Marie Colençon Entre Ombre et Lumière : Les Faux Jumeaux de Tepropra Le souffle des jardins

Le souffle des jardins

L'après-midi est doux, baigné d'une lumière dorée qui caresse les allées impeccablement entretenues des jardins de l'académie. L'air est empli du parfum frais des feuilles humides et des fleurs précoces qui commencent timidement à s'ouvrir malgré la saison. Les élèves de la classe des gentils profitent d'un rare moment sans cours.


Jérémy et Léo déambulent en silence sur les sentiers pavés bordés de haies parfaitement taillées. Des bancs en pierre ponctuent le parcours sinueux, invitant à la contemplation.


— Ça change de l'ambiance des simulations, non ? lance Léo en mettant les mains dans ses poches.


Jérémy hoche la tête.


— Complètement. Ici, c'est… apaisant.


Ils réalisent une roseraie, où des buissons épineux arborent encore les dernières fleurs de la saison. Les pétales sont délicatement mouchetés de gouttelettes laissées par une pluie matinale.


— Tu viens souvent ici ? demande Jérémy.


— Parfois, répond Léo en haussant les épaules. Mais ce que je préfère, c'est la serre.


— La serre ?


— Oui, suis-moi.


Ils quittent la roseraie et empruntent un sentier bordé de pierres plates couvertes de mousse. Le chemin mène à une vaste structure de verre et de fer forgé nichée au cœur du jardin. La serre, imposante et élégante, scintille sous les reflets du soleil.


Léo pousse la porte à double battant, libérant une bouffée d'air chaud saturé de parfums exotiques. L'intérieur est luxuriant, une véritable jungle organisée où s'entremêlent fougères géantes, orchidées aux couleurs éclatantes et vignes grimpantes.


— Impressionnant, soufflé Jérémy.


— Pas mal, hein ?


Ils s'avancent lentement, leurs pas étouffés par le sol recouvrant de terre et de feuilles humides. Une fontaine au centre de la serre . L'eau claire jaillit en arc gracieux avant de retomber en éclaboussures légères c'est apaisant .


— Tu sais, dit Léo en brisant le silence, c'est un bon endroit pour se vider l'esprit.


— J'en ai bien besoin, avoue Jérémy avec un sourire en coin.


Ils s'installent sur un banc en bois près de la fontaine. Le murmure de l'eau et l'odeur verte des plantes créent une atmosphère enveloppante.


— Harlow avait raison, reprend Jérémy. Je confond mes émotions avec celles des autres, et ça me bouffe.


— T'inquiète, mec, t'as déjà fait un pas énorme en le réalisant.


— Ouais, mais ça va prendre du temps.


Léo esquisse un sourire encourageant.


— C'est comme les plantes ici. Elles mettent du temps à pousser, mais une fois bien enracinées, elles deviennent indestructibles.


— Belle métaphore, plaisante Jérémy.


Léo éclate de rire.


— Hé, je peux être poétique quand je veux !


Ils restent là un moment, profitant du calme réparateur de la serre.


— Tu crois que les autres vont nous rejoindre ? demande Jérémy.


— Sûrement, mais on est bien tranquilles pour l'instant.


Jérémy observe la lumière filtre à travers les vitres de la serre, dessinant des ombres dansantes sur le sol. Pour la première fois depuis longtemps, il ressent une forme de paix, fragile mais précieuse.


—Merci, Léo.


—Pour quoi ?


— D'être là, tout simplement.


Léo rehausse les épaules avec un sourire taquin.


— Hé, je suis ton garde-fou attitré, t'as pas le choix.


Ils échangent un regard complice, avant de se lever et de reprendre leur marche parmi les plantes exotiques.

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