Marie Andree Florida Cheers and Sunny Christmas 1.1 Welcome to hell

1.1 Welcome to hell

Aaron — Mercredi 1er décembre


Il ne neige jamais en Floride, c’est bien connu. Je soupçonne donc la municipalité de Tampa de charger sur les décorations de Noël pour compenser et insuffler tout de même l’ambiance tant aimée. Car Noël envahit tout, ici.


C’est pareil à Los Angeles, d’où je viens. Je ne devrais pas me sentir dépaysé et irrité. Or, c’est différent cette année.


Au lieu de m’offusquer de cette invasion de guirlandes et de sapins, je tente de me concentrer sur la chanson de Miley Cyrus diffusée par les enceintes de la voiture. Mes chamailleries avec ma petite sœur sur le choix de la musique me reviennent alors en mémoire.


Brooke me manque tellement. Près de deux mille kilomètres nous séparent : elle est étudiante en art à New York. Elle seule réussirait à me changer les idées. Nous nous parlons quasiment tous les jours. Ma main esquisse un geste vers le système d’infotainment afin de déclencher la commande vocale et l’appeler. Je me ravise : elle doit se préparer pour aller en cours et recevoir un appel de moi dès le matin va l’inquiéter. Je peux tenir jusqu’à ce soir.


Le stade des Buccaneers, mon lieu de travail, se profile au loin. Je dénombre néanmoins avant de l’atteindre encore cinq sapins devant des boutiques et trois pères Noël. Un ours polaire, aussi. Le malheureux doit avoir bien chaud sous le soleil d’hiver.


Au moins, le gigantesque ballon de football qui dévore la façade du complexe n’a rien à voir avec les fêtes de fin d’année. Je pénètre enfin sur le parking et me gare à ma place attitrée. Un protocole familier débute alors. Ouvrir ma portière et déclencher l’escamotage de celle à l’arrière. Réveiller le bras robotisé qui permet d’extraire mon fauteuil. Faire passer mes jambes inertes à l’extérieur de la voiture. Décrocher et déplier mon fauteuil. Rappeler le robot et refermer la portière arrière par les commandes dédiées. M’installer sur mon fauteuil. Verrouiller la voiture.


Ces derniers mois, je ne remarquais même plus la pénibilité de cet enchaînement. Aujourd’hui, sans raison particulière — à part que c’est le premier jour de décembre —, j’exècre ma réalité.


On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres… C’est si cliché : le sportif de haut niveau qui voit sa carrière brisée en un claquement de doigts. Ou de vertèbres, en l’occurrence.

J’étais receveur pour les Tampa Bay Buccaneers ; un banal plaquage lors d’un match en septembre de l’année dernière m’a rendu paraplégique. A la fin de ma longue rééducation, j’ai dû envisager une nouvelle carrière. Après bien des hésitations, j’ai retrouvé mon ancienne équipe comme coach.


L’ascenseur qui fonctionne de façon correcte me surprend : compte tenu de mon humeur ce matin, je m’attends au pire pour le reste de la journée. Mon blues ne me quitte pas. J’aurais vraiment dû téléphoner à Brooke…


Une fois arrivé à l'étage voulu, je déchante vite. Les locaux se sont transformés en un monde merveilleux, proche de Disneyland en décembre ou de la ville de Noël dans L’étrange Noël de Monsieur Jack. C’était comme ça, les années précédentes ? Sûrement. C’est seulement moi qui suis différent.


Des pampilles et des guirlandes dégueulent du plafond, des stickers ont été collés sur les murs — qui ne manqueront pas de détériorer la peinture quand ils seront retirés. Pire, un tissu blanc cotonneux a été installé le long des plinthes, de chaque côté du couloir, pour figurer cette foutue neige qui ne tombe jamais à Tampa. Les roues de mon fauteuil risquent de se coincer dedans, je vais devoir redoubler de prudence.


Je me dirige tant bien que mal en pestant vers l’une des salles de fitness, où j’espère trouver mon meilleur ami. Ce n’est finalement pas le tapis de neige artificielle mais un ballon en goguette qui me barre la route. Je fais un écart pour l’éviter.


— Désolée !


Je relève la tête pour repérer la propriétaire de cette voix et ne distingue qu’un visage fin à moitié dissimulé par un énorme filet qui déborde de balles. L’inconnue le réajuste dans ses bras afin de le caler sur sa hanche. Deux yeux bleus se posent sur moi.


