Fyctia
Le test du chaos
Le lendemain matin, dans la classe des « méchants », l’ambiance était électrique. L'air vibrait d’une tension palpable, alors que tous attendaient le début de la simulation de combat. Annabelle, nerveuse mais déterminée, échangeait un regard avec Victor, son partenaire pour cet exercice. Elle savait que ces simulations n’étaient pas un jeu. Ici, les erreurs n’étaient pas tolérées. Et surtout, les conséquences psychologiques étaient bien réelles.
— Aujourd'hui, vous allez devoir accomplir une mission simple, mais cruciale, annonça Malric, le professeur, avec son éternel sourire en coin. Vous êtes une équipe de braqueurs. Votre but ? Pénétrer dans une banque, remplir vos sacs, et sortir sans vous faire capturer. Simple, non ?
Annabelle savait que rien n’était jamais aussi simple qu'il y paraissait. Derrière les mots de Malric, elle sentait le piège tendu. C'était toujours le cas dans cette classe. Elle serra un peu plus les poings, cherchant à contenir l'angoisse qui montait.
Mia, la chargée de la section de combats a préparer qui à préparée simulation , s’approcha et commença les préparatifs. Les décors virtuels prirent vie autour d’eux, recréant avec une précision effrayante l’intérieur d’une banque luxueuse. Victor, déjà en mouvement, s’empara de son sac et se mit à remplir de l’argent virtuel, comme s'il l'avait déjà fait mille fois.
Annabelle, elle, restait sur ses gardes. Le moindre détail pouvait leur coûter la victoire. Soudain, des sirènes retentirent au loin.
— Police ! cria une voix à travers des haut-parleurs. Sortez les mains en l'air !
Le cœur d'Annabelle accéléra.
Les portes de la banque s’ouvrirent dans un fracas, et des policiers armés apparurent. Sans réfléchir, Annabelle créa immédiatement un champ de force autour d’eux. Les balles fusèrent, ricochant contre sa barrière invisible. Son pouvoir était instinctif, mais elle le contrôlait à la perfection, chaque muscle tendu pour maintenir la protection.
Victor, toujours imperturbable, finit de remplir les sacs. Puis, sans avertissement, il pivota vers les policiers. Annabelle sentit une vague froide parcourir la pièce. Elle se tourna vers lui, effrayée par ce qu’elle ressentait.
Victor utilisait son pouvoir, celui de couper la respiration de ses cibles. Les policiers commencèrent à suffoquer, leurs visages virant au bleu alors qu'ils s’effondraient un à un au sol.
— Arrête ! lui cria Annabelle, la voix trahissant son inquiétude.
— Ce n’est pas réel, Annabelle, répondit Victor d’un ton détaché, les yeux fixés sur ses victimes.
Elle le fixa, déconcertée. Il avait raison, bien sûr, ce n’était qu’une simulation. Mais la souffrance des policiers, même simulée, lui donnait la nausée. Cela allait à l’encontre de tout ce qu’elle ressentait. Leur rôle de « méchant » n’avait jamais justifié cette cruauté à ses yeux.
— Arrête, je t’ai dit ! répéta-t-elle, la voix plus ferme cette fois.
Avec un soupir exaspéré, Victor relâcha son emprise. Les policiers s'effondrèrent, inanimés mais vivants.
— C’est qu’une simulation, soupira Victor en se dirigeant vers la sortie de la banque, les sacs remplis d’argent fictif. On est dans la classe des méchants, non ? Il va falloir t’y habituer.
Annabelle le suivit en silence, son champ de force toujours actif jusqu’à la porte. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si cette ligne ténue entre simulation et réalité n’allait pas finir par se brouiller dans l’esprit de Victor.
Lorsqu'ils franchirent enfin la sortie de la banque, la simulation prit fin. Les décors disparurent, laissant place à la froide salle de classe. Les autres élèves étaient déjà en train de discuter de leurs propres performances, certains exaltés, d’autres plus réservés.
— Vous avez réussi, déclara Malric en les rejoignant. Mais Annabelle, pourquoi cette hésitation ? Dans la vraie vie, tes sentiments t'auraient coûté cher. La faiblesse n’a pas sa place ici.
Annabelle baissa les yeux, mal à l’aise. Elle le savait. Mais quelque chose, au fond d’elle, résistait encore à cette réalité qu'on leur imposait.
4 commentaires
DystopiaGirl
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Il y a 7 mois
Marie Colençon
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Il y a 7 mois
Lys.
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Il y a 7 mois
Marie Colençon
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Il y a 7 mois