Jane--Ice Et que tout se consume Jackson 1/2

Jackson 1/2

"- Toi aussi tu devras un jour peut être affronter ce genre de crise et alors ce jour là, je te souhaite d’avoir un ami digne de celui que j’ai eu… Qui accepte de plonger ses mains dans la crasse afin que les tiennes restent blanches !

The Dark Knight Rises - 2012"



Avril 2002



Ma vision se brouille, je ne me repère pas, si sur le chemin aller j’avais prêté attention à mes pas, plutôt qu’à mon ex et ses états d’âme, j’aurais pu sortir de ce foutu bâtiment.

Un flash des attentats me vrille la rétine, je ne parviens plus à distinguer ce qui est l’instant présent du passé.

Je transpire, d’un coup une vague de chaleur s’empare de moi et j’ai vraiment l’impression de manquer d’air, tout en avançant à l’aveuglette, je tâtonne mes poches à la recherche de mes comprimés.

D’une main tremblante je porte le contenant devant mes yeux.

Malgré ma vision floue, je parviens à lire l’étiquette.

Je n’ai pas attrapé la bonne boite.

La panique augmente d’un cran.


Je progresse en m'appuyant sur le mur, ce bâtiment ne doit pas recevoir trop de monde, car malgré le bourdonnement de mes oreilles, je n'entends aucune conversation. Mes souvenirs du 11 septembre, se superposent avec la réalité. Le couloir vide du hangar se transforme en un amas de verre et de ferrailles en feu.

Même mon odorat me joue des tours, je sais que je me trouve à L.A, pourtant à cet instant l'odeur de la poussière et des flammes m'assaille.

J'inspire un grand coup, tentant de chasser ses images horribles de ma rétine. Malheureusement, mes exercices de respiration, ne semblent pas être suffisants, les stimuli auditifs que nous avons écoutés, font surgir, ce que je tente d'enfouir en moi.


Je repère un distributeur, et accélère le pas. En farfouillant dans la poche arrière de mon jean, je sors mon portefeuille, et de mes mains tremblantes, je tente d'attraper un billet d'un dollar.

Mais les tics incontrôlés de mes membres rendent la chose compliquée.

Mon stress déjà élevé s'accentue.


De ma vision floue, je distingue une main se posant sur les miennes. Silver. Je reconnaîtrais entre mille le grain de sa peau. J'ouvre la bouche pour parler, mais je me rends compte que j'en suis incapable. Mon cœur s'emballe autant que ma respiration devient erratique. Une bouteille d'eau se trouve devant mes yeux, je m'en empare, arrosant copieusement au passage mon torse. Silver me demande si j'ai besoin d'autre chose. Mais les mots se bloquent dans ma gorge.


Je tape sur mes poches à la recherche de mes autres médicaments, mon ex comprends le message et cherche à ma place, elle ne tend quelques secondes après mes anxiolytiques que j'avale à l'aide d'une grande rasade d'eau.


Dès l'absorption, me corps se calme, les comprimés ne feront effet que dans une quinzaine de minutes. Pourtant par anticipation, me cerveau se tranquillise. Je me laisse glisser le long du mur où se trouve le distributeur. Tout en gardant les yeux dos.

Peu à peu, je sens mon corps se détendre. Je compte les minutes mentalement, en notant les tensions qui s'évacuent.

Au bout de quatre minutes quarante secondes, mes mains cessent leurs mouvements incontrôlés. À neuf minutes et quinze secondes, j'ai l'impression que la gêne dans mon œsophage s'est envolée.

Quand quinze minutes s’écoulent, j'ouvre les yeux précautionneusement, m'attendant encore à voir des flammes et des gens fuyant l'horreur.

Pourtant ce que j’aperçois c’est le visage de Silver qui se dessine peu à peu, de plus en nettement. Elle arbore une moue inquiète, assise sur ses talons, elle me scrute.


-Merci, croassé-je, en me raclant La gorge.

Elle hoche la tête d'un air entendu. Puis elle gardele silence, m'observant, guettant surement le signe d'une crise ou d'une rechute éminente.

-Tu veux en parler ? me demande-t-elle doucement

-Pas tellement. Je fais des crises d'angoisse depuis... Depuis le 11 septembre.

Elle opine du chef, mais je ne compte pas m'étaler trop longuement.


-C'est... Enfin ça arrive parfois. Mais ça va aller.

-Tu veux prendre ta journée ?

-Non, répliqué-je presque en hurlant !

-C'est toi qui vois, ne répond-t-elle en levant les mains en signe d'apaisement.

-Désolé, c'est juste que mes crises d’angoisses sont un peu moins fréquentes lorsque je ne suis pas seul et que je suis occupé.

Je lâche mon aveu un peu malgré moi. Je ne veux pas lui faire pitié, mais je préfère expliquer ma vive réaction.


-Retournons bosser alors !


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