Fyctia

J’étais dans ma salle de bain, à me regarder dans le miroir et ce que je voyais ne me plaisait pas. J’étais pourtant si beau avant, mais là je ne ressemblais plus à rien. Mon visage était tout bouffi, mes yeux cernés, accompagnés de poches. J’avais pris un sacré coup de vieux, mes cheveux avaient grisonné en moins de deux mois. On pourrait croire que j’avais 60 ans. Ce divorce avait vraiment ruiné ma vie, je fus obligé d’être sous anti-dépresseur, anxiolytique et tout ce qui va avec. J’aimais tellement cette femme et elle m’avait tout pris, mon argent, ma dignité, ma voiture, ma maison et ma raison de vivre… Comment j’aurais pu savoir qu’elle se tapait toute une équipe de rugby ! J’avais dû louer un petit studio avec le peu d’argent que cette garce m’avait laissé. Je vivais misérablement, j’avais quitté mon emploi de directeur marketing, nous étions un des sponsors de cette équipe de rugby. L’idée d’en finir m’avait souvent traversé l’esprit, mais il était hors de question que je lui fasse ce plaisir ! Je n’étais plus bon à rien je passais mes journées affalé sur un lit pliable, en jogging, fasse à la télé à me goinfrer de cochonneries et à me morfondre sur mon sort.

- Mais c’est une vraie déchetterie ici ! Lança une voix à l’autre bout de mon studio.

- Pardon ?!

- Je n’ai pas le souvenir d’avoir envoyé une tornade ici.

- Mais qui êtes-vous ? Où êtes-vous ?

- Au milieu de ton bordel.

Je me rendis dans mon salon/chambre et y trouva un vieil homme barbu, en robe de chambre.

- Ça y est, c’est la fin, je deviens fou. Maintenant je vois Dumbeldore dans mon salon. Me lamentai-je, en dissimulant mon visage entre mes mains.

- Je ne te permets pas ! Ce n’est pas parce que je porte une robe longue, une longue barbe blanche et que je suis vieux, que forcement je suis Dumbeldore, Gandalf ou je ne sais quel autre personnage ! Vous les humains vous avez un sérieux problème avec le respect ! s’exclama-t-il.

- Nous les humains ? Ai-je dit avec un petit rire nerveux. Vous êtes quoi vous ? Un extraterrestre ?

- Je te conseil de me parler sur un autre ton, tu ne sais pas à qui tu parles ! Me dit-il en me menaçant du bout du doigt.

- C’est justement ce que je vous ai demandé, il y a deux minutes.

- Ah oui en effet. Mais ça ne te permet pas d’être insolent ! Alors comment te dire ça ? Et bien je suis Dieu.

Je fus pris d’une crise de fou rire, j’en tomba par terre. Quand je relevai la tête il avait disparu.

- Je suis très clairement en train de devenir fou. Il faut impérativement que j’arrête tous ces cachets. Je dois avoir des hallucinations sévères, au point de voir un vieux, qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Dumbeldore et qui prétend être Dieu dans mon salon.

Je suis allé directement dans ma boîte de médicament et je l’ai renversé dans la poubelle. Plus de cachets, plus d’hallucination.