Marie Colençon Entre Ombre et Lumière : Les Faux Jumeaux de Tepropra Le Poids des Différences

Le Poids des Différences

Le moment partagé avec Jérémy réchauffait encore le cœur d’Annabelle alors qu’ils restaient côte à côte dans le jardin. Le silence entre eux était empreint d’une douceur fragile, mais Annabelle sentait déjà la réalité les rattraper, telle une ombre tapie derrière les buissons fleuris. Leurs rôles, leurs responsabilités respectives les appelaient chacun de leur côté. Ils ne pouvaient pas rester ensemble indéfiniment.


— On devrait y aller, finit par dire Jérémy d’une voix basse. Les cours vont reprendre.


Annabelle acquiesça, bien que l’idée de retourner à la froideur de sa classe des « Méchants » lui serre la poitrine. Elle savait que Jérémy ressentait la même chose à l’idée de rejoindre les siens. Mais il n’y avait pas d’autre choix. Ils avaient été séparés, formés à suivre des chemins opposés, et aussi difficile que ce soit, il leur fallait accepter cette réalité.


— Oui, je suppose que tu as raison, répondit-elle en essayant de garder une certaine fermeté dans sa voix.


Ils échangèrent un dernier regard, une promesse silencieuse de ne pas laisser les murs invisibles de l’école les éloigner davantage. Puis, lentement, ils commencèrent à marcher dans des directions opposées.


Le chemin de retour vers la classe des Méchants semblait plus long et plus oppressant qu’à l’aller. Chaque pas qu’Annabelle faisait la rapprochait de l’austérité du monde auquel elle était censée appartenir, un monde où la compassion et les liens familiaux n’avaient pas leur place. Ses pensées dérivaient inévitablement vers Jérémy. Elle repensait à leurs conversations d’enfance, aux moments où tout semblait plus simple, avant que cette école ne les force à choisir des camps.


— Annabelle, murmura une voix familière.


Elle tourna la tête et aperçut Lisa, appuyée nonchalamment contre le mur, comme si elle l’avait attendue.


— Comment ça s’est passé avec ton frère ? demanda Lisa, son ton calme mais perçant, comme si elle voyait au-delà des mots.


— Mieux que je ne le pensais, répondit Annabelle, mais… difficile.


Lisa acquiesça, comme si elle comprenait parfaitement. Ses yeux, sombres et pénétrants, semblaient capter la moindre émotion cachée derrière les mots d'Annabelle.


— Ce n’est jamais facile, n’est-ce pas ? Ce qu’ils essaient de nous imposer ici. Ils veulent nous transformer en quelque chose que nous ne sommes pas.


Annabelle resta silencieuse. Elle savait que Lisa avait raison. Cette école était un lieu de transformation, mais la transformation que l’on attendait d’elle la terrifiait.

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3 commentaires

Camille Salomon

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Il y a 7 mois

Le concept de l'école qui tente de "transformer" ses élèves en quelque chose qu’ils ne sont pas est une belle métaphore du conflit intérieur, et cela se reflète bien dans les pensées et les émotions d'Annabelle.

Marie Colençon

-

Il y a 7 mois

Merci j'ai eu du mal a savoir comment j'allais emmener la chose
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