Idylyne.B Five nights of you Première nuit - Justin

Première nuit - Justin

L’Euphorie du spring break. Chaque année, elle coule dans nos veines. Un entracte qui nous permet de souffler. Une fois par an, nous sommes atteints par cette folie de vouloir profiter de la moindre minute. De la plus dingue des vagues à la plus incroyable des soirées en passant par la plus canon des nanas.


Cette fois encore, j’ai rejoint Tampa avec mes potes. Une destination devenue rituelle. Cinq nuits de pure démence dans ce paradis.


Posé sur le sable, une bière à la main, je fais face au feu. Mes amis se lancent des vannes. Certains embrassent leur conquête du moment.


Moi, je la fixe, elle.


Les flammes dansent dans ses iris noisette. Ses cheveux ondulés, blond vénitien, s’agitent sous la légère brise et caressent son épaule dorée par le soleil.


J’ignore tout d’elle. Ma seule certitude, c’est que l’année passée, elle m’a tout autant fascinée sans que je réussisse à me lancer pour l’aborder.


Quelle chance il y avait pour que je croise à nouveau sa route ? Un signe du destin ? D’ordinaire, je ne crois pas trop à ces conneries, mais là…


Là, je la mate comme si je retrouvais ma bécane après me l’être fait tirer. Comme si elle m’avait manqué depuis tout ce temps. C’est n’importe quoi. OK, j’ai bien pensé à elle quelques fois. Je m’insultais surtout en silence de ne pas avoir trouvé le courage d’aller la voir.


Je suis du genre fonceur, pas un poil timide. Seulement, avec elle, c’est différent.


Son rire s’envole, mon palpitant sursaute en même temps qu’un morceau de braise éclate sous la chaleur. Je me suis juste fait surprendre par le bruit. Lequel ? Aucune idée.


Matty, mon meilleur pote, s’écroule à ma droite et me bouscule au passage. Ses pupilles oscillent entre les miennes et la direction vers laquelle elles sont rivées. Du coin de l’œil, je le distingue qui plisse des paupières.


Quand il est bourré, il est persuadé de pouvoir lire dans les pensées. Une fois de plus, je n’y échapperai pas.


— Laisse-moi deviner.


Qu’est-ce que je disais…


Je laisse aller ma tête en avant, vaincu. J’aurai beau protester, lui dire qu’il se goure, lui sera convaincu des idioties qu’il me balancera.


— Tu te demandes pourquoi elle est encore là cette année et pourquoi tu n’as toujours pas bougé ton cul.


Ni une ni deux, je le fusille des yeux.


Il a parlé si fort que ça ne m’étonnerait pas qu'on l'ait entendu. La plupart ont bien trop picolé pour calculer quoi que ce soit certes mais ce n’est pas le cas de tout le monde.


D’instinct, je reporte mon attention sur elle. Les joues rosies, elle m’adresse un sourire et se redresse. Cet enfoiré la fait fuir.


Je bloque une seconde sur ses fesses moulées dans son bikini et humidifie mes lèvres. J’ai la gorge sèche tout à coup.


Lorsqu’elle est assez loin, je me tourne vers lui, menaçant. Du moins, autant que je puisse l’être avec celui qui m’accompagne dans mes délires depuis qu’on est gosses.


— Tu fais chier.


Il lève les mains et m’intime de boire une gorgée pour me détendre. Je soupire, m’exécute, mais ça ne fonctionne pas.


— Au moins, maintenant, elle sait qu’elle te plait.


Je me pince l’arête du nez et termine cul sec ma bouteille.


— Comment t’as su ?


Il se marre, pose sa main sur mon épaule et se penche à mon oreille. C’est tout à l’heure qu’il aurait dû se la jouer discret, merde !


— L’an passé, tu bavais déjà devant ses beaux yeux, mon pote. Tu t’es retrouvé seul comme un couillon sur la plage juste parce que, elle, elle était encore là.


Je grogne. Je déteste quand il a raison.


— Je voulais m’assurer qu’elle rentre sans emmerdes.

— Elle n’était pas seule. Rappelle-toi, ce mec qui la collait un peu trop à ton goût.


Rien ne lui échappe, c’est pas possible.


— Ça aurait pu être un grand malade.


Matty se marre et mon sang ne fait qu’un tour. J’ai horreur de ça. Il me perce constamment à jour.


