Atlanta Aimée, dis-moi la vérité Chapitre 1 - 2

Chapitre 1 - 2

Je tends la main vers Paul avant d'être immédiatement arrêtée. Il me soulève en un rien de temps et se dirige dangereusement vers la piscine.


— Paul, qu'est-ce que tu fais ? Ne fais pas un pas de plus vers ce bassin d'eau !


— Les cheveux blancs sont un sujet sensible.


— Je peux comprendre tu sais, mais de nombreuses solutions existent de nos jours. Pas besoin d'en arriver là !


Camille ricane au loin. J'essaie tant bien que mal de me redresser, le sang montant trop vite jusqu'à ma tête. J'aperçois, à l'autre bout de la piscine, un groupe de jeunes gens approcher en notre direction.


— Paul ! Hurle Catherine. Pose cet enfant au sol tout de suite.


Les joues brûlantes, je jette un regard horrifié vers le concerné. Je repère bien vite la lueur sournoise dans son regard et le rictus formé sur ses lèvres.


L'eau est glacée. Le froid traverse mes os, me lançant pendant un court instant, une décharge électrique.


Je ressors de la tête de l'eau, sidérée. Ce con l'a vraiment fait.


— Veux-tu de l'aide ?


Je me tourne vers un des hommes se trouvant au bord de la piscine et lui souris avant d'attraper sa main.


— Merci, c'est gentil.


Une fois debout, j'observe ma tenue et constate que mes bottines sont dans un état catastrophique. Je grimace et essaie tant bien que mal de les retirer. Je vide l'eau encore présente et adresse un regard noir au coupable.


— Tu me dois une paire de chaussures, ronchonnais-je.


Il se contente de m'adresser son sourire le plus charmeur tout en opinant de la tête.


— Voilà moins d'une heure que vous êtes là et je vous retrouve déjà en train de faire des imbécilités ? Gronde Adrian. Aimée tes affaires sont dans ta chambre, change-toi tu vas attraper froid.


J'acquisse d'un signe de tête et monte à la hâte les escaliers. Je me dirige sans hésiter vers la pièce au fond du couloir. Je retrouve enfin la pièce où j'ai passé mes derniers mois de vacances il y a cinq ans de cela. Spacieuse et éclairée de toute part, j'y retrouve tout de suite mon intimité, comme si je n'étais jamais partie.


Je souris en m'imaginant confortablement installée un soir de pluie sur l'énorme lit, devant une série et pouvant observer l'averse à travers les grandes fenêtres.


Je déballe quelques affaires et enfile un jean ainsi qu'un petit pull. Je démêle simplement mes cheveux encore humides et redescends avec précipitation quand la voix de Catherine s'élève.


— Merci à vous tous d'être venus aujourd'hui, profitez bien ! Conclut-elle.


— Qu'est-ce que j'ai raté ? Chuchotais-je à Camille.


— Rien de spécial, un joyeux anniversaire aux deux idiots et le blabla habituel de remerciement des collègues et partenaires. J'ai appris que la bande arrivée tout à l'heure sont des amis des jumeaux et devine quoi, ce sont des professeurs/chercheurs à l'université. Adam et Paul également. Donc si j'ai bien compris, ils travaillent à l'université que nous avons choisie. Et attends, encore mieux, devine où a été accepté Arthur l'année prochaine ?


— C'est pas vrai, soufflais-je. Ils sont prof alors qu'ils travaillent déjà durement avec leur entreprise ? On va donc TOUS se retrouver au même endroit.


Je manque d'éclater de rire face à la grimace qu'affiche Camille.


— Quand est-ce qu'on leur dit ?


Elle réfléchit quelques secondes avant de hausser les épaules.


— Je pense que le plus tôt sera le mieux, les cours recommencent dans moins de quinze jours.


— Allons-y dans ce cas, ça leur fera un beau cadeau d'anniversaire, lui dis-je tout en passant un bras par-dessus ses épaules.


Nous nous avançons vers le groupe lorsque que j'intercepte quelques regards de la part des nouveaux arrivants. Il serait également temps de faire plus ample connaissance.


— Camille, Aimée, venez par ici que je vous présente ! Intervient Catherine non loin du buffet.


— Je te couvre, me dit Camille. Va leur dire, je m'occupe des voisins. Quand mes parents partiront, il sera utile que je sache qui ils sont au cas où on aurait un problème.


Elle s'écarte avec un clin d'œil. Je poursuis mon chemin et arrivée à la hauteur des jumeaux, je me fait interceptée par Arthur.


— Agréable cette petite baignade ?


— Quoi ? Tu veux en profiter à ton tour ? Le défiais-je.


— Oh petite Aimée, tu n'y arriverais pas, même si tu le voulais.


Je tourne la tête vers les jumeaux qui observent notre joute verbale, assis en cercle avec leurs amis.


— Votre frère est devenu insolent.


— Si tu savais, marmonne Adam.


Je ricane et hausse un sourcil vers Arthur. Il me tend un verre de champagne que j'accepte volontiers.


Il est vrai qu'il a changé, pourtant, il possède toujours ce petit air enfantin sur le visage. Ce qui le rend très mignon avec ses petites taches de rousseur.


— Camille m'a dit que tu venais d'apprendre que tu entrais à l'université de Washington, félicitations !


— Merci Aimée. Oui je viens de l'apprendre, j'étais dans l'attente d'une autre réponse et ça a failli me coûter ma place mais tout s'est arrangé.


— Combien de temps restez-vous ? Me questionne alors Adam.


Son regard me transperce. Glacial, je n'ai pas l'impression que ce dernier puisse cesser de m'impressionner. J'en ai presque la chair de poule.


— Deux, trois ans. Dis-je de but en blanc.


Les yeux de Paul et Arthur s'arrondissent subitement. J'avale une gorgée de champagne comme si de rien n'était et me contente de garder le silence pendant quelques instants.


— Quoi ? Demande le second, incrédule.


— Il se pourrait qu'on ait été acceptées dans la même université, Camille veut obtenir un second diplôme. Et elle vient de m'apprendre que vous êtes enseignants là-bas...


— Quoi ?


— Tu vas rester bloquer sur ce mot encore longtemps ?


J'observe Arthur, le verre au bout des doigts et la bouche complètement ouverte.


— Qu'est-ce que vous allez étudier ? Me demande Paul.


— Camille a décidé de se reconvertir vers l'éducation, elle a eu son diplôme en droit mais il lui manquait quelque chose, elle voulait plus. Je me contenterais d'essayer la psychologie. Je sais pertinemment que je le regretterais bien vite.


— En Mater's Degree ? Me questionne-t-il.


— Affirmatif.


— Dans ce cas, je te présente Griffin et Lucas, enseignants chercheurs en psychologie. Evan, Joshua et George sont enseignants chercheurs en économie, Eric et Alan sont dans les sciences de l'ingénieur et Philip et moi sommes dans l'éducation.


— Enchantée.


Ils m'adressent tous des sourires sympathiques avant que je ne les questionne :


— Tom n'a pas réussi à se libérer aujourd'hui ?

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