Atlanta Aimée, dis-moi la vérité Chapitre 1

Chapitre 1

Regardant les arbres défiler, le front collé contre la vitre du taxi, j'essaie de contenir ma nervosité. Les doigts entremêlés sur le haut de mes cuisses, je m'empêche de bouger.


Dans moins de cinq minutes, le taxi se garera devant le portail bleu nuit de la résidence principale des Hopkins. Journée particulière puisque les jumeaux Hopkins célèbrent leurs trente-deux ans ainsi que l'anniversaire de leur florissante entreprise.


Lorsque le taxi ralenti jusqu'à stationner à l'entrée, je détache mon attention du paysage pour observer Camille, les yeux rivés au loin sur le bout de toit en tuile rouge à moitié caché par les bouts de fer bleu.


Faisant passer une mèche blonde entre ses doigts, elle se tourne vers moi pour m'adresser un regard empli d'excitation. Je lui souris avant de remercier le chauffeur et d'attraper mon sac de voyage.


Une fois à l'extérieur, j'inspire un grand coup. Camille s'empresse d'appuyer sur les touches du digicode et avant que le portail n'est fini de s'ouvrir, elle s'infiltre à l'intérieur de la propriété.


— Je suis terrifiée, m'avoue-t-elle.


— Tout va bien se passer, ils vont être au paradis.


Marchant sur le chemin de gravier, je replace mon sac sur mon épaule et observe la demeure qui s'offre à nous. Blanche, au volets vert olive et aux pierres apparentes, cette maison est particulièrement charmante. Elle me rappelle les maisons que nous pouvons retrouver dans le sud de France.


J'aperçois Arthur au loin, près de la piscine. Un verre de vin blanc à la main, il discute avec un homme en costume que je ne reconnais pas. La fratrie Hopkins est assez conséquente, cinq enfants. Il y a Tom l'ainé de trente-six ans, Arthur le benjamin qui vient d'avoir vingt ans, les cadets et jumeaux Paul et Adam, ainsi que Camille la seule femme de vingt-trois ans.


De la musique d'ambiance commence à s'élever dans l'air et les invités sortent un à un de la maison pour s'installer à l'extérieur. Je presse le pas et m'arrête au niveau du porche pour laisser Camille entrer la première. Nous sommes chez elle après tout, à elle l'honneur.


Je déglutis difficilement au moment où elle toque à la porte.


— Tu n'entres pas directement ?


— Je suis trop stressée pour ça, j'aimerais bien que-


La porte en bois s'ouvre dans un grand fracas, laissant Catherine, sa mère, complètement ébahie. Un éclair de vivacité passe dans son regard.


— Oh mon Dieu mes petites chéries !


Un énorme sourire sur les lèvres et déjà au bord des larmes, elle entoure sa fille de ses bras avant de m'agripper avec fermeté pour m'entraîner dans l'étreinte.


J'ai sous-estimé la force de cette femme.


— Comme vous m'avez manqué ! Entrez, entrez !


Poussée derrière Camille, je manque de trébucher sur son sac.


— Quelle magnifique surprise !


Le père s'avance vers nous et nous embrasse. Il serre sa fille dans ses bras et dépose un baiser sur son front. J'expire un bon coup sentant de l'apaisement traverser mon corps. Maintenant que nous sommes-là, auprès de sa famille, je sais que Camille se sentira mieux.


Je salue à mon tour Adrian.


— Aimée, comment vas-tu ? Je suis très content de te voir.


— Je vais bien merci et vous ? Ça fait du bien de vous revoir aussi, vous commenciez à me manquer.


— Commencer seulement ? Tu me vexes, cela fait cinq ans que nous vous attendions, il était temps. Catherine n'a pas arrêté de me montrer vos exploits. Et ne recommence pas avec le "vous" j'ai assez bataillé avec ça !


La menace terminée, il me tend un verre de whisky. Je l'accepte volontiers sachant que chaque gorgée sera un calvaire, mais j'ai besoin de contenance.


Le stress m'envahit ne sachant pas vraiment pourquoi. Il s'agit juste de retrouvailles, pas la mer à boire.


— Dépêchez-vous de saluer les garçons avant que le discours ne commence, s'agite Catherine.


Je dépose mon sac derrière le canapé, à côté de celui de Camille et passe par la baie vitrée. Le soleil réchauffe ma peau, ce qui me fait un bien fou. Paris n'avait laissé passer que de la grisaille ces derniers temps.


Je descends les marches et parcours le jardin des yeux. De nombreuses personnes en costume piétinent la pelouse si verte et bien coupée, des tables sont disposées aux quatre coins laissant la possibilité de profiter du buffet et quelques chaises sont disposées par-ci, par-là.


Je repère Adam en premier. Près de la piscine comme l'était tout à l'heure Arthur, il discute avec Paul et ce que j'imagine bien être quelques amis ou collègues.


Camille se dirige vers eux, pressée de les serrer dans ses bras. Je bois une gorgée de ma boisson couleur caramel et grimace immédiatement.


Quelle horrible mixture.


Un sourire se dessine naturellement sur mes lèvres au moment où j'entends Camille s'esclaffer.


Bien qu'ils aient tous bien changés, les caractéristiques physiques des gênes Hopkins eux sont toujours là. À l'exception d'Arthur et Adam qui ont les cheveux couleur ébène, les trois autres membres la fratrie possèdent des cheveux blonds légèrement bouclés. Ils ont pourtant tous des nez droits et des pommettes hautes, assez grands et athlétiques, ils ont la peau très légèrement hâlée.


Je suis percutée de plein fouet. Un bras passe au-dessus de mes épaules et m'entraîne vers un corps chaud.


— Vous êtes de grandes malades !


Je ris lorsque je reconnais la voix d'Arthur. Je l'enserre à mon tour dans une étreinte et constate bien vite qu'il a énormément grandi.


Il s'écarte et m'observe les yeux brillants. Il me resserre dans ses bras et souffle tous bas :


— Tu m'as manqué.


— Tu m'as manqué aussi. Je ne te voyais pas si grand en FaceTime !


Je surprends quelques regards interrogatifs. Je me détache légèrement et lui tends mon verre. Il avale l'entièreté du liquide dans une grande gorgée et m'offre un clin d'oeil.


— C'est la boisson magique qui me fait grandir. Tu n'en bois jamais, c'est pour ça que tu es si petite.


Je roule des yeux dans un rire et lui tape le torse, le faisant grimacer. Un bras par-dessus mes épaules, il m'entraîne vers Paul et Adam.


Sous le choc, j'observe Paul et Adam serrer leur soeur dans leurs bras.


Paul est celui qui m'aperçoit en premier, il s'empresse de m'étreindre.


— Joyeux anniversaire Paul.


— Je ne pouvais pas mieux rêver !


Je ricane et m'écarte pour faire de même avec Adam.


Mes yeux accrochent les siens, j'en avais par ailleurs oublié leur beauté. Un gris très prononcé et froid, ne laissant place à aucune autre nuance. De sa taille et sa carrure assez forte, il me surplombe de trois bonnes têtes.


— Joyeux anniversaire Adam.


Je lui souris timidement. Je n'ai jamais vraiment eu de lien avec lui, il est le plus discret et moins avenant de ses trois frères.


— Vous êtes... différents, finis-je par déclarer en m'éloignant. Ça doit être l'effet de la trentaine, je suis sur certaine de pouvoir vous trouver des cheveux blancs, faites-voir.



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1 commentaire

Alysson.M.

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Il y a un an

Le début est prometteur 💖
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