Charlie L Donne moi des ailes ! 9.1 - Lazlo

9.1 - Lazlo

— Ah oui, je suis sûr que Gaëlle sera ravie de t’accompagner pour ta sieste, enchérit Al d’un ton taquin.

— Tu sais que je suis ambitieux, rentre mon… mon quoi d’ailleurs ? Mon copain… dans son jeu. Je ne me contenterai pas du second rôle. Il me faut la tête d’affiche.


Tous les quatre, nous pouffons de rire. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas partagé un moment aussi détendu et bon enfant. J’en profite pour lui saisir la main.


— Est-ce qu’il serait possible que le reste de la troupe ne soit pas au courant pour nous ? Pour l’instant du moins !


Je sens le sang quitter mon visage.


— Je ne veux pas que l’on me pense privilégiée.

— Ah, ah, ah… pouffe Al et John.


De mon côté je reste muet. J’aimerais tellement crier au monde entier que la femme de ma vie accepte de nouveau que l’on reprenne la route côte à côte.


— Tu imagines que des filles comme Gaëlle en auraient quoi que ce soit à faire ? rétorque John. Elles prendraient un malin plaisir à dire à qui veut l’entendre que le boss est dans leur lit.

— Je ne suis pas comme elles…


Elle me fixe avec un regard déterminé attendant mon approbation. Je cligne des yeux et acquiesce d’un tout petit mouvement de la tête. Tant qu’elle m’appartient au final, je me fous que les autres le sachent ou non.

De retour au théâtre, l’après-midi est interminable. Le groupe dont j’ai la charge a l’esprit ailleurs et moi, c’est une brune qui occupe mes pensées. Autant dire que la productivité est quasi nulle.

Des journées comme ça ne doivent pas se reproduire trop souvent, sinon nous n’arriverons jamais à être prêts pour la première. Je tape trois fois dans mes mains pour obtenir leur attention.


— C’est tout pour aujourd’hui, conclus-je. Il ne sert à rien de continuer. Tâchez de vous reposer pour être un peu plus productifs demain.


Tout le monde récupère ses affaires pendues à la barre du fond de la salle et s’en va après m’avoir souhaité une bonne fin d’après-midi.

Je prends mon téléphone et ouvre mon agenda. Demain soir, j’ai prévu de donner un peu de bonheur à ceux qui ont bien besoin d’un peu de distraction dans leur journée. Peut-être que Lia acceptera de m’accompagner ?


— Tu viens boire un coup avec nous ? m’invite Gaëlle lorsque je sors à mon tour.


Je sursaute, lâchant mon mobile qui tombe au sol.

Merde ! J’espère que l’écran n’est pas cassé. Je me baisse pour le ramasser et lorsque que je l’attrape, la main de Gaëlle le saisit en même temps. Nous relevons la tête dans un mouvement synchronisé et je vois sa langue humidifier ses lèvres.

Brrrrr…

Un frisson me parcourt. Pas de plaisir, mais de… dégoût ?

Gaëlle n’est pas repoussante, mais mon corps ne vibre que pour une seule femme. Je me mets debout rapidement et lui tends ma paume pour l’aider. Elle se remet sur ses pieds et me scrute comme si elle attendait quelque chose.

Ah oui, sa question !


— Merci, mais pour moi, repos ce soir. Il reste encore deux jours et j’ai besoin de récupérer, décliné-je.


Je préfère surtout avoir du temps libre si Lia décide de me voir.


— Comme tu veux, souffle-t-elle d’un ton renfrogné.


Je prends la direction chez moi, déçu que Lia ne soit pas là à m’attendre. Mais je suis agréablement surpris en passant le seuil de l’appartement. Elle est attablée au comptoir, une bière à la main, et elle discute avec Al. Leur débat porte sur les costumes de scène apparemment. Mais ils s’interrompent en me voyant arriver dans l’encadrement de la porte de la cuisine.


— Tu en veux une, me lance Al en soulevant la bouteille qu’il tient.

— T’inquiète, je vais me servir, lui répondis-je en le dépassant pour aller rejoindre Lia.


Je fais pivoter son tabouret pour qu’elle me fasse face. Je relève délicatement son menton et dépose mes lèvres sur les siennes dans un baiser chaste. J’aurais envie d’approfondir ce baiser, mais ce n’est pas le moment.

