Fyctia
Chapitre 3. ( Partie 1 )
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Good Neighbours
Je découvris avec stupéfaction la maison de mon grand-père, cet endroit qu’il chérissait tant et qu’il s’était promis de ne jamais quitter.
Le cottage avait une allure rustique mais également enchanteresse ce qui conférait au lieu une ambiance plutôt féérique.
Il était composé d’une allée faite de carrelage gris et était encerclé par un jardin étrangement bien entretenu et rempli de plantes en tout genre – Mon grand père n’ayant jamais été un féru de jardinage, il était tout naturel pour moi de m’en étonner.
Un escalier extérieur donnait la possibilité d’accéder aux chambres plus facilement et en particulier, celle de ma mère. Mon grand père m’a d’ailleurs raconté qu’il avait fait ce changement après le dixième anniversaire de ma mère car il avait toujours su qu’un jour ou l’autre elle aurait besoin sortir de sa coquille, de s’ouvrir et au monde et de rencontrer des gens sans pour autant réveiller toute la maisonnée.
Tout comme l’extérieur, le salon suscitait chez moi un sentiment de sécurité et de bien-être. Avec le gigantesque canapé molletonné blanc et les lampes en forme de nuage, il était clairement difficile de voir cet endroit autrement.
J’étais réellement impressionnée par la sensation que me procurait le cottage et par l’odeur qui s’en dégageait.
Une odeur de sapin et de gâteau émanait de la maison et j’imaginais très bien ma mère évoluer dans cet environnement où chaque objet avait un sens et où chaque pièce avait son thème attitré.
Si le salon se basait sur les nuages, l’ancienne chambre de ma mère, elle, se basait – ne soyez pas surpris – sur des posters de Leif Garrett, ancienne idole des jeunes.
Son visage était placardé sur tous les murs, cachant alors le papier peint fleuri et des pages de journaux découpés étaient attachés sur une ficelle suspendue au plafond. Surprise, j’éclatais de rire et bombardais la chambre de photos pour les envoyer à l'auteure des faits.
Une ancienne coiffeuse ornée de maquillage sûrement périmé se trouvait à côté du lit encore vêtu d’une housse de couette à carreaux rouges et une armoire à fleurs maintenant vide était placée pile en face d’une grande lampe orange typique de l’époque.
L’agencement de la pièce était vraiment original; avec la porte qui menait au jardin et la deuxième en face qui menait au reste de la maison, il ne restait que très peu de place pour les meubles.
Mais quoi qu’on puisse en penser, cela rendait la pièce chaleureuse et très intimiste.
On s’y sentait bien, quoi que… J’allais peut-être enlever des posters de l’ancienne star car l’idée même de dormir avec ses multiples regards braqués sur moi me rendait mal à l’aise… Je m'installais alors sans trop étaler mes affaires car je savais que je n'allais pas rester. Sortant de quoi prendre une douche, je me dépêchais de de me laver pour pouvoir rejoindre mon grand-père.
Découvrir cette chambre avait remué quelque chose en moi.
C'était ici, dans ce cocon que mes parents s'étaient avoué leurs sentiments pour la première fois.
Alors je m'imaginais la scène.
Ma mère et mon père étaient ce qu'on appelle "un amour de vacances" mais ce qui devait se limiter à l’été s'était transformé en un véritable coup de foudre l'un pour l'autre. Ils avaient commencé par s'envoyer des lettres et puis mon père avait fini par rejoint ma mère au Canada.
Ma mère m'a toujours dit qu'elle avait souvent des idées noires, qu'elle se savait dépressive et puis qu'un jour, elle s'était mieux sentie.
Elle était persuadée que mon père en était la cause.
Il était sa "Lumière". Sa lueur dans l'ombre et l'étincelle dans sa vie.
C'est ce qui l'a convaincue de repartir en France avec mon père sur un coup de tête.
Petite, je demandais souvent à ma mère de me raconter son histoire, j'étais absolument émerveillée par l'amour qu'ils se portaient l'un l'autre et je me souviens encore demander incessamment "Et si je ne trouvais jamais ma Lumière ?".
Elle s'amusait ensuite de mon inquiétude et tout en me caressant les cheveux, elle me répondait "Tu la trouveras ma fille, au moment où tu t'y attendras le moins, comme j'ai trouvé ton père quand j'en avais le plus besoin. Il est mon sauveur" disait-elle, son regard porté au loin. "Et comme il a été ma béquille, je serais la sienne."
J'étais admirative de mes parents, ils m'avaient montré ce qu'était l'amour, le vrai. Avec les disputes, les réconciliations, les moments de pure harmonie et surtout le soutien infaillible en toute épreuve. Ils m'avaient tant fait rêvé…
C'est encore les cheveux mouillés et de meilleure humeur que je descendis rejoindre mon grand père.
Enfin, ça c’était jusqu’à ce que mon grand père m’annonce qu’il avait invité l’un de ses amis et sa fille à venir manger !
Non pas que je n’étais pas contente de rencontrer les proches de mon grand père, seulement, après ma douche, j’avais choisi de me vêtir d’une tenue un peu plus confortable et… ça avait été une grave erreur.
Je paniquais et c’est tout en retirant mon pyjama que je me séchais les cheveux. Je savais que je n’avais que très peu de temps alors je privilégiais le brossage de dents au maquillage. Sortant sans beaucoup réfléchir un pull et un jean de ma valise, je me hâtais de m’habiller.
Soufflant un bon coup, j’observais mon reflet dans le miroir, sachant très bien que j’avais fait le strict minimum.
Bon, ce n'était pas la grande classe mais ça ferait l’affaire.
Rejoignant mon grand-père – cette fois pour de bon – je m’attelais à préparer le repas.
A peine eus-je fini de poser les couverts sur la table que nous entendîmes sonner.
N’étant pas très à l’aise avec les inconnus, mon stress augmenta d’un coup et j’eus soudainement très chaud. J’étais habituellement facilement anxieuse mais dès qu’il s’agissait de faire de nouvelles rencontres, ce stress atteignait son apogée.
Mon grand-père ouvrit la porte et ce que je distinguais en premier fut de longs cheveux bruns.
8 commentaires
Lily Bn
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Il y a 4 mois
-Nightsouls-
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Il y a 4 mois
Justine_De_Beaussier
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Il y a 4 mois
-Nightsouls-
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Il y a 4 mois
Dystopia_Girl
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Il y a 5 mois
-Nightsouls-
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Il y a 5 mois