GaelleChap Drive & Survive Chapitre 6

Chapitre 6

Ivy


Jeudi 12 mai 2022

Londres, Royaume-Uni


Assise sur le canapé de la salle commune de la maison de retraite des chênes, je regarde Harriet, Henri et Margaret se chamailler comme des enfants. J’ai commencé à venir ici lorsque ma grand-mère y est devenue pensionnaire. C’est là que j’ai rencontré les trois mousquetaires en face de moi. Et, bien qu’elle ne soit plus là, je continue de venir. J’ai évidemment embarquée Ella et Victoria avec moi. Nous nous sommes attachées à eux et dès que nous pouvons nous venons. Aujourd’hui je suis toute seule, comme je ne suis en ville que pour une semaine j’en ai profité pour venir les voir.


— Alors parles-nous de ce garçon, sourit Harriet de tout son dentier.

— Quel garçon ? je demande perplexe.

— Comment s’appelle-t-il déjà ? Aaron ? réfléchit-elle.

— Non ce n’est pas ça, intervient Margaret.

— Tu es sûre que ce n’est pas Aaron ? Ou Adrian ?

— Je crois que vous devenez sénile, réplique Henri, c’est Alexander.

— Ha oui ! cri Harriet, c’est ça ! Alexander !

— Ok, on fait un retour en arrière ! Comment connaissez- vous Alexander ?

—On ne le connait pas, répond Margaret en haussant ses frêles épaules.

— Ella nous en a parlé la semaine dernière, renchérit Henri.

— Vous êtes vraiment des commères, je soupire.

— A notre âge il ne nous reste que ça.


Je souris mais ne leur répond rien. Il n’y a pas grand-chose à dire. Je passe mon temps à l’éviter, je ne vois pas pourquoi Ella leur a parlé de lui. Il n’y a pas plus commères que des personnes âgées, j’espère être aussi vive qu’eux à leur âge.


— Nous attendons l’histoire mon petit, me sort Henri de mes pensées.

— Et moi je pense que ça ne vous regarde pas.

— Evidemment que ça nous regarde ! s’offusque-t-il.

— Il n’y a rien à raconter, je ne sais pas ce que vous a dit Ella mais elle ment !

— Ella ne nous mentirait pas ! rajoute Margaret.

— Alexander est juste un ancien ami, c’est tout. Je ne vois pas pourquoi Ella vous a parlé de lui !

— Est-il beau ? questionne Harriet.

— Harriet vous-êtes beaucoup trop curieuse !

— Bon très bien, tu ne me laisses d’autre choix que de le Googliser !

— Depuis quand connaissez-vous ce mot-là ? je demande choquée, ce n’est pas tous les jours qu’une femme de plus de 80 ans utilise cette expression.

— Ne m’insulte pas ! Je suis vieille mais j’ai des petits-enfants qui me tiennent à la page.


Je ris tellement fort que tous les résidents se tournent vers moi. C’est pour ça que je les adore. Margaret fait signe à une infirmière et lui demande de « googliser » Alexander.


— Quel est son nom déjà ma chérie ? me demande-t-elle.

— Oh je vois qu’Ella ne vous a donc pas tout dit de lui, je souris.

— Ne fais pas l’impertinente ! Elle nous l’a dit mais évidemment nous avons oublié.

— Ce n’est pas grave, déclare Henri qui s’y met lui aussi, Ella nous a dit qu’il était célèbre !


Ils se chamaillent entre eux pour se souvenir du métier d’Alexander, je ne leur donne évidemment aucun indice, cette situation est ridicule. Quand enfin ils se souviennent de son métier, ils finissent par tomber dessus.


— Oh, s’exclame Harriet, mais c’est qu’il est très beau ce jeune homme.

— Montre le nous Harriet ! demande Margaret en tendant le bras.

— Attends ! Je profite de la vue, déclare cette dernière en faisant défiler les photos.

— Ne sois pas ridicule, ça pourrait être ton petit-fils, argumente Henri.

— Je n’ai pas dit que je voulais le « pécho », c’est comme ça que vous dites les jeunes ?


Je lève les yeux au ciel dépassée par cette conversation. Margaret s’empare du téléphone pendant une seconde d’inattention de la part de son amie. Après des « Oh » et des « Ah » enthousiasmés, l’infirmière finit par reprendre son téléphone. Je jette un coup d’œil à ma montre, il est déjà tard.


— Je vais y aller, c’est bientôt l’heure de manger pour vous.

— Encore cette soupe pas bonne, bougonne Harriet.

— Oh attends ma chérie ! J’ai tricoté un gilet pour Ella que j’ai laissé dans ma chambre pourras-tu lui donner ? me demande Harriet.

— Bien sûr, allez-y je vous attends.

— Je t’accompagne, déclare Henri en se levant difficilement du canapé.


Je les regarde s’éloigner clopin-clopant, une fois disparu je me retourne vers Harriet qui me fixe elle finit par prendre la parole. Je sais très bien qu’elle ne peut pas s’en empêcher. Si elle a quelque chose à dire, elle ne se gênera pas pour le déballer.


— Tu sais, commence-t-elle, je comprends qu’il soit trop tôt pour toi, pour penser à autre chose après Logan. Mais j’aimerais que tu ne te fermes pas de porte.

— Je ne… je commence.