Il y a une nette progression dans notre relation entre hier et aujourd’hui. Je suis un sacré veinard.


— Tu as quelque chose de prévu ce soir ? lui demandé-je, priant que ce ne soit pas le cas.


Elle secoue la tête négativement et me sourit. Je me penche alors à son oreille et lui murmure :


— Tu restes avec moi ?


Je la vois hésiter.


— Je ne veux pas qu’on aille trop vite, déclare-t-elle.


Elle laisse le silence s’installer avant de reprendre.


— Mais me séparer de toi hier était une vraie torture.


Je n’en reviens pas. J’ai l’impression d’avoir à nouveau quinze ans. Un petit singe fait des acrobaties en jouant des cymbales dans ma tête.

Je fonds sur elle et dévore sa bouche.


— Hum, hum… se racle la gorge Al.


Oups ! J’avais oublié sa présence.


— Tu as une chambre pour ce genre de chose, me rabroue-t-il.

— Dois-je te rappeler comment je t’ai retrouvé la dernière fois que tu es rentré avec une nana ?


Il secoue négativement la tête.


— Si, si… moi je veux savoir, sautille Lia sur son tabouret.


Al me fait les gros yeux, mais c’est tellement drôle que j’ai besoin de lui remémorer sa dernière frasque.


— Notre cher ami, ici présent, a ramené une de ses conquêtes à l’appart. Je suis revenu un peu plus tard qu’eux et sa jolie brune était à cheval sur lui, à poil sur notre canapé et train de le supplier de la prendre plus fort. Elle miaulait. Une vraie chatte en chaleur. Et quand elle m’a vu, elle n’a pas été gênée le moins du monde et m’a invité à me joindre à eux.


Ma douce se tourne vers Al, le regard ahuri.


— Tu assures si peu que ça ? ironise-t-elle.

— Il faut croire.

— Allez-vous faire foutre, s’exaspère Al. Elle avait juste envie d’une double.

— Une vraie actrice porno, ouais. Elle couinait tellement que c’est à se demander si elle ne simulait pas.

— Ta gueule.


Et mon meilleur pote pose sa bouteille sur le plan de travail avant de m’adresser un doigt d’honneur et de partir en direction de sa chambre.

Je croise le regard d’Eliora et nous explosons de rire en même temps.

Nous peinons à nous reprendre, il nous faut dix bonnes minutes pour y parvenir. Lia a les yeux remplis de larmes tellement nous avons ri, et je ne suis pas mieux.

Al est vexé, mais ça lui passera. C’est de bonne guerre, il ne manquera pas de raconter, lui aussi, certaines anecdotes à Lia.


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23 commentaires

Roselyne Simone Paquier

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Il y a 3 ans

oh mon dieu c'est magnifique

Sand Canavaggia

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Il y a 5 ans

Oh c'est tout chaud tout le temps 😁 il est obnubilé par Lia...et cet éclat de rire fait du bien à la lecture avec le vexé qui s'échappe cest délicieux...pour la provocatrice la langue dehors c'est ton brin de piment où à défaut de dégoûter peut être franchement déplacé et pas un brin excitant sur un homme fidèle avec des idées arrêtées comme il semble l'être à cette minute...mais l'ensemble est vraiment bon dans cette suite et bien dans le jus de ce que tu souhaites transmettre de tes personnages...je poursuis (chouette un autre chapitre...)😉😋

Charlie L

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Il y a 5 ans

Un peu d'humour ca fait pas de mal, il ne faut pas oublié que c'est un roman de l'été 😉😉

Niko42

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Il y a 5 ans

En tant que mâle, je certifie qu'une femme qui se passe la langue sur les lèvres ne nous dégoûte jamais ! 😋

Sam Laurent

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Il y a 5 ans

Tres beau chapitre encore ma belle ❤

Charlie L

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Il y a 5 ans

Merci. contente que ça te plaise

Sam Laurent

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Il y a 5 ans

T etais obligée d honorer notre groupe! 🤣🤣🤣

Charlie L

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Il y a 5 ans

toujours 😂😂

Elo François

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Il y a 5 ans

La suite, la suite, la suite !! ♥️

Charlie L

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Il y a 5 ans

il n'y a qu'à la débloquer 😉
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