— Excuse-moi, vraiment, insiste-t-elle, l’un d’entre eux m’a échappé.

— Tu es pardonnée pour le presque accident, mais qu’as-tu à dire pour ta défense concernant l’autre délit ?

— Lequel ?


Elle fronce les sourcils de façon adorable. Dans le couloir assez sombre, une guirlande lumineuse dépose des reflets dans ses cheveux châtains, réunis en une queue de cheval haute.


— Le vol des ballons, précisé-je.

— Oh, non ! Je ne suis pas en train de les voler.

— Tous les cambrioleurs disent ça, je suppose.


Elle secoue la tête avec véhémence. Je m’amuse bien. L’accent britannique que je discerne quand elle s’exprime est craquant.


— Je t’assure, le nouveau coach de mon frère m’a proposé de récupérer du vieux matériel pour le collège où je travaille, explique-t-elle.

— Hum… qui est ton frère ?


Je ne remets aucunement en doute ses paroles, pourtant je poursuis mon interrogatoire en règle. Je n’ai pas envie de la laisser partir.


— Calvin Foster, il a été recruté dans le programme jeunes espoirs. Brad Scott vient de me donner les ballons.


Sacré Brad. Je remercie mon meilleur ami dans ma tête — plutôt mourir que de le faire pour de bon !


— Je suis aussi l’un des coachs de ce programme.

— Je sais.


Je grimace. Évidemment que son frère lui a parlé de moi ! Paraplégique et coach de football américain, ce n’est pas très courant. J’ai même l’insigne honneur d’être le seul de la National Football League. Je me serais bien passé de l’attention que ma nomination a attirée.



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Hello!


Bienvenue sur ma nouvelle histoire !


Si Aaron vous dit vaguement quelque chose, c'est normal ! C'est le frère de Brooke, l'une des amies de Victoria dans Columbia Blues, l'histoire que j'ai présentée au concours green flag.

Brooke a d'ailleurs son propre tome, une romance estivale qui s'appelle California Sunrise (disponible sur Wattpad si vous êtes curieux). Aaron y a un rôle important, même s'il reste un personnage secondaire. A la demande générale (coucou Clecle, Mira Perry, Mary Lev et Bumblebee !), il a à présent sa propre histoire.


Cette première partie de chapitre, ainsi que le résumé, pose ainsi d'emblée le cadre : mon personnage principal est paraplégique. Je vous rassure tout de suite, il ne va pas retrouver l'usage de ses jambes grâce à la force de l'amour.

Je précise également qu'afin d'éviter les maladresses, une lectrice sensible relit attentivement mon histoire, qui est en cours d'écriture. Merci Mélanie ! ❤️

Et merci également à mon alpha-lectrice de choc, Eva Boh ! 💕


J'espère qu'Aaron et Rose emporteront votre cœur comme ils ont emporté le mien ! ❤️


Merci d'avance pour votre lecture et vos commentaires.


A très vite,

Marie.

Tu as aimé ce chapitre ?

96

96 commentaires

Beryl L

-

Il y a un jour

Oh je suis curieuse, mon histoire se passe aussi en Floride ! 😊🌞🐊

Marie Andree

-

Il y a un jour

J'espère que Rose et Aaron te plairont ! ❤️

Didy J.

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Il y a un jour

Oh la la c'est déjà croustillant ! :-)

Marie Andree

-

Il y a un jour

😁

clecle

-

Il y a 2 jours

En tout cas contrat rempli, on a du Noël, la rencontre, des éléments de background sur Aaron. Comment tu fais pour faire tenir autant d'infos sur 7000 caractères 😄 avec un message de bienvenue en plus ! 😆

Marie Andree

-

Il y a un jour

J'ai un truc magique pour contourner la limite de caractères 😂

clecle

-

Il y a 2 jours

Aaaaroonnn me voilà !!! Mille ans plus tard 🤣 mais laissez-le moi !! C'est le mien 😆💖💖

Marie Andree

-

Il y a un jour

Tu me fais trop rire 😂❤️

M.B.Auzil

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Il y a 2 jours

J'ai bien aimé ton synopsis. Je te mets dans ma PAL !

Marie Andree

-

Il y a 2 jours

Merci ! J'espère que la suite te plaira !
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