Fyctia
Jackson 2/3
"- Oh je tuerais bien pour une bière !
- Il y a personne qui tuera personne ici c’est moi qui le dis !
Snatch, 2000"
Une tape sur mon épaule me ramène au présent.
-Tu comptes étrangler ta bière ou la boire ? me questionne Russell en désignant mes mains tenant la boisson.
Je desserre ma prise et lui offre un sourire contrit.
-Bon comment vont Dalhia et les filles ?
Je sais que questionner mon ami sur sa femme et leurs deux princesses me permettrai de dévier le sujet un moment de mon géniteur et de notre reprise du boulot qui arrive à grand pas.
Russel reste intarissable sur les anecdotes qui concernent les femmes de sa vie.
Dalhia et lui se sont rencontrés au lycée et ne sont plus quittés depuis. La naissance de Chelsea quelques temps après notre diplôme en poche n’était que la continuité, l’évidence même.
Puis ça a été le tour de Tara de venir compléter cette charmante famille.
Russel et Dalhia se regardent avec autant d’amour et de dévotion qu’au premier jour.
Et même si mon ami joue le grand dur, il ne résiste jamais devant les suppliques ou demandes des trois princesses.
Je lui envie sa relation, leur amour et la confiance qu’ils se portent l’un à l’autre, me rendent rêveur.
Je n’ai pas connu mes parents ensemble, je ne possède pas d’exemple dans mon entourage. La représentation que je me fais du couple demeure floue.
Mais depuis que Russell et Dalhia se sont trouvés, je goute par procuration à ce que peut être le bonheur conjugal.
J’observe mon acolyte me conter la dernière bêtise en date de sa cadette avec un sourire attendri.
- Ça va Jack ? s’enquerre-t-il en m’observant inquiet.
-Oui, hormis mon père et le boulot auquel je n’ai pas envie de penser ce soir. Sinon ça va.
Russel m’adresse un regard qui signifie que clairement il ne me croit pas une minute. Je souffle par le nez avant de répondre.
-Je me disais juste que tu as de la chance d’avoir Dalhia.
Un sourire franc et fier ourle ses lèvres, il se sent chanceux et c’est la vérité. Mais m’entendre lui confirmer la chose lui plait. Je ne me cache jamais, et je dis toujours qu’ils représentent pour moi le couple parfait.
-Sérieusement mon pote, je ne comprends toujours pas ton célibat. Enfin rectification je ne comprends pas que tu ne te fixes pas avec quelqu’un.
Je hausse les épaules, les filles que je fréquente, restent des distractions agréables, mais aucune ne me donnent envie de m’investir davantage. J’aimerai, mais le faire par dépit n’est pas l’idée du siècle. Ni pour mes conquêtes ni pour moi.
-Et, tu es retourné dans le parc ?
-J’y suis allé deux fois avec Bandit, mais je n’ai pas revu la fille.
Je secoue la tête de dépit. Russell se cale contre le dossier de son tabouret haut.
-Franchement, d’aller voir ton père n’était déjà pas un bon plan, mais à cause de ça, t’es passé à ça, de la rencontre de ta vie, déclare-t-il en mimant le geste avec le pouce et l’index.
Je réprime un grognement, il se trouve dans le vrai certes. Au lieu de rendre visite à mon paternel, j’aurais dû rester avec cette fille bavarder. Prendre le temps de la connaitre. Fixer un rencard, voir si ma première impression était la bonne.
Dire que je suis tombé sous son charme à la première seconde, ne demeure pas très éloigné de la vérité
Je n’ai pas besoin qu’il me le fasse remarquer. Je m’en veux assez comme ça d’avoir fait ce choix.
Je ne connais même pas son nom, ça fait une semaine que je suis en boucle sur « la fille ».
Tout en essayant de me convaincre moi-même je reprends.
-Si ça ne s’est pas fait, c’est que ça ne devait pas se faire.
Je bois une gorgée de mon verre pour aider à faire descendre la boule qui me serre la gorge.
-Tu te prends pour madame Irma maintenant ? Bientôt tu vas me dire que vos signes astro n’étaient pas en phase ? raille mon ami.
A l’instant ou je tente de reprendre la parole je m’étouffe avec ma boisson, sous l’œil interrogateur de mon pote.
La bière manque de me sortir par le nez, je tousse tout en essayant de verbaliser.
-Elle est là, je parviens à articuler.
-Qui ça ? Madame Irma ?
-Mais non la fille !
Mon ami se dévisse la tête pour tenter de comprendre ce que je lui dis, cependant la fréquentation importante du bar et la petitesse de la jeune femme ne l’aident pas vraiment.
-Tu te fous de moi ? Tu parles d’elle et elle débarque ?
J’ouvre grand les yeux, interdit moi aussi, par ce hasard de la vie. Mon ami tout en lorgnant vers le bar afin de voir l’objet de notre conversation, embraille.
-Bon je veux dix mille dollars !
Puis il observe les alentours à l’affut.
-Tu joues à quoi ?
-Tu parles d’une fille, que tu rêves de revoir et elle débarque dans notre bar, alors qu’on l’y a jamais vu avant. Donc je tente.
11 commentaires
Alexenrose
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Il y a un an
Jane--Ice
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Il y a un an
Alexenrose
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Il y a un an
Livre_e
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Il y a un an
Emeline Guezel
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Il y a un an