Fyctia
Chapitre 15.2 - Ezra
Elle souffle un bon coup avant de me répondre :
— Elle m’a demandé d’apprendre à vous connaître.
Je lui adresse un regard pour l’encourager à poursuivre ne comprenant pas trop de qui elle parle exactement.
— Nate et toi. Poursuis elle, je lui ai promis de faire un effort alors j’ai fait des cookies, je comptais te les emmener avant que… Enfin... Tu vois quoi… Dit-elle gêné.
Je hoche simplement de la tête.
— Alors voilà pourquoi j’ai fait ces « cookies de l’amitié », fit-elle en se forçant à y mettre un certain entrain dans sa voix.
Je l’observe pendant qu’elle parle, et je vois qu’elle est toujours un peu nerveuse et pourtant la seule chose sur laquelle j’arrive à me concentrer, c’est d’à quel point cette femme brille tant sa beauté naturelle et simple irradie tout ce qui l’entoure.
— Et si je ne veux pas ? Prononçais-je la voix soudainement la voix plus rauque.
Son sourire retombe aussitôt.
— Mes cookies ? Son air dépité me fait sourire intérieurement, mais pourquoi ? Tu n’aimes pas ça ? Je peux faire des…
— Non, la coupais-je sans lui laisser le temps de finir, je te parle plus du côté amitié. Par ce que je suppose que les « cookies de l’amitié » sont faits pour qu’on soit amis, ma fée non ?
Elle hoche la tête le regard troublé.
— Oui, on pourrait essayer de l’être, dit-elle peu certaine.
— Ok, va pour qu’on devienne Sex Friends ! Claquais-je avec joie.
Je vois ses billes marron s’ouvrirent en grands en même temps que sa bouche.
— Quoi !? S’étrangle t’elle, non je… Non, ça n’est pas ce que j’ai dit enfin !
— Je sais, mais ton programme est d’un ennui mortel trésor. On peut tout aussi bien être le Sex sans le Friend si tu le veux. Terminais-je en jouant grossièrement avec mes sourcils.
Cette fois, la belle à mes côtés me fait l’honneur de m’offrir un son des plus mélodieux. Son rire embrasse la pièce en même temps qu’il effleure quelque chose de nouveau dans ma poitrine.
— Écoute Ezra, dit-elle après s’être calmé, je ne fais pas dans les coups d’un soir et tu ne fais pas dans les coups d’une vie. Alors...
— Coupons la poire en deux, la coupait-je brusquement, nous n'avons qu'à faire dans les coups d’une semaine ou d’un mois ?
Elle lève les yeux au ciel complètement exaspéré, mais je vois quand même la commissure de ses lèvres s’étirer quand elle claque fermement :
— Non. Nous sommes incompatibles sur l’aspect « couple » peu importe le genre ou l’appellation ! Mais peut-être qu’on pourrait l’être sur l’aspect amitié ?
— Et comment fait-on si j’ai envie de sauter mon amie dès que je la vois ?
Ses yeux s’écarquillent tellement qu’on dirait qu’ils vont sortir de leurs orbites, elle est actuellement en train de s’étouffer avec un morceau de cookie qu’elle venait tout juste de porter à sa bouche. Je m’approche rapidement d’elle et lui tapote le dos, sans savoir si ça sert réellement à quelque chose.
— Tu vas mieux ? Demandais-je quelque peu inquiet.
— MERDE ! Tu es toujours aussi… Direct !?
Son visage est moins rouge, et la voir presque me crier dessus me réconforte dans l’idée qu’elle va visiblement mieux.
Je fais mine de réfléchir.
— Ouaip, annonçais-je en haussant les épaules, à quoi bon tourné autour du pot ? Je n’aime pas ça. C’est chiant et ennuyeux.
Faye tente de recoiffer chacune des petites mèches qui se sont échappées de son chignon durant sa petite asphyxie, et l’envie de glisser mes doigts dans ses cheveux pour les ranger moi-même me démange violemment.
— Je vois. Hmm… Écoute à l’avenir évite de me balancer ce genre de chose quand je mange ! Dit-elle avec un sérieux sans faille.
J’opine de la tête en souriant même si elle me toise de son regard noir.
— Et aussi quand je bois. Se reprend-elle subitement, tu sais quoi ? Ne me sors plus du tout ce genre de choses tout court !
Je hausse un sourcil.
— Ne m’en demande pas trop Clochette, renoncer à t’avoir dans mon lit est bien assez dure comme ça, alors si je ne peux même plus m’exprimer où va le monde !
Cette fois, elle me toise sans honte.
— Il s’agit là de ma liberté de penser ! Que fait tu de la liberté d’expression hein ? Ton régime totalitaire et dictatorial ne…
— Ezra ? Me coupe t’elle.
— Oui ?
— Ferme là.
Je pouffe de rire, et elle me suit aussitôt. J’aime cette simplicité entre nous. J’aime en faire des caisses, je le sais, à force je ne le fait même plus exprès ça me vient tout naturellement. Mais j’aime le fait qu’elle ne s’en formalise pas plus que ça, tout comme ma famille et mes proches le font. Elle est toujours en train de rire quand ma main s’avance sans que je ne le veuille vers son visage pour lui enlever une longue mèche qui s’est invité dans sa frange courte.
Le temps semble s’être arrêté au milieu de son salon, les mots étouffer par une tension presque tangible. Deux pupilles qui en rencontrent deux autres. Deux respirations et pourtant une synchronisation qui donne l’impression de n’en faire qu’une. Je la vois pour la première fois. Réellement telle qu’elle est…
Belle, triste, indépendante, terrifier, sincère, brillante, fragile et si forte à la fois.
La conversation que j’ai eue avec Nate hier me reviens aussitôt, et je me rappelle alors pourquoi je ne peux pas…
Elle a raison de vouloir mettre ses limites entre nous. Je sais qu’elle a souffert de sa dernière relation et je n’oublie pas le savon que mon aîné m’a passé pour me faire tenir loin d’elle, je dois reconnaître que si hier, je lui en voulais aujourd’hui, je comprends. Après que ce connard de Garett soit parti cafter à Nate que j’en avais après Faye, il m’a tout raconté sur elle. Du moins beaucoup de choses que j’ignorais, surtout tout ce qu’elle a fait pour Kara et mon neveu. J’ai toujours su que ma belle-sœur était proche de sa cousine, mais comme je ne m’étais jamais intéressé à elle, je n’avais pas conscience, à quel point c’était le cas. Après la conversation musclée avec Nate j’étais tellement en colère d’avouer qu’il avait raison que j’ai eu du mal à réfléchir tout le reste de l’après-midi.
C’est aussi cette raison qui m’a poussé à contacter Molly.
J’aimerais l’avoir dans mon lit, c’est une certitude, et même peut-être plus d’une fois. Mais je ne suis pas un connard fini malgré ce qu’on pourrait croire, je ne force pas une femme à faire ce qu’elle ne veut pas et je sais renoncer quand ça s’avère nécessaire. Et là ça l’est, Faye est le genre de femme qui mérite d’être choyée et aimer sans modération, elle ne mérite pas que je lui impose une date d’échéance…
18 commentaires
isabellemartinez
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Il y a 2 ans
Vidou
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Il y a 2 ans
Océane Bandji
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Il y a 2 ans
ADDS
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Djanie_ssah
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Devianangel
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Nelly_974dla
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Bianay
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Oumi269
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Il y a 2 ans