Fyctia

Je ne me trouvais plus dans ce monde étrange. Non. J’étais encore autre part. Un endroit que je ne connaissait que trop bien... Dans ma tête.

Autour de moi... Rien... Juste une voix... Une voix roque... Celle de la créature...

Je regardais dans tout les sens, un mélange de colère, de frustration et de peur m’envahissait. puis, une silhouette apparue doucement, calme, souriante. Pour moi, ça ne faisait aucun doute, c’était la créature.

Elle se posta face à moi, me souriant de toutes ses dents, jaunes et acérées. Malgré tout mes efforts, je ne pouvais pas bouger, j’étais enchainé.

Son visage était le mien, scarifié, purulent. Dans son regard je pouvais y lire toute la malice et la sauvagerie qui l’habitait. Ses lèvres gercées et plissées, me plongeaient dans une torpeur horrible.

« - Ça fait quoi d’être enchainé ? Me demanda-t-il de sa voix grave et roque.

-Q... Qui est tu ? Bégayais-je.

-Allons, ne fait pas l’idiot. Tu sais qui je suis. Tu luttes tout les jours, depuis ce fameux accident, pour me tenir enfermé.

-L’... L’accident ?

-Aurais-tu vraiment oublié ? M’interrogeât-t-il moqueur. Je parle de cette fois où tu as fais le mur, pour rejoindre tes amis.

Tu as marché jusqu’au centre ville, tu as voulu prendre un raccourci, car tu étais en retard... En arrivant face à une petite ruelle, tu as entendu des rires et des cris, tu t’es approchés doucement... Et tu as vu cette petite bande de jeune s’en prendre à une mère de famille. Tu as sortis ton portable pour appeler de l’aide, mais tu tremblais tellement qu’il t’a échappé des mains. Le bruit les a surpris et ils sont venu vers toi. Quand ils ont vu ton portable par terre, il ne leur a pas fallut longtemps pour comprendre. Ils t’ont passé à tabac et ton inondé sous toutes sorte de fluide corporel. Heureusement pour toi la première victime a eu le temps de fuir et d’appeler de l’aide. Les secours sont arrivé avant qu’ils n’aillent encore plus loins...

Tu avais tellement honte que tu n’en a parlé à personne de ta famille... Et pour justifier tes blessures tu as inventé un mensonge, mensonge auquel tu t’es tellement attaché que tu t’en es servi pour occulter ce souvenir. Malheureusement pour toi, une partie de ton cerveau s’en est souvenu. Depuis tout ce temps tu nourris une haine qui a pris forme petit à petit. Maintenant je suis assez fort pour prendre le contrôle et empêcher que quelqu’un d’autre ne subisse ça.

J’ai essayé à plusieurs reprise de coexister avec toi, mais, tu as essayer de m’enfouir aussi profondément que ce souvenir. Alors à partir de maintenant, c’est toi qui sera enchainé. Et tu devras me regarder agir, impuissant.

-TU NE PEUX PAS FAIRE ÇA !!

-Je suis obligé Sam... Tu ne me laisse pas le choix... »

J’étais terrifié, je pouvais lire dans son regard la determination. Il me faisait de plus en plus peur.

L’idée d’avoir enfin le contrôle, le fi rentrer dans une sorte d’extase. Il souriait de toutes ses dents, réfléchissant à ce qu’il allait faire en premier. À chaque fois que j’essayais d’avoir des informations, il s’arrêtait, me regardait et dans un petit rire sadique me disait :

« - C’est une surprise voyons ! »

Soudain, une vive douleur nous frappa tout les deux à la joue. Je vis le regard de mon alter égo s’assombrir.

Mon sang se glaça en comprenant ce qu’il venait de se passer... Léo !