— Laisses-moi terminer ! me coupe-t-elle. Le chagrin passera, crois-moi. Mais la vie passe aussi et bien plus vite que tu ne le penses. Tu seras de nouveau heureuse, il faut juste trouver une nouvelle façon de l’être. Alors que ce soit avec cet Alexander ou quelqu’un d’autre, ne ferme pas les portes. Il n’est jamais trop tôt pour rencontrer un autre amour, peu importe ce que penseront les gens. Vis pour toi. Et puis… les plus belles histoires arrivent à l’improviste, termine-t-elle dans un clin d’œil.


Je la regarde bouche bée ne sachant pas quoi répondre. Harriet sait pertinemment de quoi elle parle, son mari est décédé d’un accident de la route, la laissant seule avec deux enfants en bas-âge. Trois mois plus tard elle a rencontré quelqu’un, sa famille l’a un temps rejeté ne voulant pas entendre parler de cet homme et puis le temps a passé et les choses se sont arrangées.


— J’espère que nous n’avons pas été trop longs, nous interrompt Margaret revenant avec un paquet dans les mains.

— Non, vous avez même été trop rapide, votre temps s’améliore.

— Oh je t’en prie ne me flatte pas, j’ai passé l’âge.

— Quand allons-nous te revoir ? me demande Henri pendant que je débarrasse Margaret du paquet.

— Dès que je reviens à Londres, je passe vous voir promis.

— Prends soin de toi Ivy, me dit Harriet.

— Prenez soin de vous et ne faites pas trop de bêtises sans moi ! Je veux vous voir en forme à ma prochaine venue !


Je quitte la maison de retraite le cœur plus léger, je les aime vraiment beaucoup et ils vont me manquer. Je repense à ce que m’a dit Harriet, je sais qu’elle a raison mais les conseils sont plus durs à appliquer qu’on ne le pense. Rouvrir son cœur n’est pas chose aisée. Avant de rentrer chez moi, je décide de faire un petit détour pour aller voir Dean au salon de tatouage. Ça fait un moment qu’on ne s’est plus vu.


Tu as aimé ce chapitre ?

9

9 commentaires

Gabrielle H. Davis

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Il y a 10 mois

Oh, j’aime beaucoup ce chapitre ! Je le trouve très doux. C’est agréable de voir une Ivy plus sereine, entourée de 3 petits retraités qui la soutiennent et l’encouragent à vivre sa vie, être heureuse. Aaah Dean vit à Londres donc ! C’est pour ça qu’Ivy le connaît bien même si c’est un ami d’Alexander. Remarque, ça me dit quelque chose maintenant… J’avais peut-être oublié cette info 😂

Cassy M. PUICH

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Il y a un an

J'aime beaucoup ce chapitre avec le décalage qu'amène ce nouveau groupe. Mais attention, dans ce chapitre j'en apprend plus sur Hariet que sur Ivy. J'ai envie de savoir qu'elle ressent vraiment quand on lui parle d'Alexander ☺️

NC_Azalea

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Il y a un an

(suite 3) Comment se sent-il dans la voiture? Libre? Oppressé? Oppressé puis libre? Autre chose? Je ne donne que des exemples, je ne connais pas ton personnage, mais tu vois ce que je veux dire? Tu peux faire davantage vivre cette course comme si on y était, et faire ressentir à ton personnage des choses qui nous feraient nous imaginer être nous-même dans cette voiture. Waouh, désolée je me suis emballée sur ce commentaire haha, mais dis-moi dans nos MP ce que tu penses de tout ça ;)

NC_Azalea

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Il y a un an

(suite 2) On sait qu'il aime la compet, comme il dit, il parle de l'adrénaline, mais on ne le ressent pas assez. Tu peux lui faire vivre des émotions, lui donner des réactions qu'il aurait peut-être l'habitude d'avoir lorsqu'il attend en position. Des mains qui se crispent sur le volant? Le coeur qui bat à toute vitesse? Transpiration? (je suppose qu'ils doivent suer dans leur combi, les pauvres ^^) (ça tu peux même le dire en fin de course, lorsqu'il enlève son casque et se retrouve à goutteler de sueur par exemple).

NC_Azalea

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Il y a un an

(suite1) Ca peut être des petits détails, comme préciser qu'un tel est vraiment plus proche de lui (l'un d'entre eux est-il son meilleur pote?)par exemple. Autre chose, c'est qu'il serait vraiment intéressant dans ce chapitre d'être encore plus immergé dans le monde de la F1. On assiste ici à la première course, et il serait top d'avoir une descriptions de l'atmosphère qui règne du public mais aussi dans les écuries, qui doit être assez particulière j'imagine. Une description également de ce que ressens ton personnage.

NC_Azalea

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Il y a un an

(Je reposte ici mon précédent commentaire ^^) Et dans le premier pdv d'Alex :), j'ai bien aimé mais je pense que tu peux aller encore plus loin. Je ne sais pas encore si tu auras autant de chap Alex que Ivy, mais comme c'est son premier chapitre, je pense que tu peux davantage développer les différents liens qu'il entretient avec ses coéquipiers/amis. On sait déjà qu'ils sont amis par le biais du chapitre d'Ivy qui les présente plus ou moins en montant dans l'avion. Mais on ne les connait pas plus que ça du pdv d'Alex, alors que je suppose qu'on va les voir assez souvent.

Carl K. Lawson

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Il y a un an

de retour pour te soutenir ! ;)

izoubooks

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Il y a un an

Petite pluie de likes en soutien !! J’espère que tu auras l’occasion de découvrir « ROSE » ;) Bon concours !!
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