Fyctia
Chapitre 17.3
Un sourire naît sur mes lèvres lorsque nous nous garons devant la maison de retraite.
— Une maison de retraite ? s’étonne Alex.
— Effectivement.
— Tu fais du bénévolat ?
— Non.
Lorsque nous pénétrons dans la salle commune, les regards se tournent vers nous. Je repère tout de suite Margaret et Henri, sur le canapé. Pas d’Harriet en vue.
— Comment vont mes retraités préférés ? je demande en m’approchant.
— Oh mon petit, nous ne t’attendions pas aujourd’hui, me répond Henri surpris.
— Je voulais vous présenter quelqu’un, je m’exclame timidement.
— Regardes Henri, s’écrit Margaret, c’est Alexis le jeune homme qu’Ivy nous a montré en photo !
J’en reste bouche bée. Quand on est vieux on peut vraiment se permettre de dire tout ce qui nous passe par la tête.
— Ne dis pas n’importe quoi, tu sais très bien que son prénom c’est Alexander. Je m’inquiète pour ta mémoire, ma chère. Enchanté de vous rencontrer jeune homme.
Je le vois sourire, se délectant de l’information que lui a donnée Margaret. Je vais en entendre parler longtemps.
— Alexander, je te présente Margaret et Henri.
— Alors comme ça Ivy vous a parlé de moi ?
Il s’installe sur le canapé à côté de Margaret. Et voilà ça commence. Je me laisse à mon tour tomber sur le canapé en soufflant.
— Où est Harriet ?
— La voilà ! Harriet viens voir qui nous a ramené Ivy ! s’égosille Margaret.
Henri soupire. Moi j’aimerais me cacher dans un trou. Tous les regards sont braqués sur nous.
— Le voilà enfin ! Quel plaisir de vous rencontrer Alexander. Je suis Harriet. Ivy laisse-moi ta place ma chérie, que je puisse parler avec Alexander.
— Moi aussi je suis contente de vous voir !
— Viens à côté de moi, mon petit, m’invite Henri.
— Heureusement que vous êtes là ! je lui chuchote.
— Un bel homme et nous les perdons complètement. Ca fait tellement longtemps qu’elles n’ont plus vu le loup.
J’éclate de rire et Henri me suit de près. Les trois têtes qui nous font face se tournent comme un seul homme et nous regardent comme si nous devenions fous. Je passe ma fin d’après-midi à parler avec Henri. Alex rit avec Harriet et Margaret, on dirait qu’ils se connaissent depuis toujours. Il est toujours à l’aise et s’adapte aux personnes en face de lui. Lorsque vient l’heure de partir, Harriet arrive à lui faire promettre de revenir les voir. Une fois dans la voiture ce dernier se retourne vers moi.
— Je ne savais pas que tu avais des amis de plus de 80 ans.
— Ce sont des amis de ma grand-mère, je me suis attachée à eux lorsqu’elle était pensionnaire ici, je lui explique.
— Harriet et Margaret sont de drôles de personnages. On ne doit jamais s’ennuyer.
Je passe le trajet retour à compléter la playlist d’Alex. Les rues de Londres défilant sous nos yeux. Une fois devant chez moi, je me tourne vers lui.
— Dis Ivy, je me demandais…
Son regard hésitant me surprend, ce n’est vraiment pas son genre de chercher comment aborder un sujet.
— Oui ? je l’encourage.
— Ça te dirait d’être ma cavalière pour le mariage d’Alicia ?
Ha bah ! Si je m’attendais à ça ! Je le fixe quelques instants.
— Avec plaisir, je m’entends répondre surprise. Mais ça ne va pas tout chambouler ?
— Je m’occupe de tout ne t’inquiète pas.
— Ok… On se voit la semaine prochaine en France ? je lui demande.
— Oui !
— Merci. J’ai passé une bonne après-midi.
— Quand tu veux.
Il replace une mèche de cheveux derrière mes oreilles. Le temps se suspens un instant mais je me détourne et rentre chez moi. Plus légère que ce matin.
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