Fyctia
1.4 Angie
Nous avons pris ce qu'ils appellent le métro. Ce véhicule peut transporter des dizaines d'humains en même temps et sous terre de surcroit, c'est fabuleux.
Néanmoins, j'ai trouvé que ce n'était pas très propre et que ça ne sentait pas très bon. J'y ai croisé plusieurs pouilleux, un peu dans le genre du dernier qui s'est arrêté devant le pilier multicolore. Tous m'ont regardé avec insistance. Ils avaient cette manière baveuse de me scruter, c'était très inconfortable, je dois le dire. J'ai pensé un instant qu'ils voulaient m'attaquer à la hache.
— Nous sommes arrivées ! Suis-moi.
Cette femme est décidément difficile à suivre. Elle est très énergique et bouge dans tous les sens. Je la rattrape difficilement, surtout que ces grandes pièces de cuir que j'ai aux pieds et qui remontent le long de mes jambes ne sont apparemment pas conçues pour les marches interminables.
Elle se retourne vers moi sans même faire une pause.
— Alors ? Tu te dépêches !
Nous empruntons maintenant des escaliers et j'aperçois enfin la luminosité extérieure.
L'air libre ! Ça devenait irrespirable dans cet immense espace sous-terrain.
En haut des escaliers, un panneau affiche un plan de ce qui semble être Paris. Au-dessus est écrit Louvre-Rivoli, un nom que j'avais déjà aperçu lorsque nous sommes sorties du métro. J'ai d'ailleurs observé plusieurs noms différents quand nous étions à l'intérieur. Je suppose donc que comme pour les rues, il doit y avoir des noms pour chaque endroit où s'arrête le véhicule.
Ses pas sont toujours aussi rapides, aussi vifs. Je crains de ne bientôt plus pouvoir la suivre car j'ai du mal à respirer. C'est la première fois que ça m'arrive depuis que je suis descendue sur Terre, je ne parviens pas à reprendre mon souffle. L'inspiration est compliquée et l'expiration trop courte.
— Femme, peut-on faire une pause je te prie ?
Elle s'arrête, se retourne vers moi et esquisse un croissant de lune avec ses lèvres pulpeuses. Moi je m'abaisse et pose les mains sur mes genoux pour m'appuyer et récupérer de l'air dans mes poumons.
— Femme ? Je te prie ? T'es vraiment chéper toi ! Sinon tu peux m'appeler par mon prénom aussi, c'est pas mal. Je m'appelle Léa ...
Elle m'interroge du regard, comme si elle attendait quelque chose de ma part. Quoi, je l'ignore.
— Et ben ! C'est à ce moment-là où tu me donnes ton nom en retour ...
Mince ! Je n'avais pas anticipé ce genre de choses. Je ne peux clairement pas lui dire mon vrai nom. Père me répétait inlassablement que mon nom n'existait que dans les cieux. Je pourrais lui donner un nom inventé de toute pièce, comme le faisait Lexy, mais encore faut-il trouver un "pseudo" !
Réfléchissons ... Je ne connais pas les prénoms humains, exceptés ceux de mes frères que je sais être portés sur Terre aussi. Raphaël, Michel, Gabriel. Mais sont-ils aussi portés par des femmes ici ? Je ne pense pas. Ah ! Que c'est compliqué ! Tant pis, je lui dis la vérité et j'en assumerai les conséquences là-haut !
— En fait, je dois te dire la vérité ... je suis un ange et ...
Elle me coupe dans ma lancée, puis recommence à émettre ce son bizarre et plisser le nez. Cette fois-ci de manière furtive, comme si elle voulait se débarrasser d'une banalité évidente.
— Et ça c'est quoi ? Une charade ? Donc ton premier est un ange et ton second ? ... J'ai trouvé ! Tu t'appelles Angie !
Je n'ai pas compris un mot. Je sais juste qu'elle m'a facilité la tâche et ça a l'air de l'enchanter. Cela sera donc mon prénom humain.
— Oui c'est ça, je m'appelle Angie.
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Chris Vlam
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A.Pandora
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