Fyctia
Chapitre 10 a
— Ça va chérie ? me questionne mon meilleur ami.
Revenant au présent, je ne comprends pas tout de suite sa question, mais au vu de ses yeux inquiets, je réponds de façon générale.
Ça fera l’affaire.
— Je vais bien.
— Tu en es certaine ? Tu as l’air ailleurs depuis quelques minutes déjà et agis comme une automate.
— Oui. J’étais plongée dans mes pensées, voilà tout.
— OK, on va passer à table, tu viens ?
— Je te suis.
Je n’avais pas fait attention qu’ils avaient tout mis dehors. Ils auraient eu tort de se gêner avec ce temps magnifique. Il est encore tôt et les températures sont plus qu’agréables. Les rejoignant, je vois que les filles se sont installées l’une à côté de l’autre sur un côté de celle-ci, quant à Dom et Lucas, ils se sont placés à l’opposé. Je me retrouve donc face à Gabriel. Ça me va, plus je serai loin de lui, mieux ce sera. Surtout avec tous ces souvenirs qui me remontent en mémoire alors que j’avais tout fait pour les occulter. Les discussions vont bon train, mais je reste encore une fois, en dehors de toutes, jusqu’à sentir une petite main sur la mienne.
— Maman, je peux prendre un verre de coca s’il te plaît ?
— Euh, oui, mais juste un pour fêter le début des vacances. Tu sais que je n’aime pas trop que tu boives ça le soir.
— Comme quand on fait une soirée pizza, c’est exceptionnel.
— Exactement ma chérie. Et n’oublie pas, on ne…
— …ne bois pas tout d’un coup. C’est un verre alors, savoure-le. Je sais maman. Je crois que tu commences à te faire vieille, car tu répètes tout le temps les mêmes choses, s’amuse-t-elle.
Lucas explose de rire et entraîne Dom. Lucie rigole, elle aussi et je vois la petite Sarah pouffer doucement. Il me semble avoir aperçu un micro sourire sur les lèvres de Gabriel. Du coup, je fais comme eux et je ris.
— Merci ma fille, tes compliments me vont droit au cœur.
— Punaise, je t’aime ma chipie, ajoute Lucas. Il n’y a que toi pour dire ce genre de chose à ta mère sans qu’elle ne se vexe.
— Même pas vrai, répliqué-je en lui tirant la langue.
— Oh si et tu le sais très bien.
Croisant mes bras sur ma poitrine, je fais la moue.
Enfin, je fais semblant, car je ne voudrais pas faire de la peine à ma fille et qu’elle croit que cela est sa faute. Jetant un petit coup d’œil vers Lucie, je vois Sarah se pencher vers elle et lui dire :
— Elle est drôle ta maman, j'aimerais bien en avoir une comme elle.
Mon sourire quitte mon visage ainsi que celui des autres. Ça me fait vraiment mal au cœur pour cet enfant.
— Si tu veux, je peux te la prêter pour les vacances, et tu pourrais me prêter ton papa.
Mon Dieu, mais quelle idée tu as eue là ma fille. Évidemment, Sarah sourit, toutes dents dehors.
— Oh ouii, ça serait trop bien. Merci Lucie.
Ne sachant pas comment réagir, je lève les yeux vers Gabriel qui, lui aussi, reste muet. Son regard croise le mien puis nous nous retournons vers les enfants.
— Tu es d’accord maman? Tu veux bien en être une pour Sarah le temps des vacances ? Dis oui, s’il te plaît.
— Mais euh… je ne crois pas que ce soit une bonne idée ma chérie.
— Bien sûr que si, comme ça, j’ai un papa pour les vacances et Sarah aura une maman.
Je ne sais plus quoi dire pour ne pas lui faire de peine. Je braque mon regard sur Lucas afin qu'il me vienne en aide, mais pour le coup, lui non plus ne sait pas comment réagir. Je dévisage alors Gabriel pour qu’il exprime quelque chose, mais ce n’est apparemment pas dans ses intentions. Je prends une grande inspiration, mon courage à deux mains et explique à ma chipie :
— Ma chérie, une maman et un papa ne peuvent pas se prêter, je suis désolée. Et puis, tu n’as pas besoin de papa, tu m’as moi et tonton Lucas. Je sais que ce n’est pas facile à comprendre à ton âge, mais…
Le visage de ma chipie se ferme et je vois la tristesse envahir ses traits. Je n’aime pas la voir comme ça, mais je n’ai pas le choix. Je ne veux pas qu’elle s’imagine des choses qui lui feront mal quand les vacances se finiront. Je n’entends toujours pas Gabriel interagir avec sa fille pour lui expliquer à son tour le problème et ça me met hors de moi. Pourquoi ne lui explique-t-il pas bon sang ?
Du coup, le reste du repas se passe dans un silence qui met tout le monde mal à l’aise pour différentes raisons. Quand les assiettes sont vides, personne ne veut de dessert, ce qui ne m’étonne pas et chacun débarrasse. Le premier à dire bonne nuit est évidemment mon ex.
— Bonne nuit tout le monde. À demain. Tu viens Sarah, on va se mettre en pyjama et au dodo.
— Mais papa, je voulais jouer encore un peu avec Lucie.
— Tu auras tout le temps de jouer demain ma puce, là, il est l’heure d’aller se brosser les dents et d’aller au lit.
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Marie LS
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Il y a un an
Pauline_Spdl_Auteure
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