Fyctia
Prologue : Géraldine ❄️
Bienvenue par ici ! ☃️
Ce roman s'articulera de manière assez particulière, et c'est en cela qu'il sera original (du moins, je l'espère) puisqu'il s'agira d'un roman choral. Je m'explique.
Au départ, et dans les sept premiers chapitres, il suivra en priorité le point de vue de Géraldine. Mais nous sommes aussi dans un huit-clos familial avec pas mal de drames, de secrets, de mensonges, et j'ai choisi de l'écrire en m'adaptant à chacun de mes personnages pour vous démontrer qu'un point de vue n'est finalement... qu'un point de vue. Et qu'il est important, pour pouvoir connaître toute l'histoire, d'avoir accès à toutes ses versions...
Chaque personnage aura sa propre vérité, son propre prisme de l'histoire. Ici, on fête Noël en famille ! Et Noël apportera son lot de vérités, de résilience, et d'espoir. 🥂
Je vous souhaite une bonne lecture 📚
Playlist 🎶
(Elles sont plus ou moins dans l'ordre de l'arc narratif du roman)
Hallelujah - Jeff Buckley
Hey Jude - The Beatles
Mon amour - Naâman 🕊️
La valse de Mamie - Ben Mazué
Tôt le matin - Gaël Faye
Chère petite moi - Lisa Pariente
Home - Passenger
All of me - John Legend
Stay - Rihanna
I love you - Billie Eilish
Chasing Cars - Snow patrol
Famille - Ben Mazué
Cette guerre - Ben Mazué
Ce que j'aime - Grand Corps Malade & Nikola
Snowman - Sia
La famille, la famille - Orelsan
Merry Christmas - Ed Sheeran & Elton John
Recommence-moi - Santa
Rockin' around the Christmas tree - Brenda Lee
Le sens de la famille - Leïla Bekhti & Grand Corps Malade
***
À la famille et à tous ces souvenirs que nous créons ensemble au fil des années. À tous ces instants partagés. À nos petits bonheurs et à nos grandes souffrances. À nos proches qui sont présents, tous les jours, à nos côtés. Et à tous ceux qui ne le sont plus, mais que nous n'oublierons jamais. Aux retrouvailles autour de la table à Noël, aux relations parfois conflictuelles mais profondément humaines.
25 décembre
Je ne devrais pas être ici.
Je le sais, il le sait, nous le savons.
Alors pourquoi on joue aux cons ?
― J'avais besoin de prendre l'air, soupire-t-il, en réponse à mes propres pensées.
― Prendre l'air, ouais, je murmure sans le regarder.
Il neige. Je plisse les yeux pour mieux discerner les flocons s'écraser sur la vitre de la voiture.
Je déteste la neige. Je déteste l'hiver. Je déteste tout ce qui a un rapport avec Noël, la famille, les secrets, et lui. Je le déteste. Je le déteste si bien que je ne peux pas m'empêcher de le regarder. D'analyser le moindre détail sur son visage comme je le ferais à travers l'objectif de mon appareil photo. Du grain de beauté au-dessus de son sourcil droit, à la cicatrice en forme de croissant de lune près de son oreille gauche. Je m'accroche à ses cils, à ses lèvres, et je me déteste encore plus que tout le reste.
― Je repars demain. Tu pourras retourner à ta petite vie merdique.
L'amertume imprègne ma bouche. Le goût est âcre, à l'image de ce que je ressens. Je me déteste d'être devenue celle que j'ai toujours refusé d'être. Celle qui attend un signe. N'importe lequel. Pour annuler mon prochain vol. Il n'a qu'un seul mot à dire. Un seul mot, et je défais mes bagages. Un seul mot de sa part, et je détruis tout ce que j'ai reconstruit. Je mets à nu chacun de leurs petits secrets. Je mets un coup de pied dans la fourmilière. Je pulvérise la source.
Ils mentent. Ils mentent tous.
Papa, maman, Clément, Armand, Alice...
Mais au fond, à quoi ça servirait d'exposer leurs mensonges à part détruire un peu plus ce que je n'ai jamais réussi à garder ? Et puis, qui suis-je pour les blâmer ? Je vis dans le mensonge autant qu'eux. Autant que lui. Lui qui ne me répond pas et appuie sur le bouton de l'autoradio pour éviter la vérité. La colère se distille dans mes veines comme le ferait du venin.
Courageux jusqu'au bout, j'aurais dû m'en douter.
Let It Be des Beatles s'élève dans l'habitacle et il appuie la tête contre le dossier de son siège.
Je reprends, un ton de voix plus fort.
― Tu ne vas rien dire ?
― Je devrais ? Putain, Géraldine, tu fais chier...
Il tourne la tête vers moi et ses yeux bleus m'embrasent de l'intérieur. Malgré les températures hivernales, je frissonne sous son regard brûlant. Je ne me recule pas lorsqu'il pose sa main sur ma cuisse, ni lorsqu'il capture mes lèvres. Je savoure l'étreinte de ses doigts qui remontent lentement sous ma jupe, caressent la peau tendre de mon ventre. Je me presse contre la paume de ses mains. Je savoure et je me hais d'apprécier l'instant.
Et d'en redemander. Encore et encore. En oubliant tout le reste.
Jusqu'à ce que ce moment suspendu dans le temps se termine, que sa bouche se détache de la mienne, qu'il laisse échapper un juron, et que je prenne conscience de la situation dans laquelle on est.
Rectification : dans laquelle je suis.
Il n'y a que moi qui éprouve des sentiments.
― Laisse tomber.
Merde, j'étouffe. Il faut que je sorte d'ici. Maintenant. Je l'entends vaguement m'appeler alors que je descends de la voiture et claque la portière derrière moi. Mes bottes s'enfoncent dans la neige blanche et duveteuse. Je m'éloigne d'une dizaine de mètres avant de fermer les yeux.
Respire, Géraldine.
Mais la tempête d'émotions qui menace de me submerger ne se calme pas. Elle est à l'image de celle qui fait rage autour de moi. Les flocons dansent, voltigent, recouvrent le sol de leur empreinte glacé. Ils s'infiltrent dans mes cheveux, dans mes yeux, sur mes joues. Alors, je rouvre les paupières, je me penche et, les mains appuyées sur mes cuisses, je hurle. De frustration, de colère, de culpabilité, de tristesse.
Bordel de merde.
On est à l'arrêt sur une route de campagne depuis plus d'une heure. On est en panne. Au beau milieu d'une tempête de neige. Le jour de Noël. Et je suis complètement folle amoureuse de cet homme.
― Tu crois que c'est facile pour moi ?
Il s'approche. Je ne me retourne pas. Il m'entoure de ses bras. Je me laisse aller à la chaleur de son corps.
― Allez, viens à l'intérieur de cette voiture en attendant le dépanneur ou tu vas attraper la mort, me murmure-t-il à l'oreille.
Miles. Le petit-ami de ma cousine.
Celui que je n'ai pas le droit d'aimer.
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Beryl L
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Il y a 5 heures
Natia Kowalski
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Il y a 5 heures
Leroux Ophélie
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Natia Kowalski
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Zelda Jane
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Natia Kowalski
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Sarael
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Natia Kowalski
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Mapetiteplume
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Natia Kowalski
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Il y a 11 jours