Meg Archeion Éros VS Antéros, qui remportera ? 5. Ash

5. Ash

Quand je m'étais réveillé, seul dans ma chambre, cela m'avait pris une seconde avant de remarquer qu'il s'était enfui. J'avais vociférer tout le temps que ça m'avait pris pour prendre une douche éclair et m'habiller.

Ce merdeux, qui lui avait donné la permission de partir ?


Je n'étais pas sentimental, mais je me sentais comme un con. J'avais beau y réfléchir, je ne comprenais pas où lui était venu l'idée. Je lui avais seulement dit de fermer son clapet et de me laisser dormir. Je n'avais pas encore dormi, et l'avoir sauter m'avait bien aidé à m'endormir rapidement.


Du coup, j'avais fait le tour des dortoirs : sa chambre, le salon communautaire, la cuisine... Au final, je me trouvais dans l'un des couloirs lorsque je l'ai aperçu dans la cour, seul. Il me fallut un bon 5 minutes pour le rejoindre, même en courant dans les escaliers.


- EH ! LITTLE NATURE!


Comme s'il cherchait quelque chose, il fit volte-face dans ma direction. Il faisait sa tête d'imbécile perdu, ce qui me mit en rogne. Était-il vraiment surpris que je sois à sa recherche après sa fuite ? Et là, il osait me lancer ce regard sombre, alors que c'était clairement de sa faute ? Fonçant sur lui, je grognais, incapable de contenir ma colère :


- C'est quoi ces yeux méchants, little shit ?

- Qu'est-ce que tu veux cette fois, Ash ?


On se trouvait à quelques pas l'un de l'autre. Je me tus, méfiant de la soudaine et inhabituelle irritation de Zacchée. Il me regardait dans les yeux, où je voyais une multitude d'émotions : je reconnus en autre la crainte et l'hésitation, mais également quelque chose qui m'éveillait de la colère. Cela avait de quoi me surprendre de le voir oser montrer un côté plus sombre de lui. Mais il en fallait bien plus pour m'impressionner.


- Qui t'a donné le droit de te pousser ? m'enquis-je en le fusillant du regard. Pendant que je dors, en plus.


Je ne l'avais pas viré de ma chambre, ce petit con. Merde, il pensait que j'étais couché à côté de lui pour rien ? Pis, il ne pensait jamais à lui ? Il aurait pu piquer une somme et se reposer avec moi ; il était évident que c'était sa première expérience sexuelle avec un partenaire. Il était certain qu'il avait eu de la misère à se relever. Un petit sourire s'épanouit sur mes lèvres en l'imaginant marcher en canard, qu'il pensait à ce que nous avions fait à chacun de ses pas.


- Tu penses pouvoir fuir et faire comme si rien ne s'était passé ?

- Stop, Ash, commença Zacchée, ce n'est pas...


Je venais de le saisir par le col de son chandail, énervé. Il me foutait en rogne à me faire sa tronche "j'ai une excuse". Aucune explication, excuse ou autre merde allaient me calmer. Je savais que j'étais en fait embarrassé de ne pas l'avoir vu en ouvrant les yeux. Mais c'était de sa faute : c'est lui qui s'était enfui alors que je n'avais rien dit dans ce sens.


- Ta gueule, little nature, grondais-je en le secouant. Je-


Me prenant par surprise, Zacchée me repoussa en usant d'une technique de combat qu'on avait appris cette année. Il me regardait avec le même regard que lorsqu'il affronte quelqu'un lors des duels organisés par l'école. Non, il y avait plus que ça.


- Je ne suis plus ce gamin que tu pouvais tyranniser ! hurla-t-il alors que je me libérais de sa prise. C'est pas parce que tu es plus fort que moi, que je suis faible ! Je suis pas faible…


Je le voyais tenter de retenir ses sanglots, mais ça le déchirait. Je me sentais étouffé de le voir dans cette situation. Et je détestais voir cette expression sur son visage : je ne voulais pas qu'on me rabatte mes erreurs sous le nez. Au moins, il semblait enfin se décider : il était campé sur ses positions.

Et je ne voyais qu'une solution, un échappatoire à notre situation.


- Alors prouve-le moi, ici et maintenant. Battons-nous.


Je commençais les hostilités, fonçant sur lui. À ce moment précis, je savais que nous allions enfin avoir notre véritable premier combat. Il allait enfin éclaircir ce qui doit l'être, et peut-être enfin mettre un point sur cette merde qui nous bouffe les deux depuis notre adolescence. Il y avait toujours eu de la violence dans notre relation, même enfant. On se chamaillait, on jouait aux héros et nous finissions souvent avec le visage écorché. La douleur, ça nous connaissait et elle n'était pas une ennemie. Pour ces raisons et parce que ça ne peut être autrement, je donnerais tout dans ce combat, sans lui faire de cadeaux. Ça ne pourra jamais être une victoire si l'un de nous ne mettait pas tout lui dans ce combat.


Nous luttions pour la dominance, cherchant à prendre le dessus sur notre adversaire. Coups de pied, ripostes, coups de poing, blocages, tous s'enchaînaient comme deux chorégraphies différentes qui seraient fusionnés. Chacun notre tour, nous avions nos moments de chutes pour esquiver le prochain coup avant de se libérer pour prendre notre adversaire du revers.

Oui, on se faisait mal, mais aucun de nous cherchait à tuer l'autre. Autrefois, nos luttes étaient toujours critiqués par les autres. "La violence, c'est mal", "vous devez arrêter de vous battre", "vous ne pouvez pas être amis" disaient-ils. Et que savaient ces gens ? Pourquoi fallait-il que les autres chercher à comprendre, à juger ? Nous sommes peut-êtres des humains, mais je n'étais pas comme les autres, ni les autres. J'étais moi, et je refusais de changer ma nature pour les complaire.


Les gens ne pouvaient-ils pas se contenter de s'occuper de leur propre vie ? Je ne les faisais pas chier en essayant de leur faire changer leur ligne de conduite. Nous nous sommes qui nous sommes, et on devrait juste s'occuper de soi.


Une série de coups me força à reculer, me ramenant plus attentivement sur le combat. En effet, je lui accordais qu'il n'était plus le faible que j'avais rejeté adolescents. Nos forces et compétences n'étaient pas les mêmes, mais elles se rivalisaient. Il était certes moins puissant que moi, mais il compensait par sa rapidité. De plus, il avait un excellent jeu de pieds qui lui permettait une meilleure agilité dans le combat.

Or, je ne comptais pas abandonner. Si Zacchée voulait gagner, il allait devoir me mettre K.O.


Alors qu'il se précipitait vers moi avec l'un de ses coups de pieds, je lui saisis la cheville en encaissant le coup. Je sentis le choc se répercuter dans mes bras, mais je ne perdis pas de temps. Je soulevais sa jambe, lui faisant perdre le contact avec le sol. Son glapissement résonna alors que je le plaquais avec force au sol. J'enfonçais mon coude droit dans son dos tout en immobilisant sa jambe de la main. Ainsi, j'avais mon côté gauche qui se saisit de sa main dominante et libre qui pouvait encore m'arrêter.

Zacchée était immobilisé, tout aussi essoufflé que moi. Il était bien amoché, mais je devais l'être tout autant. Je sentais que ma lèvre avait fendu, et toute une partie de ma mâchoire m'élançait. Je savais également où allait apparaître les bleus d'ici demain.


- C'est fini. J'ai gagné, little shit.





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