Jane--Ice Et que tout se consume Jackson 2/2

Jackson 2/2

"- Colonel Stuart, vous pouvez nous dire un mot ?

- Quatre ! Va te faire foutre. 58 minutes pour vivre - 1990"


-Ne commettez pas l’erreur Novak de me prendre pour un demeuré, j’avais déjà des soupçons vous concernant, mais lorsqu’elle s’est précipitée, en enfreignant vos ordres et les miens dans ce bâtiment pour vous, il ne m’en a pas fallu davantage.

-Elle aurait fait ça pour n’importe quel membre de l’équipe Monsieur, contré-je.

Ce n’est pas pour me sortir de ce mauvais pas que j’affirme ça, c’est la vérité.

Ce n’est pas mensonge de dire que Silver est brave.

Son insubordination parfois reste pénible, mais elle fait toujours ce qu’elle pense être juste et pour le bien commun.


Accepter les règles lui parait compliqué, mais elle ne désobéit pas, par esprit de rébellion elle le fait, car ses convictions et son sens de l’honneur l’empêche de faire autrement.

Elle tient à moi plus qu’aux autres membres de la caserne, c’est un fait. Mais elle y serait allée pour n’importe qui.

Celui qui a merdé, c’est moi. Je n’aurais pas dû y retourner. Mais les cris d’enfants m’ont retourné le ventre, si un seul avait péri, je n’aurais jamais pu me le pardonner.


-Il va falloir trouver mieux que ça ! Vous passez en commission disciplinaire tous les deux dès la sortie de l’hôpital de votre collègue, dit il en insistant avec force sur le mot collègue.

-Monsieur, c’est ridicule… je me lève faisant tomber ma couverture de mes épaules.

Mais le Colonel ne me laisse pas terminer ma phrase.

-Vous osez remettre en cause une de mes décisions ? Gardez en tête que votre promotion sur New York dépend en grande partie de mes rapports.

Je manque d’échapper le mot qui aurait pu stopper ma carrière, mais me retient à temps.

J’opte plutôt pour une phrase sobre.

-Bien Colonel, j’attends ma convocation.


Il tourne les talons puis après avoir fait quelques pas reporte son attention sur moi.

-Ah et évidemment, il va y avoir une enquête, je vous suggérerai de ne pas entrer en contact les jours qui suivent avec votre subordonnée, bonne soirée Novak !

Et il part pour de bon. Je parviens à me contenir à grand-peine, surtout ne pas éveiller les soupçons des personnes autour de moi qui risquent d’être interrogées, autant ne pas armer mes adversaires.


J’observe l’ambulance amenant Silver, partir au loin, j’aurais dû monter avec elle, la rejoindre au moins à l’hôpital, mais si je me risque à faire ça, on peut dire adieu à nos carrières. Et j’ai fourni bien trop d’effort et consentis à tellement de sacrifice que ça m’est impensable.


Par radio mon commandant me somme de rentrer et m’apprends que mon équipe est rentrée.

Je me traine jusqu’à mon véhicule puis jusqu’à la caserne.

Je porte encore mon uniforme, couvert de suie, je sens le brûlé et la transpiration et un mal de crâne assez important me vrille les tempes.


- Fuller t’a parlé je suppose ? demande mon chef dès que mon pied se pose sur le sol.

Je me contente d’un hochement de tête.

- Interdiction d’aller à l’hôpital voire Silver, ni de lui parler jusqu’à la fin de la procédure.


Evan Trent, commandant de la caserne est un homme de quinze ans mon ainé et qui dirige la caserne de Newark où je me trouve affecté. Il n’est pas très grand, assez sec, des cheveux blonds, presque blancs, et des yeux bleu clair. Il gère plutôt bien ses équipes et à son contact j’ai beaucoup appris. Nous sommes plutôt proches.


-Jackson ne fout pas tout en l’air pour une fille, ta promotion sur New York est tellement proche, tu touches ton rêve du doigt.

Il me fixe, attendant que je donne mon assentiment, lui assurant ma coopération, que comme le bon chien que je suis-je vais bien obéir à leurs ordres.

- Qui va prévenir Silver ?

Il secoue la tête.

-Ne te préoccupe pas de ça …

Je lui coupe la parole et ajoute les dents serrées tant son manque de compassion envers un membres de sa caserne est flagrant

-Elle m’a sauvé la vie !

-Jack, je vais faire semblant de ne pas avoir compris et de ne pas avoir vu ce qu’il se trame sous mon nez depuis des années, mais devant tout le conseil de discipline change de ton. Ou tu devras postuler ailleurs !


Je sens la bille me remonter dans la gorge, tout le monde apprécie Silver ici et reconnait que c’est une bonne recrue, même les plus misogynes de mes collègues.

Evan croit faire ça par amitié, mais à cet instant me protéger moi et non elle ne me semble pas juste. Ils sont tous à vomir, moi y compris !


-Bien Commandant, je peux rentrer chez moi ? dis-je amer.

Il souffle, mais fait un geste de la main afin de me libérer.


Je passe par mon casier, attrape mon sac et part à pied en direction de chez moi, j’habite à dix minutes de la caserne. Je ne sais pas si physiquement j’aurais pu endurer plus de marche à pied pour ce soir.

J’arrive dans mon quartier pavillonnaire, ou toutes les maisons sont les mêmes, avec leurs bardages en bois, leurs petits jardinets et les porches des devantures avec des bancs.

La peinture de ma façade en bois, commence à craqueler, je me fais la réflexion qu’il faudrait que je m’en occupe, lors d’un de mes rares moments de libre. Enfin si je pars pour une caserne sur l’île de Manhattan ce ne sera pas nécessaire.


Je fais tourner les clés dans la serrure, Bandit m’attendait déjà sagement devant la porte, mon chien me fait la fête puis file dans le jardin faire son tour habituel, mon retour signifie sa délivrance. Ma voisine une mamie de quatre-vingt-trois ans vient lui ouvrir dans la journée, mais son âge avancé l’empêche de jouer avec la boule de nerf qui me sert de chien.

Je laisse la porte entrebâillée, et entreprends de délacer mes chaussures puis enfin j’ôte ma tenue.

Mon chien rentre et je referme la porte avant de me traîner sous la douche, qui est plus qu’une nécessité.


Je ne prends pas la pleine conscience de ce que la découverte de Fuller et ce conseil de discipline qui se profile, vont avoir comme impact.

Mon esprit dérive vers Silver, ainsi que notre dispute récente.

Bien que j’aie insinué malgré moi qu’elle ne comptait pas, et que j’ai osé dire que ma carrière passerait toujours en priorité, elle n’a pas hésité à braver les flammes et les ordres pour moi.


Je ne peux pas la voir, ni lui parler, comment va-t-elle prendre ce silence ?

Trop de questions se bousculent dans ma tête, je ressens de l’inquiétude pour elle, pour son état de santé. Et pour nous, pour nos avenirs respectifs.

Je sors enfin de l’eau, puis après un essuyage exprès, et un habillage sommaire, je m’effondre comme une masse sur mon lit.

J’ai vaguement conscience que Bandit, vient se coucher à mes côtés. Puis je sombre dans un sommeil peuplé de cauchemars d’un enfer, d’un enfer blanc. 




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10 commentaires

François Lamour

-

Il y a un an

Liké par le "Connard romantique" 😁

lea.morel

-

Il y a un an

petit like de soutien :) hésite pas à faire de même 💕💕💕
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