Fyctia
Chapitre 20 - Faye
“Tu me tues. Tu me fais du bien.”
Marguerite Duras
Le papier encore dans mes mains, les mots écrits sur cette feuille me laisse à nouveau perplexe. Cette fois, c’est un Pavot orange qui est posé sur ce lit de soie noire. Trop absorbé par ma réflexion, je n’ai pas entendu que quelqu’un était entré dans mon bureau. Avant qu’une voix ne se fasse entendre :
— Bonjour femme de mon cœur !
Je relève aussitôt la tête de cette carte et tente de la dissimuler en la rangeant dans sa boîte.
— Qu’est-ce que tu veux ? Dis-je en haussant un sourcil suspicieux.
— Toi. Toujours et encore toi Clochette.
Je lève les yeux au ciel en tentant de dissimuler mon sourire.
— Tu ne t’arrêtes donc jamais hein ?
— Quand il s’agit de toi ? Jamais. C’est plus fort que moi.
Je souris franchement avant d’attraper la boîte noire sur mon bureau pour la ranger.
— Amis, tu te souviens ?
Il fit mine de réfléchir, en s’avançant vers mon bureau.
— Il me semble que moi, j’avais parlé de Sexe. Finit-il par dire en regardant étrangement ce que je tente en vain de cacher. C’est quoi ? Encore un cadeau de ton Stalker ?
— Mon Stalker ? Mais qu’est-ce que tu rac…
Je n’ai même pas le temps de terminer qu’il m’arrache la boîte et lit la petite carte.
— Tu me tues. Tu me fais du bien, murmure-t-il.
Il retourne ensuite la carte sûrement pour y trouver un nom, mais comme toujours rien d’autre ne s’y trouve.
— Et c’est tout ? Demande t’il l’air renfrogné, ce type t’envoie une fleur accompagnée d’un mot avec rien d’autre ?
Je hausse les épaules.
— Comme tu le vois. Rends-moi ça maintenant Ezra !
Je me lève de mon siège et contourne mon bureau pour récupérer ce qui m’appartient, mais cet imbécile lève le bras en hauteur et m’empêche de l’atteindre.
— Ton Stalker est un crevard mon cœur tu en as conscience au moins j’espère ?
Son visage est plus fermé est plus dur qu’à l’accoutumée.
— Déjà, arrête de l’appeler ainsi ça n’est pas mon Stalker, et pourquoi tu le traites de radin d’abord ?
Il fait un pas vers moi, un sourire presque mauvais aux lèvres et je sens mon corps réagir étrangement.
— Pourquoi ? Me souffle-t-il, tu me le demandes vraiment ? Ce mec n’est même pas capable de t’offrir plus qu’une seule minable fleur.
— J’en reçois une chaque semaine ! Le défiais-je sans pouvoir m’en empêcher.
Un éclair traversa alors ses pupilles.
— Il pourrait au moins t’offrir un bouquet entier, me dit-il en se penchant un peu plus vers moi ; en-tout-cas moi, c’est ce que j’aurais fait…
Son visage n’était plus qu’à quelques centimètres du mien et l’air venait de quitter la pièce. Sans vraiment réfléchir à ce que j’allais faire mes deux mains s’étaient posées sur son torse pour essayer de maintenir une distance entre nous. À tort.
Je n’aurais jamais dû. Son torse était ferme et contracté, une vive chaleur s’empara alors immédiatement de mon épiderme.
— Je crois que je vais faire mieux encore, dit-il en s’approchant encore plus ; je vais t’acheter un fleuriste tout entier. Me chuchota-t-il à l’oreille.
Un long frisson courra le long de mon échine. Et le « oui » que je venais de lâcher ressemblait terriblement à un gémissement honteux.
Son sourire fier me fit prendre conscience de la situation et de notre proximité. Je secouais vivement la tête pour revenir à la réalité.
— Tu es un démon Ezra Hariston !
