Fyctia
Chapitre 19.1 - Ezra
— Allô, tu m’écoutes ? Me dit une voix cristalline.
— Hm ? Quoi ? Non. Absolument pas.
Je vois la blonde en face de moi se crisper aussi vite que j’ai prononcé cette réponse.
— Ok. Donc je suis en train de te raconter un truc super important et toi, tu n’écoutes même pas ! Clame-t’elle l’air furieuse tout en croisant ses bras contre sa poitrine, comme pour me défier.
Super important ? Sans le vouloir, je hausse un sourcil sans pouvoir le retenir.
— Le fait que ta copine Betty ou Brittany ch…
— Bonnie ! Me coupe-t’elle brusquement.
— Quoi ?
— Elle s’appelle Bonnie !
Cette fois, je hausse les deux sourcils, et ballai d’un geste de la main ce qu’elle vient de dire.
— C’est pareil. Le fait que Bonnie ait choisi la même robe que tu comptais mettre au gala n’est en rien une information importante.
Je la vois se renfrogner encore plus, mais honnêtement, j’ai perdu toute patience depuis environ une heure, elle me raconte à quel point son amie la poignarder dans le dos. J’ai été encore plus mortifiée quand une larme à couler il y a peine deux minutes.
— Comment est-ce que tu peux dire une chose pareille !? Claque t’elle en posant sa main sur son cœur ; elle savait que c’était celle que j’avais choisie et elle a…
— Oui, oui, je sais ma belle. Mais il y a plus, grave, alors remet toi en d'accord ? Dis-je avec un sourire pour essayer de l’adoucir un peu.
Elle me toise et son regard noir, braqué sur moi, me fait comprendre que mes mots ne l’ont en rien apaiser, au contraire.
— Écoute souffle un bon coup. Pense, à la famine, la déforestation, les guerres, la pollution dans le monde et tu verras qu’il y a plus grave.
Je me lève de table peut-être un peu trop vite, car ma chaise grince fortement et attire l’attention vers nous.
— Merci pour cette nuit, tu étais géniale, on essaye de se rappeler ? Bien sûr que non.
— Qu… Quoi, mais attend, tu vas où ? Dit-elle complètement déboussolée.
Je fais mine de regarder ma montre.
— Au travail.
— Mais on est dimanche !
Je hausse les épaules tout en fourrant mes mains dans les poches avant de lui répondre :
— Il n’y a pas de repos pour les braves ma belle.
— Oh… Mais je croyais qu’on aller remettre ça, tu sais après le repas.
Seigneur, non !
— Le repas ? Quel repas ? Elle se trémousse bizarrement et fait des moues étranges avec son visage. Peut-être que si la prochaine fois, tu t’autorises à faire un vrai repas et manger plus que 3 feuilles de salade, on pourra appeler ça un vrai repas, tu ne crois pas ?
— Je t’ai dit, je dois faire attention à ma ligne, j’ai pris un kilo en deux semaines et ça n’est pas…
— Ok super ! À plus ma belle, je dois vraiment partir maintenant.
Hors de question de l’entendre à nouveau me dire que sa prise de poids horrible est scandaleuse.
Je ne lui laisse pas le choix, tourne les talons et fuis aussitôt. Parfois, il m’arrive de rappeler certaines de mes conquêtes quand ça, c’est bien passé, et parfois certaines entrent directement dans ma liste noire. Et Kim en fait définitivement partie ! Certes, le sexe s’est plutôt bien passé hier soir, mais parler avec elle me fait le même effet que le lendemain d’une bonne cuite qui vous donne la gerbe. C’est assommant et désagréable.
J’arrive enfin devant la maison de mes parents, et comme toujours, je ne sonne pas, ne toque pas et entre comme si c’était toujours chez moi, même si j’ai quitté le domicile familial il y a longtemps maintenant, cette maison sera toujours la mienne, celle où j’ai grandi et passé les meilleurs moments de ma vie auprès de ma famille…
Ma mère apparaît en même temps avec un plat dans les mains, elle se fige un instant en me voyant, surprise de me trouver là :
— Oh, tu es déjà là mon chéri ? Je pensais que tu avais un déjeuner ce midi.
— C’est le cas maman, mais crois-moi aucun restaurant au monde n’égalera tes plats. Tu as un don pour ça, Nora Hariston, tu es la femme parfaite !
Ma mère glousse, vient m’embrasser rapidement toujours avec son plat dans les mains.
— J’ai mis au monde un vrai charmeur ! Dit-elle avec un grand sourire amusé.
— Pas faux, dis-je en haussant les épaules ; mais tu as oublié que je suis également extrêmement honnête sans compter que je suis aussi, affreusement beau !
Elle sourit de plus belle.
— Va donc aider ta vielle mère, tu veux ? Il reste un plat dans la cuisine apporte le, nous t’attendons dans le salon d’hiver. Me dit-elle en ignorant volontairement mes dernières paroles auxquelles elle est habituée.
Je l’embrasse rapidement sur le front, avant de me diriger vers la cuisine et de récupérer ce fameux plat. Quand j’arrive, tout le monde est déjà à table même les domestiques.
Oui, vous avez bien lu, nos employés dînent avec nous qu’importe le jour de la semaine, ils sont toujours les bienvenus à notre table, c’était une idée de ma mère et de son vivant mon père avait toujours adoré lui aussi partager une table avec ceux qui travaillait au quotidien pour lui. La mort de mon père il y a quelques années maintenant, n’a pas seulement été difficile pour nous, mais pour tous ceux qui vivent et travaillent ici. Ces gens sont plus que de simples employés, ils sont également notre famille. Ma mère ne vient pas d’un milieu aisé comme mon père, elle a dû essuyer bon nombre de critiques et de méchanceté quand mon père l’a choisi elle plutôt qu’une riche héritière.
Principalement venant de la famille de ce dernier qui a souvent traité ma mère comme une, moins-que-rien, ou comme une croqueuse de diamants. Étant orpheline de naissance, elle n’avait donc aucun soutiens pour traverser tout ça. Ma mère se terrait souvent à la maison et évitait toutes sorties mondaines, juger et calomnier à tort elle à trouver un réel soutient à travers les employés de maison. Puis d’années en années se soutient, c’est transformé en amitié puis en plus que cela. Aujourd’hui, ils sont devenus sa famille à elle, celle qu’elle s’est créée, hormis nous, mais surtout celle qu’elle a choisie.
Bien évidemment la première fois que les membres Hariston, ont débarqué un dimanche sans prévenir et qu’ils ont vues nos domestiques à table, ils ont créé un véritable drame comme s’il s’agissait de la pire insulte du monde. Mais mon père est resté ferme et intraitable, et il a défendu sa femme sans la moindre hésitation !
Il s’agissait de la maison de ma mère et elle la gérer comme bon lui semblait, et s’ils trouvaient quelque chose à y redire, ils n’avaient qu’à dégager. Seul ce que ma mère voulait compter et avait de l’importance !
Je n’étais qu’un ado quand cette altercation est survenue, mais c’est ce jour-là que j’ai compris ce qu’un homme devait être prêt à faire pour celle qu’il aime…
11 commentaires
KaylNgel
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Il y a 2 ans
Bianay
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Il y a 2 ans
Nanouad
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Il y a 2 ans
seve0186
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selly
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Nanouad
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Devianangel
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Il y a 2 ans