Conscient qu’il est à deux doigts de se foutre de ma gueule, je me redresse. Il ne loupera pas l’occasion de remettre en doute mes capacités à emballer une nana. Sur le campus, ma réputation me précède. Je les collectionne. Parfois, je m’attarde avec certaines d’entre elles, mais ça ne dure jamais. Que je ne prenne pas les devants avec cette fille lui semble louche.


— T’es piqué, lance-t-il.


Sa mine amusée m’exaspère. Je ramasse ma bouteille de bière, la glisse dans le seau en compagnie des autres.


— Arrête tes délires.

— Tu la contemples de la même façon que ta bécane.


Je grogne, fourre mes mains dans mes poches et mets les voiles. Si je ne me tire pas, il va me bassiner avec ça le reste de la nuit.


Pieds nus, mes pompes à la main, je remonte le long de la plage. Dans le fond, je sais qu’il a raison. Seulement, à quoi bon m’attarder ou me casser la tête ? Même si cette fille m’attire plus que les autres, ça ne veut rien dire.


Mon portable en renfort, j’éclaire le chemin qui mène au parking. Ce coin sauvage de la plage est chouette, l’inconvénient, c’est qu'il est plongé dans l'obscurité.


Devant ma moto, je me fige et tends l’oreille. Des jurons me parviennent. Curieux, j’avance jusqu’à me retrouver derrière une silhouette. À quatre pattes, en train de fouiller le sol, la jeune femme râle tout ce qu’elle sait.


— Besoin d’aide ?


Elle sursaute et se redresse en un claquement de doigts. La main posée sur sa poitrine, elle gère comme elle peut la trouille que je viens de lui mettre.


Puis, la lumière de mon écran révèle ses traits. Combien il y avait de chance ? Beaucoup. C’est ce que je préfère me dire.


Plus calme, elle m’observe et grimace.


— J’ai fait tomber mes clés de voiture et mon portable est déchargé.


Une seconde, nos regards restent accrochés. Mon cœur s’emballe et je le maudis.


Comme un con, je fuis ses iris perçants et éclaire le bitume à la recherche de ce qu’elle a perdu. En moins de deux, je localise son porte-clé, le ramasse et le lui tends.


— Les voilà.


Sérieux ? C’est tout ? Pathétique. Je me surprends moi-même. Heureusement pour moi, Matty n’est pas là.


Elle me sourit et, cette fois, mon palpitant rate une mesure. Ça devient flippant.


— Amy.


Elle me tend la main, je la lui serre en douceur. Le vrai moi aurait sauté sur l’occasion. J’aurais saisi ses doigts, posé un baiser dessus afin de la séduire.


— Justin.


Sans me lâcher des yeux, elle recule vers sa caisse. Mes pupilles sont comme aimantées à son corps. Elles suivent chacun de ses mouvements.


— Eh bien, merci pour ton aide, Justin.


Sans un mot de plus, elle s’installe derrière son volant pour mettre le contact.


Allez, lance-toi ? Qu’est-ce que t’as à perdre ?


J’avance d’un pas vers sa vitre baissée et passe ma main sur ma nuque. Jamais de ma vie je n’ai été aussi nerveux.


— Tu seras là demain aussi ?


Le coin de ses lèvres s’étire et elle me balance une œillade pleine de mystères.


— Ça se pourrait.


Après que nos iris aient effectué une dernière connexion, elle quitte le parking. Je reste planté là, sans bouger à la regarder filer.


Une grande première. D’habitude, c’est moi qui fais ce genre de plan.


Insta : the_idylyne_feather


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45

45 commentaires

lovepassion

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Il y a un an

Avec plaisir 😊😊 Oui beaucoup 😊😊😊😊

lovepassion

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Il y a un an

Je me sens moins seule lol

lovepassion

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Il y a un an

Honnêtement pas besoin de sa à mon avis 😊😊😊

lovepassion

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Il y a un an

Il a de sacré pote 😂😂

lovepassion

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Il y a un an

Un petit truc est passer entre eux

lovepassion

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Il y a un an

Avec plaisir 😊😊😊 Et moi contente d'être de retour ici ❤️❤️❤️❤️

Sand Canavaggia

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Il y a un an

Tu m'as fait petit coucou, j'en fais de même en te souhaitant le meilleur pour Spring Break🌹

Idylyne.B

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Il y a un an

Merci beaucoup ! Je passerai sur le reste de tes chapitres dès que j'ai un peu de temps ! Merci pour ton soutien ! ♥

MIMYGEIGNARDE

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Il y a un an

Très joli début !!

Idylyne.B

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Il y a un an

Merci infiniment ! ♥
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