Nanouad Dynastie Hariston : Un cœur à Conquérir Chapitre 17.2 - Faye

Chapitre 17.2 - Faye

— Je te l’ai dit maman, je ne veux pas habiter dans son placard ! Je suis sûr que c’est sale et que ça pue là-bas ! Dit ma petite sœur en boudant.

— Peut-être, mais tu ne vas pas aller à l’hôtel à New-York alors que tu ne connais personne là-bas chérie.

Tout cet élan de bonté dont ma mère fait preuve lorsqu’il s’agit de Madi me donne envie de vomir. Son visage qui était jusqu’à là, doux quand elle regardait ma sœur se transforme en un rictus sévère quand elle s’adresse à moi :

— Tu vas héberger ta sœur et tu vas faire en sorte qu’elle se sente bien et rencontre du monde sinon…

Sinon, quoi ? Que comptes-tu faire maman hein ?

— Madi peut venir à la maison ! La coupe alors Kara avant qu’elle ne puisse terminer sa phrase. Nous avons plusieurs chambres d’invités et je suis certaine qu’elle s’y plaira. En plus Faye travail elle ne sera donc pas beaucoup présente alors que moi, je travaille la plupart du temps à partir de la maison.


Toute l’attention se reporte sur la brune qui est assise à mes côtés et qui a posé sa main sur ma cuisse en la serrant pour me témoigner son soutien.

Ce seul, geste me donne envie de fondre en larmes.


Les yeux de ma mère s’illuminent aussitôt et la perspective que sa fille chérie intègre la demeure des Hariston doit être une aubaine pour elle ! Je pose ma main sur celle de ma cousine qui est toujours sur ma cuisse et la presse fortement, c’est ma manière de la remercier silencieusement et quand je tourne la tête et que je vois ses yeux brillants comme si elle se retenait de pleurer et qu’elle abdique simplement de la tête. Je sais qu’elle a compris qu’aucun mot ne serait à la hauteur de tout ce que je ressens pour elle…


L’amas d’émotions que je ressens en ce moment est bien trop intense et je sens que je suis sur le point de craquer et s’il y a bien une chose que je ne m’autorise jamais, c’est de craquer devant les gens encore moins devant eux. Ce pourquoi je m’excuse rapidement prétextant avoir besoin d’aller aux toilettes, ma mère et ma sœur ne font même pas attention à moi tellement elles sont occupées à prévoir la venue de Madi chez Nate et Kara. Une fois le salon passé, je fuis aussi vite que si, j'avais le diable aux fesses. À quelque chose près si ce n’est pas le diable, il s’agit au moins de succubes !


Même si je ne connais pas extrêmement bien la maison, je réussis tout de même à trouver un petit coin dans une partie du jardin. Là caché derrière une haie de buissons, se trouver un petit banc blanc à l’abri des regards. Isolé et seul, un peu comme je l’étais ici… Trop perdue dans mes pensées, je ne sais pas combien de temps, il venait de s’écouler, avant que je n’entende du bruit derrière moi et que quelqu’un me rejoigne. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait de ma cousine, la seule qui devait sûrement me chercher à l’heure actuelle, mais quel ne fût pas ma surprise en découvrant le visage de mon père plutôt que celui de Kara.


— C’est donc là que tu caches, son ton n’était pas un reproche mais plus une constatation.

— Non je ne me…

Ma voix se tue sans pouvoir continuer. Qu’est-ce que je m’apprêtai à dire après tout ? Que je ne me cachais pas ? Mensonge.

C’est bien ce que je faisais, et j’en avais marre de toujours devoir réprimer ce que je ressentais, marre de devoir prendre à longueur de temps sur moi. Marre d'accepter tout sous-couvert qu’il s’agissait de ma famille et que par ce simple lien toutes ces mauvaises choses étaient plus acceptable.


— Oui… Soufflais-je alors sans pour autant le regarder.

Un long silence s’immisça alors entre nous. C’était étrange de me retrouver là, avec mon père. Je n’étais pas alaise et lui semblait perdue dans ses songes.

— Est-ce que ça a toujours été comme ça ? Dit-il en brisant enfin le silence.

Ma tête se tourne vers lui, ce qui me frappe en premier, c’est cette expression grave sur son visage.

— Quoi ? Demandais-je sincèrement perdue.