Une lueur espiègle traversa ses yeux, il se pencha un peu plus vers moi et sans que je ne le vois venir, il déposa un tendre baiser dans le creux de mon cou qui m’électrisa, avant de me répondre :
— Et toi une Reine, Faye Clifford…
Puis d’un seul coup, il s’écarta de moi comme si de rien n’était, prêt à repartir alors que mes jambes étaient sur le point de me lâcher. Il referma le bouton de son veston avec ce sourire arrogant posté sur son visage.
— Tu préfères quelle avenue ? Me demande-t-il sérieusement cette fois-ci.
Encore déboussolé, je n’ai pas remarqué immédiatement qu’il s’adressait à moi, même si nous n’étions que deux dans ce bureau, il me fallu un certain temps avant de reprendre mes esprits.
— Quoi ? De quoi tu parles ? Répondis-je les sourcils froncés l’air perdu.
— Ta boutique de fleurs. Claque t’il simplement ; sur quelle avenue de New-York veux-tu qu’elle se trouve ?
Les deux mains dans les poches de son pantalon, et son attitude nonchalante me laissaient voir le milliardaire qu’il était. Prêt à m’acheter ou racheter une boutique sur une des allées les plus chères du pays.
— Tu plaisantes, n’est-ce pas Ezra ?
— Tu crois ? Fit-il en penchant la tête sur le côté pour m’observer.
— Je ne veux pas que tu m’achètes un fleuriste !
— Tu as pourtant dit oui. Son sourire me fit prendre conscience qu’il avait parfaitement entendue mon gémissement. Je sentis aussitôt le rouge me monter.
— Non ! Criais-je presque paniqué.
— Non ?
— Non, je ne voulais pas dire oui !
— C’est pourtant ce qui est sorti de ta jolie bouche mon cœur…
Seigneur, qu’il se taise !
— Pourquoi es-tu venu ? Tentais-je de dévier la conversation.
Comment aurais-je pu lui expliquer que j’avais dit oui parce qu’il avait littéralement court-circuité mes neurones en étant aussi proche de moi ? Que même maintenant à plusieurs mètres, j’avais encore son odeur imprégnée en moi comme s'il était plus facile de le respirer lui que l’air qui nous entourait…
— Je tenais à m’assurer que tu n’oublies pas notre rendez-vous de ce soir. Finit-il par me dire.
Eh merde ! Notre première soirée cinéma, comment avais-je pu oublier !
— Je n’ai pas oublié.
Le petit sourire qu’il eut me dit très clairement qu’il avait parfaitement réussi à lire le trouble qui m’animait.
— Tout va bien, Clochette ?
— Parfaitement ! Dis-je la tête haute ; pourquoi ça n’irait pas ?
— Une simple impression…
— Mauvaise impression dans ce cas-là.
Ezra gloussa, avant de hocher la tête.
— Très bien. Chez toi ce soir alors ?
— C’est ça, comme convenu. Sucré ou salé ?
Je le vois grimacé sans retenue.
— Ne brise pas mon petit cœur. La question ne se pose pas ma fée. Le pop-corn se mange sucré ! UNIQUEMENT sucré Faye !
Il réussit à m’arracher un rire.
— Je les aime salé moi, répondis-je en haussant les épaules.
— Sacrilège. Une aussi belle femme avec des goûts aussi abominables ça devrait être proscrit !
Je lève les yeux au ciel.
— Je vais changer ça ne t’en fais pas Clochette. Je m’occupe de tout !
— De quoi donc, de mes goûts ?
— Totalement, je te ferais goûter à des meilleures choses. J’ai tout ce qu’il faut pour ça…
Sans attendre de réponse de ma part, il me gratifia d’un de ses clins d’œil, et quitta la pièce en me laissant seule avec ces dernières paroles qui donnaient la forte impression d’avoir un double sens.
Et à mon plus grand regret, cette seule pensée m’excitait autant qu’elle me terrifier…
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isabellemartinez
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Il y a 2 ans
Marie03
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Il y a 2 ans
Nanouad
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Aramou😉
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seve0186
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angelyly
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Il y a 2 ans