Fyctia
Silver 1/2
"- Oh un chien ! Assis.
[Dug s’assoit]
- Tiens, il est dressé ! Donnes la patte !
[Dug donne la patte]
- Dis Bonjour.
- Bonjour !
Là-Haut -2009"
Fin Décembre 1996
On y est, enfin ! Dans une semaine je vais intégrer la caserne de Newark. Dans une semaine l’année 1997 sera l’année du renouveau. Mon début chez les soldats du feu. J’ai autant hâte que ça me tétanise.
Les fêtes de fin d’années pour moi cette année me laisse un gout acide, ma mère ne m’adresse presque pas la parole et pour mon père cette période reste la plus dense pour son travail. Ajouté à ça le climat polaire que fait régner sa femme quand je me trouve avec eux, ne doit pas augmenter son désir de rentrer plus tôt.
Le réveillon de Noel a tourné court, c’est plutôt la soupe à la grimace que nous avons eue.
Mais je ne dois pas laisser la mauvaise humeur de ma mère prendre le pas sur ma joie d’avoir réussi ma formation et d’intégrer une caserne si proche de l’ile de Manhattan.
Je vis certes à Newark désormais mais je peux facilement rejoindre le cœur de la ville de New York que j’affectionne tant.
Mes amis d’avant, je n’ai pas trop de contact, et c’est peut-être un mal pour un bien. Ils ne possèdent pas les valeurs que je considère importante, seule la richesse de leurs parents et leur petite personne compte.
Dire que j’aurai pu finir ainsi. Rentrer dans le moule dans lequel mes parents aspirent.
Aller de dîners mondains aux fêtes les plus décadentes. En ne faisant pas attention aux autres et en écrasant et méprisant les gens qui ne possèdent pas les mêmes moyens.
Ces comportements sont à vomir et je m’étonne toujours autant qu’Alexander Hernandez y trouve sa place. Il me surine qu’il fait ça uniquement pour les affaires, mais parfois il me donne l’impression qu’il aime ce monde dans lequel il évolue désormais.
Ma vie sociale est actuellement proche de zéro.
Aïcha et Hung mes amis pendant la formation, ne m’ont pas encore annoncé leurs affectations, j’attends avec impatience leur appel, même s’il est plus que probable que nous soyons affectés dans des états voisins.
La météo semble clémente ce matin. Les températures restent certes négatives mais le soleil nous gratifie de sa présence.
Je chausse des baskets, accroche mon baladeur, positionne mon casque sur les oreilles et quitte mon appartement pour un footing. Objectifs, se vider la tête, éviter de penser à mon affectation et surtout, ne pas penser à mes parents.
J’ai réussi à dénicher un appartement, à une vingtaine de minutes de la caserne et pour couronner le tout il y a un joli parc à quelques mètres de ma résidence.
Je trouve plus agréable de courir au milieu des arbres qu’en plein milieu de la ville.
Ma préparation et la formation dans le Maryland m’ont fait apprécier le sport, et je me rends compte qu’en plus d’être nécessaire pour la voie que je tiens à suivre, les activités physiques se trouvent être de parfaits exutoires.
Ça fait une heure que je courre, tout en ralentissant la cadence je m’approche d’un banc afin de faire mes étirements.
Une jambe appuyée sur l’assise j’exécute des flexions tout en soufflant, mon activité se voit interrompue par une masse me heurtant la jambe qui repose au sol.
Je me rattrape in extrémis, tout en tentant de comprendre ce qui vient de se passer.
D’un geste précipité j’ôte mon casque et me retrouve en face d’un chien.
Un jeune, je dirais. Il m’observe tout guilleret remuant son arrière-train et sautant sur place.
Il tente d’instaurer un jeu avec moi et semble attendre quelque chose.
C’est là que je remarque le bâton sur le banc.
Je me saisis de l’objet, ce qui provoque un jappement de contentement de mon nouvel ami à poils.
Mais au lieu de lui lancer je guette plutôt les environs à la recherche de son potentiel maître.
-A qui es-tu toi ? interrogé-je la boule de poils noir et beige.
Il n’est pas très grand, ses oreilles pointues bougent au rythme de mes mouvements. Une de ses oreilles tombe légèrement, comme si la pointe était cassée, ce qui lui donne un air encore plus attendrissant.
Il halète, la langue sortie et me fixe de ce regard propre aux chiens pouvant vous émouvoir en un quart de seconde.
10 commentaires
François Lamour
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Il y a un an
Emeline Guezel
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Il y a un an
Livre_e
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Il y a un an