Fyctia
Chapitre 9 b
J’ai à peine le temps de sortir de la douche que la porte de ma chambre s'ouvre sur mon meilleur ami.
— La vache, ça sent le sexe ici, tu devrais ouvrir la fenêtre.
— Gna gna, je n’ai pas eu le temps de le faire, j’étais sous la douche.
— Il est venu fêter les diplômes avant l’heure ?
— Ouais.
— C’était comment ?
— Explosif, comme d’habitude.
— Veinarde.
— Jaloux.
— Évidemment que je suis jaloux, moi aussi, je veux un sex-toy vivant qui me fasse toucher les étoiles.
— Ça viendra avec le temps, tu le trouveras.
— Le temps fait chier, il passe trop lentement.
Je tombe la serviette devant lui, repasse mes dessous puis enfile une petite robe noire.
— Ce n’est pas parce que je suis gay que tu peux te foutre à poil devant moi.
— Pourquoi ça te gêne ?
— Pas du tout.
— Alors pourquoi ?
— Bah…
— Voilà !
— Bon ça y est, tu es prête ?
— Presque, juste une petite touche de make up et je suis toute à toi, même si j’aurais préféré être toute à lui pour la journée.
— Vous vous reverrez dans quelques heures, ce n’est pas la mer à boire.
— Tu as raison, le temps fait chier, il passe trop doucement.
— Tu vois qu’on est d’accord. Allez go poulette, je t’emmène manger un bout et après, rendez-vous vers notre avenir.
— Pfff, tu nous la joues philosophe maintenant.
— Non, juste impatient de commencer la vie d’adulte.
— Bah pas moi.
Mangeant dans un petit restaurant dans lequel nous avons nos habitudes, nous plaisantons ensuite avec le propriétaire qui est devenu un ami avec le temps. Quand l’heure approche, je retourne dans ma chambre pour attendre Gab. Seulement voilà, il n’arrive pas. Il m’avait pourtant dit qu’il viendrait me chercher alors, je ne comprends pas. J’appelle Lucas pour qu’il passe me prendre et éviter que je ne sois en retard. J’ai la mine renfrognée quand on arrive sur place et je zieute partout afin de trouver Gabriel. Je demande autour de moi si quelqu’un l'a aperçu, mais rien. Quand l’heure de monter sur scène arrive, je me place à la suite de mes camarades. Je jette des coups d’œil partout, mais toujours aucune trace de lui. Il n’est pas dans la rangée d’étudiants où il devrait être et je commence à être vraiment inquiète.
Une fois la cérémonie terminée, je vais questionner un de mes professeurs et il m’annonce comme ça que Gabriel est parti et qu’il a déjà récupéré son diplôme. Le ciel me tombe sur la tête, mes jambes me lâchent. Je crois entendre le professeur me demander si tout va bien, mais je n’en suis pas sûre. Je sens ensuite des bras me soulever et je reconnais immédiatement mon meilleur ami à son parfum. Je reste silencieuse. Je n’ai plus rien à dire, ni ressentir. Je sais que tout va me tomber dessus d’ici peu, or pour le moment, rien.
De retour dans ma chambre, il me pose sur mon lit et attend. Il s’assoit à mes côtés, passe un bras autour de mes épaules et attend encore.
D’un coup, je sens tout remonter et j’éclate en sanglots.
— Il est parti.
— Je sais ma chérie, j’ai entendu le prof te le dire, je n’étais pas loin.
— Il est parti. Putain de merde, il est parti.
— Chut, ça va aller, je suis là, moi.
La colère prend le dessus sur la tristesse et je me mets à hurler.
— Bordel, il est juste venu tirer son coup et s’est barré, l’enfoiré. Mais qui fait ça, putain.
— C’est un con, cherche pas, je ne suis même pas étonné.
— Pourquoi ?
— Ce genre de mec n’en a rien à foutre. Une fois qu’ils ont eu ce qu’ils voulaient, ils foutent le camp.
— Mais on est resté ensemble durant trois ans.
— Pour lui, c’était un plan cul assuré, voilà tout.
— Mais tu ne peux pas dire ça, m’énervé-je contre lui. Tu ne le connais pas comme je le connais.
— Oh, t’énerves pas après moi. Moi, je suis ici avec toi pendant que lui s’est barré alors remets les choses à leur place s’il te plaît.
— Merde, désolée Lucas, c’est que je suis tellement en colère.
— Je comprends ma puce, mais arrête de penser à lui, tourne la page. Je suis certain que pour lui, c’est déjà fait.
— Je ne sais pas si j’y arriverai aussi vite.
Sans m’y attendre, une autre vague de larmes arrive et m’engloutit complètement. Pas certaine que je l’arrête si vite celle-ci. Alors, je me cale dans les bras de mon meilleur ami et je pleure.
Je repense à tout ce qu’on a vécu depuis ces trois années et je me dis qu’il a tout foutu en l’air en l’espace de quelques heures. Qu’est-ce que je vais faire maintenant. Je nous voyais déjà prendre un appartement ensemble. Pour ma part, j’ai déjà un boulot assuré dans une petite maison d’édition, donc je ne m’en fais pas, mais comment je vais gérer la suite. Je sais que Lucas doit partir d’ici quelques semaines pour son boulot et qu’en attendant, il allait squatter chez un pote à lui. Je vais me retrouver seule et je ne sais pas comment je vais le supporter. Je ne veux surtout pas être un fardeau pour qui que ce soit. Je vais trouver une solution, pas le choix. En attendant, je me laisse aller et fais couler ma peine le long de mes joues. Je ne sens plus rien, ni mon corps, ni ma douleur.
18 commentaires
Marie LS
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Il y a un an
Pauline_Spdl_Auteure
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Il y a un an
Laryna
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La Plume d'Ellen
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