Je voudrais rester ici et continuer de colorier et discuter avec Sarah et son papa.
— Ah, d’accord. Alors je te laisse, je vais dans la cuisine me faire un café, je reviens.
Je lui caresse les cheveux et me rends dans la cuisine me couler un café bien mérité. Je n’en reviens toujours pas de la situation. Ma fille et son père qu’elle ne connait pas du tout sont autour de la même table. Si on m’avait dit que ça allait arriver, je ne l’aurai pas cru. Ma tasse à la main, je les rejoins à table. Je prends la chaise qui se trouve à côté de celle de Lucie et en face de Gabriel. Je sens son regard sur moi, mais je ne veux pas lui faire l’honneur de le regarder, ça fait encore mal. Je me concentre sur ce que fait ma chipie. Au premier abord, son dessin ressemble à tout ce qu’elle fait continuellement, mais en y regardant bien, je trouve des différences. Notamment au niveau des personnages. Là, il y en a quatre qui ont l’air d’être devant la mer. Ils se tiennent tous par la main. Ce qui me choque le plus, c’est la ressemblance avec nous quatre qui sommes autour de la table. Je sens mon cœur qui accélère et mes mains devenir moites.
— Ça va Cass ? me demande Gabriel.
Ça fait bien longtemps qu’il ne m’a pas appelé ainsi.
— Oui, je crois. J’ai du mal à émerger.
Je vois bien qu’il ne me croit pas, mais ça m’est égal. J’essaye de calmer les battements de mon cœur tant bien que mal. En posant bien ma voix, enfin j’espère, je questionne ma fille même si je connais déjà sa réponse.
— Qu’est-ce que tu dessines ma chérie ?
— C’est nous, affirme-t-elle.
Oui, ça je l’avais bien remarqué ma chipie, mais pourquoi ?
— Qui nous ?
Mais vas-y, prends la pour une abrutie, ça arrangera nos affaires !
— Bah, Sarah, son papa, toi et moi. On s’est arrêtés en face de la mer pendant une promenade. Sarah et moi, on voulait voir le coucher du soleil.
— Et tu as très bien réussi à représenter tout ça sur ton dessin, je te félicite.
— C’est ce que je lui disais, elle a beaucoup de talent, ajoute Gab.
Oui, merci, je sais que ma fille est douée, pas besoin de ton avis.
— Je sais, je le lui dis souvent d’ailleurs, car pour moi, elle mérite tous les compliments du monde.
— Et moi papa, c’est zoli mon dessin ?
Alors, comment dire que celui de Sarah ressemble plus à une tornade de couleurs, mais bon, elle n’a que quatre ans.
— Oui ma puce, il est magnifique. J’aime beaucoup les couleurs que tu as mises.
Elle glousse et rougit puis s’adresse à moi :
— Et toi, Cassie, tu aimes ?
— Il est incroyable.
— Tiens, il est pour toi, dit-elle en me le tendant.
Je l’attrape et ne sais pas trop comment réagir.
— Merci Sarah, mais, tu ne veux pas plutôt le donner à ton papa ? Ou à tonton Dom ?
— Non, je veux que ça soit toi qui l'aies.
Elle me sourit comme si c’était le plus beau cadeau du monde et malgré ma gêne, je lui souris en retour.
— Je l’accrocherai sur mon frigo dès qu’on rentrera chez nous.
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