Fyctia
10.1 - Eliora
Ses mots me rassurent. Je sais que j’ai pris une décision irrationnelle il y a six ans. Je n’aurais jamais pensé à de pareilles répercussions sur ma vie. Il a accepté une simple pause, le temps de faire nos expériences et il m’a imposé un silence radio qui a duré six interminables années. Quelle cruche ! En même temps, je m’attendais à quoi, sérieusement?
Je suis consciente d’avoir tenté le diable. En revanche, je suis rassurée de voir que notre complicité est toujours la même après tant d’années. Je fais tout pour ralentir le rythme, mais au fond de moi, je crève d’envie de le sentir partout sur mon corps. Il resserre contre lui et me murmure doucement à l’oreille:
— J’ai quelque chose d’important prévu demain, tu accepterais de m’accompagner?
—Dis-m’en plus ? le questionné-je, ayant besoin de savoir dans quoi je mets les pieds avant de m’y embarquer.
— Une fois par semaine, je vais offrir une heure de cours de danse à l’hôpital Ste Espérance aux enfants malades. J’aimerais que tu viennes avec moi.
Cet homme a toujours été très altruiste. Je me souviens que chaque année il donnait de son temps pour la soupe populaire en période hivernale, qu’il était toujours disponible pour les corvées lors des manifestations de l’école et le premier a offrir gratuitement son temps libre pour des enfants démunis souhaitant apprendre la danse. Les autres sont chaque fois passés avant lui. Je le reconnais parfaitement dans cette démarche.
— Tu peux compter sur moi, accepté-je, touchée de participer à son projet.
Un large sourire fend son visage. Il est vraiment magnifique quand la joie se peint sur ses traits. Je me redresse sur un coude, ma tête a quelques centimètres de la sienne. Je lui rends son sourire et dépose un chaste bisou sur ses lèvres. Mais il ne l’entend pas de cette façon. Il presse ma nuque et approfondit notre baiser en venant taquiner ma langue avec la sienne. Je me perds dans cette étreinte et laisse mes émotions prendre le dessus sur ma raison. Quelles bonnes excuses pourrais-je encore trouver pour ne pas aller plus loin ?
Aucune, j’en meurs d’envie.
Je me détache pour le chevaucher, avant de capturer à nouveau cette bouche qui appelle à la débauche. Il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour comprendre que je ne mettrai aucune barrière entre nous ce soir. Il glisse ses mains sous mon t-shirt et me le retire avant de le faire voler au milieu de la pièce. Je fais subir le même sort au sien avant de m’attaquer à son pantalon.
Oui, oui, j’ai bien dit m’attaquer. On dirait que je suis un animal privé de nourriture depuis plusieurs jours à qui on offre une portion de viande juteuse.
Mes mains ne mettent pas longtemps avant de prendre son excitation et de la caresser. Il réagit directement aux mouvements de va-et-vient de mes doigts sur toute sa longueur. Mes dents, elles, mordillent de la chair sensible entre la mâchoire et l’oreille.
— Tu me rends dingue, Lia, souffle-t-il, haletant.
Je ne réponds pas et entreprends un voyage plus bas, déposant un chapelet de baisers le long de la descente vers son membre gonflé. Lorsque j’embrasse sa virilité depuis la base jusqu’à son sommet, il gémit. Mais lorsque je capture dans ma bouche, prenant soin de le goûter comme une glace délicieuse, il lâche un cri de plaisir.
Que j’aime être à l’origine de pareilles sensations.
Il me laisse lui donner du plaisir pendant quelques minutes avant de me repousser et d’inverser la situation. Je me retrouve sous lui avant d’avoir compris ce qu’il m’arrivait.
— Laisse-moi t’honorer comme la déesse que tu es, m’implore-t-il.
C’est ce que je fais, et nous passons toute la nuit à nous prouver à quel point nous n’avons rien oublié de l’autre. Nous nous rendons fous avant d’exploser en symbiose parfaite.
Je m’endors au petit matin dans ses bras, comblée et apaisée.
Une douce odeur de café me tire du sommeil quelques heures plus tard. Lay apparaît dans l’encadrement de la porte, une tasse dans chaque main. Il s’approche du lit et m’en tend une avant de reprendre place à mes côtés et de m’attirer contre lui.
— Bonjour, me salue-t-il avec un baiser tendre sur les lèvres. Bien dormi?
— Bonjour, comme un bébé, et toi?
— Comme dans un rêve.
J’entends le sourire dans sa voix et souris à mon tour en portant mon café à mes lèvres. Je souffle dessus, car il est brûlant, avant d’en boire une toute petite gorgée.
Il l’a sucré exactement comme je l’aime. Cela me touche qu’il s’en souvienne.
— On décolle dans une demi-heure, ça te va? me demande-t-il.
— Merde, mais il faut que je repasse chez moi. Je n’ai pas d’affaire pour aujourd’hui.
— Alors, sois prête dans quinze minutes et on repasse par ton appartement avant d’aller au théâtre.
— Merci beaucoup, souris-je avant de savourer mon breuvage et le calme qui nous entoure.
Une fois au théâtre, nous nous séparons, vacants chacun à notre travail pour la journée, non sans nous être donné rendez-vous à la sortie pour partir à l’hôpital.
— Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit, enchaîne Al sans interruption depuis près de cinq minutes.
Nous avons repris la première des chorégraphies que nous avons apprise et nous nous entraînons à réaliser des enchaînements parfaits. Il ne suffit pas d’y arriver une fois, mais à chaque fois qu’il nous demande de le faire.
John est dans la lune ce matin. Je ne sais pas ce qu’il lui arrive, mais il a déjà loupé deux portées et j’ai failli terminer avec la tête encastrée dans le miroir.
— John, qu’est ce qu’il te prend aujourd’hui? lui demandé-je après avoir de nouveau recommencé le même pas trois fois de suite.
— Ce n’est rien, je vais me reprendre, élude-t-il.
— Al, on peut faire une pause s’il te plaît?
— Ça ne sert à rien de s’acharner dans ses conditions, s’agace-t-il. Mais merde, ne laissez pas vos problèmes entrer dans le théâtre avec vous. Vous devez apprendre à les laisser dehors, sinon on ne s’en sortira jamais.
Et il quitte la pièce, nous laissant en tête à tête avec mon partenaire.
— Tu veux en parler? lui posé-je la question.
— Non, ne t’inquiète pas, ce n’est rien. Un coup de fatigue.
J’ai bien remarqué des cernes très marqués sous ses yeux depuis deux jours, mais il nous arrive tous de moins bien dormir à certaines périodes donc je n’y avais pas prêté plus d’attention que ça. Je décide de ne pas le brusquer. S’il a besoin de se confier, il sait qu’il peut compter sur moi. Je sors de la salle pour trouver Al en grande conversation avec Lay.
— Al, l’interpellé-je. John est crevé, laisse-lui le reste de sa journée.
— Hors de question, se fâche-t-il. À ce rythme-là, on ne sera jamais au point.
— Si tu insistes, il va se blesser, ou me faire tomber, ce n’est pas franchement la meilleure option.
Lorsque je laisse échapper ses mots, je vois l’expression de Lazlo se durcir.
— OK, mais vous faites chier tous les deux. Et toi, ne pense pas avoir gagné une journée de vacances ! Tu vas danser avec moi, lâche Al d’un ton dur et sans équivoque.
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Roselyne Simone Paquier
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Il y a 3 ans
Canelle
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Sam Laurent
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