Fyctia
Chapitre 9 c
Quelques jours sont passés et je peux certifier que j’ai une chance inouïe d’avoir un ami comme Lucas. Il m’a aidée à trouver un logement pas trop cher et y a installé toutes mes affaires. Heureusement pour moi, l’appartement est meublé. Ne commençant mon nouveau travail que dans quelques semaines, je me roule en boule sur mon lit, emmitouflée sous la couette, je continue de pleurer. Mon Dieu, je suis une vraie loque.
Comment vais-je m’en sortir ?
Dix jours plus tard, je me réveille en sursaut et j’ai juste le temps d’arriver au-dessus de la cuvette que je vomis. Ce n’est que de la bile, ce qui fait que mon œsophage me brûle. Lucas, qui est resté chez moi, arrive, m’aide avec mes cheveux et me caresse tendrement le dos.
— Cass, ne te rends pas malade pour un con. Il n’en vaut vraiment pas la peine. Tu veux un gant d’eau froide ?
— Je veux bien, merci.
Il se remet debout et j’entends l’eau du lavabo couler. Pas cool, car ça me donne envie de pisser. J’essaye tant bien que mal de me remettre sur pied et m’assois sur la cuvette.
— Cassie franchement, je sais qu’on est proche, mais quand même, n’abuse pas.
— Désolée, mais j’avais trop envie à cause de l’eau que tu as fait couler.
— Tiens, passe-toi ça sur le visage, ça va te faire du bien. Tu devrais aller voir un médecin quand même. Je trouve que tu as perdu du poids et tu ne t'alimentes pas assez. Tu devrais peut-être prendre des compléments alimentaires le temps de te refaire une santé, ça ne te fera pas de mal. Je m’inquiète pour toi.
— Tu ne devrais pas. D’ailleurs ton départ est pour quand ?
— Tu en as déjà marre de moi ?
— Ne dis pas de sottise. Alors ?
— Dans trois jours. Et d’ici là, je vais m’assurer que tu vois un doc. Donne-moi le numéro, je vais voir s’ils ont une place pour toi dans la journée.
— Pas la peine, je vais bien.
— Non, tu ne vas pas bien. Donne-moi ce foutu numéro.
— Dans mon portable, tu le trouveras à « doc ».
Sûr ce, il va dans la chambre et récupère mon portable pendant que je me lave les dents. Je le rejoins ensuite et me recouche.
— D’accord, merci madame et à tout à l’heure.
Il raccroche et me dit :
— Tu as rendez-vous dans une heure alors, tu vas aller prendre une douche et je t’emmène.
— Je peux y aller seule, tu sais.
— Ouais, dit ça en me regardant dans les yeux pour voir.
Il a raison, je n’ai ni la force ni le courage d’y aller seule. J'aime qu’il soit avec moi, même si je sais que dans trois jours, ce ne sera plus le cas.
— Allez, ouste vomito, va te doucher.
Je grogne, mais m’exécute.
Nous arrivons dans le cabinet du docteur et évidemment, je dois expliquer ce qu’il m’arrive. Je ne m’en sens pas la force alors, je regarde Lucas qui le fait à ma place.
— Bon, je pense qu’on va commencer par une prise de sang.
— Pourquoi ? demande mon ami.
— Pensez-vous qu’il soit possible que vous soyez enceinte mademoiselle ? À ces mots, je relève la tête, le dévisage et lui balance :
— Impossible, même si nous ne nous protégions plus, je suis sous contraceptif.
— Vous savez qu’ils ne sont pas fiables à cent pour cent mademoiselle. Donc dans un premier temps, vous allez faire cette prise de sang et si le résultat revient négatif, on avisera.
Ça vous va ?
Je hoche la tête, pas convaincue. Je sais que ce n’est pas ça. J'aurais vu la différence si ça avait été le cas.
Une fois l’ordonnance en main, il me précise que je peux y aller maintenant et que je n’ai pas besoin d’être à jeun. Nous y allons donc de ce pas après avoir réglé la consultation.
Je n’aime pas les piqures, mais tant pis, s'il faut en passer par là, soit. On me dit que j’aurai les résultats dans vingt-quatre heures. Nous rentrons donc à l’appartement et nous attendons. Il me force à me nourrir même si je n’ai pas faim et que l’odeur me donne la nausée. Oh merde… se pourrait-il que je sois enceinte ? Je suis tellement mal depuis qu’il est parti que je n’aurais pas vu les signaux ?
Vingt-quatre heures après, le résultat tombe et j’avoue qu’après avoir réfléchi, je ne suis pas surprise.
POSITIF
— Bon, bah voilà, tu as ta réponse, me dit mon ami.
Je m’effondre dans ses bras. Cela devient une habitude.
— T’en fais pas choupette, je reste avec toi, je ne vais nulle part.
— Non, tu ne peux pas. Va construire ton avenir.
— Mon avenir est auprès de toi. Je suis ton ami et tu as besoin de moi. Qui prendra soin de toi si je m’en vais ?
— Mais tu…
— Je rien du tout, des boulots, il y en a partout. De plus, j’ai déjà contacté une boite à Paris. J’ai rendez-vous pour un entretien d’embauche demain.
Je pleure de nouveau.
— Jenesaispascequejeferaissanstoi.
— Je n’ai pas tout compris, se marre-t-il, mais j’ai compris l’intention. On va prendre soin l’un de l’autre, tu veux bien ?
Je hoche la tête pour seule réponse et m’accroche à lui comme à une bouée de sauvetage.
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Marie LS
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Il y a un an
Pauline_Spdl_Auteure
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Il y a un an
Rachelle E. Brigid
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