Fyctia

Yuna a beaucoup de passion dans la vie. La première d’entre elles, la plus importante, c’est la musique. Il lui suffit de quelques notes de piano pour s’évader. Les yeux fermés, elle s’imagine des contrées lointaines. Elle se laisse bercer par des mélodies enchantées qui ravissent son âme. Des textes puissants, qui la font parfois se remettre en question. Des émotions si fortes, qu’elles peuvent lui nouer le ventre, ou laisser naître des millions de papillons. Capable de s'imaginer tout un scénario à partir d’une chanson qui la touche, l’amuse ou la bouleverse, lui donne l’impression de vivre, tout simplement. Yuna est une rêveuse.

Ça tombe bien : Yuna, un prénom bien breton, signifie aussi lune en japonais. Oh, elle sait bien ce que les gens diraient s’ils pouvaient lire un quart de ses pensées. Trop naïve. Trop optimiste. Trop femme-enfant, peut-être. Yuna a toujours détesté ce terme, femme-enfant. Elle ne lui trouve aucun sens. Une frustration née sans doute à force d’entendre qu’elle ne fait pas son âge. Si beaucoup envient son visage juvénile, elle, au contraire, regrette qu’il lui fasse parfois perdre toute légitimité. Surtout dans son travail. Le journalisme. Un univers de requin, où mieux vaut savoir s’affirmer avant de savoir écrire.

Quand tout devient trop lourd à porter, sa porte de sortie est liée à la musique. Les concerts. Si elle le pouvait, elle en ferait un par semaine. Évidemment, son compte en banque n’est pas d’accord avec elle. Elle ne saurait même pas dire ce qui lui plaît le plus dans toutes ces salles, ces zéniths et ces stades. Il y a l’attente, d’abord. Les heures s’égrainent toujours lentement avant un concert. Au point où Yuna en viendrait presque à oublier ce qu’elle attend. À la place, elle se concentre plutôt sur tous ces visages autour d'elle. Et elle s’émerveille. Tellement d’inconnus réunis pour une seule et même raison… Des histoires qui s’entrecroisent, puis se séparent. Parfois pour de bon, d’autres fois pour mieux se retrouver.