Fyctia
L'épreuve du contrôle
L'après-midi est déjà bien avancé lorsque Jérémy et Léo se dirigent vers le centre d'entraînement. L'air est plus lourd qu'au matin, chargé d'électricité. Ce n'est pas seulement la météo. Jérémy le envoyé dans son corps, dans sa poitrine qui se serre à chaque pas. L'exercice qu'ils s'apprêtent à faire n'est pas un simple entraînement. C'est une mise à l'épreuve.
Harlow les attend devant l'entrée, accompagné de Mia
— Vous êtes prêts ? demande-t-elle sans détour.
Jérémy a un moment d'hésitation. Léo, lui, répond avant même qu'il ne puisse ouvrir la bouche.
— Toujours.
Mia incline la tête et fait signe de les suivre. Ils entrent dans la salle de simulation, une grande pièce aux murs métalliques, entièrement modulable. L'espace est vide pour l'instant, mais dès que l'exercice commencera , le décor prendra forme autour d'eux.
Harlow se place face à eux et explique :
— La situation est la suivante : une prise d'otage à lieu dans une banque. Il y a cinq preneurs d'otages et une dizaine de civils pris au piège. Votre objectif est de limiter les dégâts jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre.
Mia ajoute une voix grave :
— Jérémy, ton rôle est de gérer l'émotionnel. Vous devez éviter la panique, empêcher les otages de faire une erreur fatale et, surtout, influencer les ravisseurs pour désamorcer la situation.
— Et moi ? demande Léo.
— Sécurisation et stratégie. Vous devrez analyser la disposition de la pièce, trouver un moyen de contenir la menace sans affrontement direct.
Jérémy a envoyé son estomac se nouer. C'est un test, et pas des moindres.
— En place. ordonne Harlow.
Il appuie sur un bouton, et tout change autour d'eux.
L'illusion prend vie.
Le décor surgit en un instant. Les murs deviennent ceux d'une banque, le sol carrelé, les vitres blindées. Des cris résonnent. Les otages sont au sol, mains sur la tête, visages tordus par la peur. Les preneurs d'otages sont armés, en mouvement constant, stressés.
Jérémy a envoyé immédiatement la vague d'émotions l'assaillir. La panique des otages, l'agitation nerveuse des ravisseurs. Ça monte en lui comme un raz-de-marée, incontrôlable, écrasant.
Il titube, manque de perdre pied.
— Jérémy ! La voix de Léo le ramène à la réalité.
Jérémy inspire . Focalisez-toi . Il Cherche cette sensation de calme qu'il a éprouvée le matin même. C'est difficile, mais il s'accroche.
Un des entrepreneurs d'otages crie :
— Taisez-vous ! Sinon, je commence à tirer !
Les otages tremblaient, pleuraient. Léo analyse la pièce, cherche un angle, une faille.
Jérémy sait qu'il doit agir. Il ferme les yeux et plonge dans les émotions de la pièce. Il capte les tensions, les peurs, les colères… et commence à les altérer. A calmer un peu les otages
Il trouve la peur d'un des entrepreneurs d'otages. Un homme plus jeune, qui transpire et tremble légèrement. Il s'accroche à lui, amplifie son anxiété, la transforme en doute.
L'homme baisse son arme légèrement.
— On… On devrait peut-être arrêter… balbutie-t-il.
Un autre preneur d'otages, plus agressif, se retourne vers lui.
— Quoi ?!
Jérémy change de cible. Il focalise sur celui qui semble être le meneur, le plus colérique. Il ralentit son souffle, cherche à transformer sa rage en fatigue, en lassitude.
Les otages commencent à se calmer, la peur diminuant sous l'effet de son influence.
Léo en profite. Il bouge lentement, cherche un moyen de neutraliser la menace sans provoquer de réaction violente.
Soudain, une sirène retenue au loin.
La police arrive.
Jérémy a envoyé l'énergie dans la pièce changeur. Il amplifie encore la sensation de fatigue chez les entrepreneurs d'otages. Le meneur hésite, regarde ses hommes.
— On se rend, fini-il par lâcher.
Les armes tombent.
Jérémy rouvre les yeux, le souffle court. Il est en sueur, épuisé, mais il a réussi.
La fin de la simulation
L'illusion se dissipe, ramenant la pièce à son état initial.
Mia et Harlow s'avancent.
— Pas mal du tout, commente Harlow. Tu as su reprendre le contrôle quand c'était nécessaire.
Jérémy est content de lui, il a réussi a repousser les émotion du début de la simulation.
— Tu as encore du chemin à faire, mais c'est une belle progression. Lui dis Harlow avec un regard satisfaits.
Jérémy n'a pas la force de répondre. Il est vidéo, mais satisfait.
Léo lui donne une claque dans le dos.
— Je t'avais dit que tu allais gérer.
Jérémy esquisse un sourire fatigué. Cette fois, il veut bien le croire.
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