Fyctia
Chapitre 7. ( Partie 1 )
Kiss me more
Doja Cat, SZA
J’observais Sarah s’installer de là où j’étais assise, son plateau dans les mains. Elle n’avait absolument pas l’air perturbée et agissait comme si de rien n’était.
Je plissai les yeux dans sa direction, mécontente.
Putain, et moi qui n’avais pas pu fermer un œil de la nuit…
J’eus l’impression d’avoir rêvé ses paroles… M’avait-elle seulement dit la vérité ?
J’avais passé la nuit à me retourner encore et encore, à ressasser ses paroles. Si bien que Gwen avait fini par me lancer un coussin en plein visage, en ayant marre de m’entendre soupirer.
J’avais toujours eu horreur de la nuit. Cela avait toujours été le moment où mes démons revenaient me hanter, où mes pensées me prenaient en otage sans plus jamais me lâcher. La nuit représentait pour moi le désespoir, l’obscurité, la peur et parfois… La mort. Lorsque je me retrouvais dans mon lit, les yeux ouverts, le regard fixé sur le faible rayon de lumière qui parvenait à se faufiler dans la chambre, j’avais l’impression de ne plus être moi-même, de ne plus me contrôler. De ne plus avoir la main sur mes rêves et cauchemars. La nuit me faisait peur et me confrontait à cette réalité que je voulais tant fuir. Elle réveillait ma haine, ma frayeur, ma solitude et surtout ma culpabilité.
Cette nuit n’avait pas fait exception, je m’étais retrouvée seule avec moi même, à me poser mille questions sans pouvoir y changer quoi que ce soit. Mes inquiétudes et insécurités étaient revenues au grand Galop, non pas qu’elles m’aient déjà quittées, seulement pour la première fois, j’avais senti une petite flamme s’allumer en moi. Une petite flamme d’espoir. Et bien que cette sensation fut la plus effrayante qu’il soit, elle m’avait fait me sentir vivante et je désespérais de la ressentir à nouveau.
Je ne savais pas comment me comporter avec Sarah, devais-je la repousser ou devais-je simplement me laisser aller ? Je n’en savais foutrement rien et cela augmentait mon appréhension de me retrouver à nouveau seule avec elle.
Je me levais d’un coup, faisant racler bruyamment ma chaise au sol. Je sentis le regard brûlant de Sarah se poser sur moi et sans jamais me tourner vers elle, je lavais mon plateau et reposais mon assiette. Je me sentis virer au rouge et maudis mes parents de m’avoir créée ainsi. Je me dépêchais de sortir du réfectoire et allais me changer.
En effet, en me “réveillant” de mes pauvres quelques minutes de sommeil, je n’avais pas trouvé le courage de mettre autre chose qu’un short et un tee-shirt. Or, les regards inquiets que les enfants m’avaient lancé m’avaient indiqué tout ce que j’avais besoin de savoir : Je ne pouvais pas sortir dans cet état !
Sans faire très attention au rangement déjà bancal de mon armoire, je sortis une longue jupe blanche à volant que j’appréciais de porter tant sa matière était douce et confortable. Je ne pris pas la peine de coiffer mes cheveux. Eux qui étaient déjà très raides ne risquaient pas de s’emmêler ! Je cachais comme je le pus mes cernes ressemblant à deux grands cocards et me maquillais joyeusement. Je n’avais pas pour habitude de maquiller avec autres chose que du mascara mais j’étais d’humeur à tenter de nouvelles choses alors je sortis mon eye-liner qui devait dater d’au moins deux ans et en retirais l’emballage plastique ( c’est vous dire à quel point je n’avais pas l’habitude d’en mettre ).
Après avoir longuement bataillé avec cet eye-liner de malheur, je rejoignis les animateurs qui étaient en train d’énumérer les consignes de sécurité aux enfants. En me voyant arriver, Violette prit ma main dans la sienne et me dit d’une tendre voix:
“Tu es trop Jolie, Hazel.
– Et toi donc ma puce, répondis-je en lui tapotant le bout du nez.”
Violette et moi avions déjà construit une relation très fusionnelle, j’adorais cette enfant et elle me le rendait bien.
Sans jamais lâcher sa main, j’appelais les enfants dont j’étais responsable afin de faire l’appel. Nous avions la chance de résider à seulement vingt minutes à pied du parc alors nous n’avions pas pris la peine de réserver de bus. J’aidais les enfants à appliquer de la crème solaire ainsi qu’à enfiler leur chapeau. Nous partîmes tous, main dans la main avec pour seules discussions, des anecdotes toutes plus loufoques les unes que les autres.
Nous arrivâmes au parc d'attractions et moi comme les enfants, fus émerveillée. Je n'étais pas retournée dans un tel endroit depuis le jour où j’avais fêté mes six ans et étais nostalgique de cette époque. Comment avais-je pu oublier une telle ambiance ? Je n’en avais aucune idée puisque cela était tout simplement incroyable. Nous déambulions librement dans le parc afin de repérer les manèges réalisables en fonction de l’âge des petits. Des centaines de familles étaient déjà présentes et chacune d’entre elles avait l’air excitée d’être là. Nous nous plaçâmes dans la file d’attente du “Terrazona” et heureusement pour nous, nous étions déjà les prochains !
C’était notre tour de monter dans le manège alors je tendis les tickets à l’agent qui, après nous les avoir rendu, nous indiqua nos places attitrées. Je m’installais donc aux côtés de Chloé dans l’attraction et vérifiais bien que tout le monde était monté. Le thème étant la Terre et ses aléas climatiques, les wagons étaient représentés sous forme de petites voitures aux couleurs sable. Les designs étaient vraiment très beaux et permettaient une immersion totale. Sous les consignes de sécurité qui sortaient des hauts parleurs, je descendis la barre de protection sur nos genoux.
Les wagons commencèrent à avancer à basse vitesse avant de prendre de l’allure. Dans une éclair de lucidité, je sortis mon téléphone et pris les enfants en photo. Tout sourire, je rangeais mon téléphone, satisfaite d’avoir un nouveau souvenir à contempler. Presque arrivés en haut de la montée, nous levâmes les bras, plus que prêts à subir cette descente terrifiante. Les wagons ralentirent encore et encore jusqu’à ce qu’ils plongent d’un coup, faisant tournoyer mes cheveux dans tous les sens. Nous allions si vite que je peinais à distinguer les paysages environnants !
A peine descendus du “Terrazona”, les enfants réclamèrent un autre manège qui, je devais l’avouer, était tout aussi tentant que le premier. Je ne pensais pas autant m’amuser et le fait d’être accompagnée ne faisait qu’accentuer la joie que j’éprouvais à être là.
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Hécate Lomëwen
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Il y a 4 mois
-Nightsouls-
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Il y a 4 mois
Hécate Lomëwen
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Il y a 4 mois
Laetitia B
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Oswine
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Renée Vignal
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Alexandra ROCH
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Il y a 4 mois