Vana Aim Deux cœurs fracassés pour Noël Suite chapitre 9

Suite chapitre 9

En fouillant dans une boîte, mes doigts se referment sur une boule de Noël particulière, celle que nous avions fait fabriquer pour le tout premier Noël de Stella. Je la sors délicatement de son emballage, comme si elle risquait de se briser sous mon souffle. Une vague d’émotion me foudroie, et le poids de l’absence devient soudain insoutenable. J’ai l’impression que la terre se dérobe sous mes pieds.


Des larmes silencieuses tracent leur chemin sur mes joues alors que je contemple cet objet fragile, niché dans le creux de ma main.


― Mon ange, je ne t’oublierai jamais. Si tu savais à quel point tu me manques ! Je t’aime tellement, ma chérie… Je suis et je serai toujours ta maman, pour l’éternité. N’oublie jamais à quel point je t’aime. Plus que l’univers !


Ces mots murmurés brisent quelque chose en moi, et pourtant, ils m’apaisent aussi, comme une libération. Je m’appuie contre la façade, tenant la boule entre mes mains tremblantes.


Quand enfin je retrouve un semblant de force, je monte sur l’escabeau et suspends ce précieux souvenir à la guirlande, juste au-dessus de la porte d’entrée. Chaque jour, chaque passage sous cette porte sera un rappel de son éclat et de tout ce qu’elle représente. Là, elle veille désormais, tel un ange protecteur.

Et même si le froid m’enveloppe, mon cœur retrouve un peu de chaleur. Ce sera peut-être un Noël sans elle… mais jamais un Noël sans son souvenir.


Je descends doucement de l’escabeau, son visage radieux gravé derrière mes paupières dès que je ferme les yeux. Mon souffle est court, irrégulier, et mes pensées tourbillonnent. Je m’assois un moment dans l’un des fauteuils, espérant calmer le tumulte qui m’habite et reprendre mes esprits.


Mon regard tombe sur mon téléphone. Il est déjà quinze heures. Cela fait près de six heures que je suis dehors sans même m’en rendre compte, absorbée par mes pensées et par la tâche qui m’occupait.


Je décide qu’il est temps de rentrer, ne serait-ce que pour manger un morceau avant de m’attaquer au rangement des décorations restantes, que je garderai soigneusement pour embellir l’intérieur.


Quand je franchis enfin la porte, je suis accueillie par la douce chaleur de la cheminée. Une vague de réconfort m’envahit instantanément, me donnant l’impression de fondre, comme un glaçon jeté dans une flamme vive.


― Vous avez remis du bois ? dis-je à l’entrepreneur d’un ton empreint de gratitude.

― Oui, votre cheminée allait s’éteindre. Je me suis dit que vous seriez contente de vous réchauffer après avoir passé tant d’heures dehors, répond-il avec un sourire chaleureux.

― Effectivement. Merci beaucoup. Vous avez mangé ?

― Oui, ne vous inquiétez pas, j’avais tout prévu pour me restaurer à midi.

― Vous voulez un café ?

― Avec grand plaisir, si cela ne vous dérange pas.


Je m’affaire à préparer une cafetière, mes mains encore engourdies par le froid. En fouillant dans le réfrigérateur, je sors quelques restes que je fais réchauffer directement dans leur contenant. Je lui tends une grande tasse de café fumant, tandis que je m’assois avec mon assiette devant moi, posant ma propre tasse à côté.


Je commence à manger, plus pour la chaleur bienfaisante que pour le goût. À chaque bouchée, je sens un peu de vie revenir dans mes doigts encore engourdis par les températures glaciales de l’extérieur. Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais transie de froid avant que la maison ne me rappelle ce que signifie être enveloppée de chaleur.


Au départ, cette sensation est presque douloureuse, mais elle finit par devenir apaisante, comme un baume appliqué sur une plaie invisible.


Mon regard se perd un instant dans les flammes dansantes de la cheminée. La journée n’est pas terminée, mais ce moment de répit, bercé par la chaleur et la présence discrète de l’entrepreneur, a quelque chose de profondément apaisant.


― Je peux vous poser une question ? soufflé-je, pensive.

― Oui, bien sûr !

― Votre ami Hugo, il déteste la Terre entière ou juste moi ?

― Oh… votre cher voisin a encore fait des siennes ?

― Eh bien, hormis une ou deux fois où nous avons réussi à discuter comme deux humains normaux, le reste du temps, c’est beaucoup plus compliqué ! Je me demande s’il aboie sur tout le monde ou si je suis la seule à y avoir droit…

― Je vous rassure, il est comme ça avec tout le monde. Depuis un an, il ne supporte plus personne.

― Pourquoi ?

― Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, ce n’est pas à moi d’en parler. Mais je pense que c’est sa façon à lui d’éloigner les gens. Il a trop de colère en lui, et il a du mal à la gérer.

― D’accord ! Donc, je ne dois pas le prendre personnellement, d’après vous ?

― Absolument pas !

― On a tous vécu des choses compliquées, et je sais que chacun gère comme il peut… Je trouve ça dommage qu’il s’isole de la sorte.

― Vous n’êtes pas la seule à le penser, vous savez. Il n’y a pas un jour où il ne m’en met pas plein la tête. Si j’ai le malheur d’aborder une discussion, disons… délicate, il s’en donne à cœur joie. Mais c’est mon ami, et même s’il fait tout pour me repousser, je ne le lâcherai pas !

― Il a de la chance de vous avoir !


Alors qu’il retourne à ses occupations, je reprends le chemin du jardin. Puis les bras chargés des dernières décorations, je me dirige vers le garage, où chaque objet, chaque guirlande, devra attendre patiemment que les travaux soient enfin terminés pour parachever la transformation de la maison en un véritable écrin de Noël.


Il serait d’ailleurs temps que je m’occupe d’acheter le sapin… Car ce dernier élément est indispensable pour compléter la féerie à l’intérieur du chalet.


Une fois les cartons rangés, je saisis les rallonges soigneusement enroulées, qui seront essentielles pour connecter les guirlandes lumineuses. Je fais le tour de la façade, inspectant chaque prise, me souvenant des gestes précis de Will. Aujourd’hui, c’est à moi de les reproduire. Mes doigts suivent ses mouvements, et les souvenirs affluent. Je l’entends encore murmurer des conseils, son sourire dans la voix, et une chaleur familière inonde mon cœur.


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6 commentaires

Pellecuer

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Il y a 9 jours

Quelle guerrière à la fois si fragile et si forte.

BlanBou

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Il y a 9 jours

J'ai pris le temps de liker tous les chapitres... vite vite lectrices et lecteurs... Likez pour débloquer de nouveaux chapitres!

Vana Aim

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Il y a 9 jours

❤️❤️

franedu30

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Il y a 10 jours

Amis lecteurs vite vite aimez pour qu'on puisse lire la suite ......😊

Vana Aim

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Il y a 10 jours

❤️❤️❤️

NICOLAS

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Il y a 10 jours

😍🫶💕💕💕
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