Fyctia
Quotidien
Note de l’auteur
Chaque nouveau jour qui se lève apporte sa part de mystère sur le déroulement de notre existence. Déjà, d’ouvrir les yeux une fois de plus répond à la question célèbre de William Shakespeare : « être ou ne pas être, là est la question ».
Scientifique dans l’âme et écrivain dans le cœur, mon esprit ne dort pratiquement jamais et donc ma réponse personnelle à cette question est et sera toujours celle qu’a fourni René Descartes il y a plusieurs siècles déjà : « je pense, donc je suis ».
Pourtant, « être » est un terme vraiment très large. Plusieurs diront qu’un animal ne pense pas, mais pourtant il « est » bel et bien là devant nous. Aussi, si nous prenons la question sous son côté philosophique, pour vraiment exister nous devons apporter quelque chose au monde qui nous entoure. Ainsi, « être » prend un sens plus profond.
Alors, bien que je conçoive « être » quelqu’un, qui suis-je réellement ?
Comme je viens de le dire, je suis un scientifique à la base, ingénieur de formation, éternel adepte des mathématiques et de la logique qui me guident dans la grande majorité de mes projets. Mes journées, je les passe avec des machines qui ne peuvent pas prétendre penser ou être puisqu’elles ne possèdent aucune âme, aucun esprit.
Pourtant, quand je regarde le monde autour de moi et que je vois combien l’humain est capable de détruire ce qu’il prétend aimer, je me demande si ces machines sans âmes ne sont pas meilleures que nous. Avec les années, je me rends compte que je me méfie de plus en plus de mes semblables. En effet, je peine à mettre en application cette célèbre citation de Guy De Maupassant : « notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude ». Difficile de fuir la solitude quand on peine à croire en autrui et quand on craint la douleur du mal qui règne partout autour de soi...
Or, comme l’a dit Albert Einstein : « le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ». Voilà pourquoi, même si la peur est présente, je me force chaque jour à croire en un futur meilleur et je travaille pour rendre le monde meilleur à ma manière.
Voilà pourquoi l’écrivain en moi est né. Cette partie de moi me permet d’échapper à la réalité de notre monde et de faire vivre les mondes conçus par mon imagination débordante. Dans mes histoires, tout est possible. Certes, je ne peux changer le monde, mais je peux au moins y apporter du meilleur de moi-même. Le scientifique en moi se permet d’ailleurs de citer Einstein une fois de plus : « tout le monde est un génie, mais si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu'il est stupide ».
Qui suis-je pour contredire un génie de notre ère ? Or, à défaut de me qualifier de génie, j’espère pouvoir vous offrir un moyen de laisser voguer votre esprit dans mon univers et ainsi vous permettre de croire en un monde meilleur.
Je terminerai en me citant moi-même cette fois : « j’aimerais être la lumière du regard que je porte sur autrui et non la noirceur du jugement que je porte sur moi-même ».
***
La sonnerie de mon téléphone me réveille de bonne heure avec son tintement mélodieux basé sur Für Elise de Beethoven. En effet, il y a bien longtemps que mes oreilles n’ont pas été agressées par le son strident d’un réveil matin antique. Vous savez, celui avec les deux cloches et le petit marteau qui se déchaine entre elles pour vous vriller le cerveau et vous forcer à vous lever ?
À cette époque, et là je parle d’il y a plus de vingt ans, le « snooze » n’était pas très commun puisqu’il était impossible de s’endormir après un tel son !
À peine ai-je annulé l’alarme de mon appareil que j’entends une seconde mélodie, tout aussi douce, qui émane de second appareil posé sur la tête du lit. Cette fois, c’est la main de mon épouse qui sort de sous la couverture pour le saisir et mettre fin à l’envolée musicale de l’appareil.
Fidèles à nos habitudes, nous prenons ensuite quelques minutes pour naviguer dans les nouvelles du jour : Facebook, Instagram, Twitter, Google pour les nouvelles internationales du jour... Oui, l’information de nos jours est accessible littéralement du bout de nos doigts rendus paresseux par le peu d’effort que nous devons développer pour occuper nos yeux et nos esprits.
Alors que ma femme consulte déjà son énième site d’information, moi je suis sur Fyctia et Wattpad, mes deux comptes d’auteur, et je réponds à mes fidèles abonnés qui ont commenté mes derniers textes. Depuis maintenant plusieurs mois, j’ai ce plaisir de pouvoir partager mon imaginaire et de voir les réactions en direct de celles et ceux qui me suivent. Un pur bonheur que de voir l’effet que mes histoires folles peuvent avoir sur d’autres que moi !
Malheureusement, ce bonheur littéraire est éphémère puisque le début de journée est synonyme, à raison de cinq jours par semaine, de travail. Et qui dit travail, dit froideur technologique dans mon cas. Ordinateurs, robots industriels, automates programmables, circuits dédiés, langages de programmation variés, procédés industriels comme le soudage à l’arc, la découpe au laser, le polissage automatisé, etc. Partout autour de moi il n’y a que métal, électronique et lignes de code.
Certains diront que c’est un univers vraiment fantastique pour travailler et ils ont parfaitement raison. En fait, je ne m’en plains absolument pas. Par contre, on repassera pour la magie, car notre monde est encore loin d’être celui qui est dépeint dans les livres de science-fiction où évoluent des androïdes ultraperfectionnés dont l’intelligence artificielle dépasse largement celle de leurs créateurs humains. Étant dans le domaine, il m’arrive de songer au futur de cette technologie qui nous entoure, mais je vous assure que nous sommes bien loin de voir la naissance de Skynet et de ses robots Terminator...
En soi, c’est rassurant non ?
Après une bonne douche, un déjeuner devant la télévision à regarder le poste de météo et déjà une bonne dizaine de courriels répondus, je suis dans la voiture en direction de mon travail. Comme toujours, j’ai ma musique Spotify dans les oreilles et mon application Waze m’informe en temps réel des conditions de la route, m’indiquant quand il est préférable de prendre un détour pour éviter un ralentissement à quelques kilomètres devant. Vraiment utile cette application ! En plus, depuis quelques semaines, c’est la voix de Batman qui me fait les annonces avec un humour noir et approximatif qui utilise des références à Gotham City et aux célèbres vilains des nombreux films de la bannière...
Encore un des bénéfices de cette grande et belle technologie qui nous entoure !
Plus ça va, et plus la frontière entre l’imaginaire et la réalité est mince...
Et si la membrane devenait si mince qu’elle était un jour percée ?
75 commentaires
Pénellope Van Haver
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Il y a 4 ans
Alexenrose
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Il y a 4 ans
cedemro
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Cirkannah
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Lady Clorinthe
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Il y a 4 ans