GaelleChap Drive & Survive Chapitre 6.2

Chapitre 6.2

J’entre dans le salon de tatouage, malgré la musique à un niveau beaucoup trop élevée, le bruit du dermographe me parvient. Ça m’aurait étonné que sa journée soit déjà terminée. Il n'y a plus personne, l'employée de l'accueil est déjà rentrée chez elle. Alors je fais comme chez moi et m'installe sur le gros fauteuil le temps qu'il finisse sa séance. Au mur, sont accrochés les dessins réalisés par Dean. A chaque fois je suis époustouflée par son talent. Je serais bien incapable de faire ça. Mon niveau en dessin ? J'en suis encore à dessiner des bonshommes bâton !

Je me souviens comme si c’était hier, la première fois où j’ai mis les pieds ici. L’endroit n’a pas changé. Mon regard s’attarde sur mon poignet, je me rappelle de la réaction de mon père lorsqu’il a découvert mon premier tatouage. Je pense qu’il a frôlé la syncope ce jour-là ! Il m’a passé un savon et Alex en a pris pour son grade aussi. Comment avait-il pu embarquer sa petite fille « innocente » là-dedans ? Comme si il m’avait forcé la main. Et puis il s’y est accommodé, il n’a pas eu le choix de toute façon. Je touche du bout des doigts ce mot « free » tatoué sur mon poignet, ça fait tellement longtemps que je ne me suis pas sentie libre.


— Ivy Dixon dans mon salon ! On avait rendez-vous ?


Je sursaute, perdue dans mes pensées, je n’avais même pas entendu le bruit s’arrêter.


— J’ai besoin d’un rendez-vous pour venir te voir ? Je voulais savoir si un café avec moi te ferait plaisir !

— C’est un date ? sourit-il.

— Hilarant ! je souris en retour.


Dean est beau garçon et il le sait. Seulement entre nous c’est la friend zone, je ne l’intéresse pas et il ne m’intéresse pas. Aucune gêne et c’est très bien comme ça !


— J’encaisse mon client, je range et on y va !


Trente minutes plus tard, nous voilà installés dans un café, un chocolat chaud est posé sur la table devant moi. J’en bois une gorgée qui me réchauffe, la pluie s’abat dans la rue. Ce temps est déprimant j’en viens presque à avoir hâte d’être sous le soleil de Barcelone la semaine prochaine.


— Alors ce premier voyage ? demande Dean en buvant une gorgée de son café.

— D’après toi ?

— J’ai entendu dire que tu n’étais pas très sympa avec Alex.

— Les nouvelles vont vite à ce que je vois !

— Blake est une vraie pipelette !

— Je veux juste qu’on me foute la paix. Mon père a voulu que je sois là et bien je le suis, je n’ai pas besoin de renouer des liens.

— Tu sais… tu ne devrais pas rester enfermée dans ta chambre.

— C’est exactement ce qu’a dit mon père, je soupir.

— Pour une fois, il n’a pas tort, marmonne-t-il.

— J’ai entendu ! Et je te signale que je ne suis pas restée seule, j’ai été voir la course dimanche et j’ai même discuté avec Blake ! Il a dû te le dire non ?

— Tu veux mon avis ? demande-t-il tout à fait sérieux.

— Non ! je ronchonne.

— Je vais quand même te le donner !


Je lui tire la langue, croise les bras sur ma poitrine et m’avachis sur mon siège. Une vraie ado en pleine crise.


— Je pense que tu devrais arrêter de fuir. Les deux dernières années n’ont pas été faciles, je te l’accorde. Mais un jour ou l’autre il faudra que tu recommences à vivre. Et cette opportunité est l’occasion idéale.

— On dirait un vieux sage, je réponds simplement.

— Je suis une vieille âme.


Deux personnes qui me disent à peu près la même chose en une journée ça commence à faire beaucoup.


— Je mange avec les garçons ce soir est-ce que tu veux venir ?

— Non merci, je vais rentrer chez moi.

— Tu sais que tu ne vas pas te transformer en citrouille, si tu rentres après 20 heures ?

— A bon ? je fais mine d’être étonnée.

— Je vais y aller, je dois passer par chez moi. Tu es sûre que tu ne veux pas venir ? C’est ton ultime bafouille ?

— Oui c’est mon ultime bafouille !

— Je ne sais pas comment je vais survivre à cette journée. D’abord toi et maintenant je vais me farcir Alex toute la soirée, déclame-t-il théâtralement.


Il se lève et m’embrasse sur la joue.


— Et la prochaine fois que tu le vois… Sois gentille avec lui !


Je le vois ricaner quand il me tourne le dos. Peut-être qu’il a raison… Après tout de l’eau a coulé sous les ponts et nous sommes de vrais adultes à présent. Alors peut-être que je pourrais redevenir amie avec Alexander ?


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4 commentaires

Gabrielle H. Davis

-

Il y a 10 mois

Allez Ivy, tente !

Miladie Delvreau

-

Il y a un an

Elle ne perd rien à tenter

Carl K. Lawson

-

Il y a un an

;)

chiara.frmt

-

Il y a un an

<3
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