— Ta mère et ta sœur qui se comporte ainsi avec toi ? Et moi qui n’interviens jamais pour les remettre à leur place ? Sa voix semble torturer.

Mon rythme cardiaque s’accélère, j’ouvre la bouche puis la referme plusieurs fois sans parvenir à sortir quoi que ce soit.

— Ne me ménage pas Faye. Sois honnête avec moi, je t’en prie.

Le choc est tellement intense que je donne l’impression d’avoir perdu l’usage de ma langue. Je ne m’attendais pas, à le retrouver ici avec moi et encore moi à avoir cette conversation avec lui.

— Oui… Annonçais-je d’une petite voix en le regardant droit dans les yeux, d’aussi loin que je m’en souvienne ça a toujours été ainsi papa…


Je vois sa mâchoire se contracter et son visage être accablé de tout un tas d’émotions. Je l’ai toujours vue comme un homme fort, un avocat impitoyable. C’est donc la première fois que je le vois aussi faible et désarmer que n’importe quelle personne. Mais le plus perturbant pour moi, c’est d’avoir l’impression que dès que ces mots ont quittés mes lèvres, j’ai été la raison de cette faiblesse et de cette douleur gravée au fer rouge sur son visage.


— Merci d’avoir été honnête… Je… Sa voix se coupe et j’ai l’impression qu’il essaye au mieux de la maîtriser, je suis désolé sincèrement ma fille…

Je déglutis difficilement. J’ai l’impression d’étouffer alors que je suis dehors et que l’air est omniprésente !

— Pourquoi ? Le trémolo dans ma voix trahit mon état.

Et quand mon père relève ses yeux brillants pour les poser sur moi, ma vision est déjà en train de se brouiller à cause de mes propres larmes.

— Pour avoir été un père aussi merdique.

Un hoquet de surprise quitte ma bouche, je suis maintenant en train de rire et pleurer en même temps.

— Est-ce que tu viens de dire une grossièreté ? Lui demandais-je aussi choqué qu'amuser.


Je crois que je ne l’avais jamais entendu dire un mot vulgaire avant aujourd’hui.


— Oui. Et crois-moi le mot est bien trop faible encore Luciole…

Luciole… Ça faisait des années qu’il ne m’avait plus appelé ainsi.

— Je… Je n’ai pas d’excuse valable, je n’aurais jamais dû faire passer mon travail avant vous… Souffle t’il l’air désemparé, si j’avais été plus présent ta sœur ne serait sûrement jamais devenue le parfait clone de ta mère. Et toi… Toi, tu n’aurais sûrement pas ressenti le besoin de nous fuir aussi loin, pendant autant de temps…


Sans m’en rendre compte mes larmes roulaient encore sur mes joues. Et quand il m’attira à lui pour me prendre dans ses bras quelque chose éclater en moi en même temps que je laissais ma peine se déverser entièrement, sans crainte ni honte.


Pour la première fois, depuis longtemps, j’étais redevenu cette petite fille qui était terrorisée, mais protégée par le seul homme à qui je voulais réellement plaire…


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17 commentaires

isabellemartinez

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Il y a 2 ans

Enfin son père s'est rendu compte de ses erreurs et j'espère qu'il va remettre à leur place sa femme et sa fille dans leur façon de se comporter avec Faye

Vidou

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Il y a 2 ans

C'est bien que papa s'aperçoive qu'il y a des rancoeurs

sagesse55

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Il y a 2 ans

Cela fait chaud au coeur quand un parent reconnaît son manquement envers son enfant. J'aime bien cette histoire Dynastie

Nathyeywrites

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Il y a 2 ans

On dirait Caroline et sa fille

Nathyeywrites

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Il y a 2 ans

Un moment très émouvant

Phanie21

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Il y a 2 ans

Ah! Enfin, il se reveille. Merci la chro

Nelly_974dla

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Il y a 2 ans

😭il la voit enfin🤗

Djanie_ssah

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Il y a 2 ans

OMG quel chapitre 🤧🥺✨️

Poeee

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Il y a 2 ans

Ouhla ça m’a touché le cœur srx

marieannicklaurence

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Il y a 2 ans

Le père de Faye qui réalise que sa fille a vécu l'enfer avec sa femme et son autre fille.... c'est déjà un début !!!!
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