Vana Aim Deux cœurs fracassés pour Noël J-18 avant Noël

J-18 avant Noël

J-18…


Alizée


Après être rentrée tard de l’inauguration du village de Noël, je me suis endormie comme une masse. La première partie de ma nuit a été relativement bonne et reposante, mais la seconde… Mes cauchemars sont toujours aussi vifs, et je me réveille souvent en sursaut, hantée par un bruit de tôle froissée. Mon esprit cruel s’amuse à me torturer avec des sons que je n’ai jamais entendus dans le monde réel.


Lorsque j’émerge ce matin, les souvenirs de ma soirée se mélangent aux fragments de mes cauchemars. Je me frotte les yeux et m’habitue doucement à la lumière tamisée de l’aube.


Encore allongée, je prends un moment pour reconnecter mes pensées à l’instant présent. Et je ne sais pas ce qui est le plus dur ! Ces cauchemars incessants ou ce réveil dans un silence si pesant qu’il me donne l’impression d’étouffer.


La culpabilité m’envahit à nouveau, murmurant que ce silence est peut-être ce que j’ai inconsciemment désiré.


Avant, mes matins étaient loin d’être paisibles. À peine un pied hors du lit, les doléances pleuvaient. Mon mari, ma fille, parfois les deux à la fois… et moi qui râlais, souhaitant juste un peu de tranquillité pour savourer mon café. Non pas que je ne les aimais pas, bien au contraire, mais ce moment de calme m’était essentiel pour émerger vraiment.


Et aujourd’hui ? Ce silence, je le maudis. Ce besoin d’espace s’est transformé en un vide cruel. Je rêvais juste de quelques minutes pour moi, pas de ce néant sans fin. Jamais je n’aurais imaginé les perdre.


― Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien. Vous savez, j’aime croire que vous êtes tous ensemble, que vous faites la fête en m’attendant. En tout cas, je veux y croire. Promettez-moi de prendre soin les uns des autres, et surtout, prenez soin de mon bébé. S’il vous plaît, rappelez-lui chaque jour à quel point je l’aime, pour l’éternité. Vous me manquez, tous !


Les yeux fixés sur le ciel gris que j’aperçois depuis mon lit, je murmure ces mots comme une prière. Puis, après un long soupir chargé de tristesse et de nostalgie, je m’extirpe enfin de mes draps en quête de caféine.


J’enfile mon gilet chaud et mes chaussettes en laine avant de rallumer la cheminée, tandis que la cafetière se remplit lentement. La maison est glaciale le matin, et je déteste cette sensation.


Aujourd’hui, je dois m’occuper des courses en attendant la livraison de mes électroménagers, et un détour par le magasin de bricolage du village voisin est aussi prévu. Je dois acheter ce fameux coupe-bordure dont m’a parlé mon voisin, ainsi que de quoi accrocher les guirlandes lumineuses au toit.


Les festivités battent leur plein dans le village, et il est temps de lancer l’opération « décoration du chalet du Père Noël ». Cette tradition, qui tenait tant à cœur à mon mari, doit perdurer. Pour lui et pour Stella, en mémoire de ses rires qui me manquent cruellement. Peut-être que, depuis leur paradis, ils pourront voir les illuminations. En tout cas, j’ai envie de croire que c’est possible.


Mon mug fumant à la main, je consulte mes mails, espérant une mise à jour sur l’heure de livraison. Mais rien, tant pis. J’enfile mes chaussons, attrape un plaid épais, et sors sur la terrasse.


L’air glacé de ce matin sans vent pique mes joues, mais je m’enroule dans ma couverture et m’installe dans le vieux fauteuil de ma grand-mère. À l’horizon, le soleil timide perce doucement derrière les montagnes, et l’herbe givrée scintille sous ses rayons. Une odeur de neige flotte dans l’air… Elle arrive, j’en suis certaine !


Je décide alors de partir tôt pour mes achats et, après avoir fini mon café, je me prépare, prends une douche rapide, me maquille un peu et attache mes cheveux en un chignon lâche dégageant mon visage. J’enfile un jean, un pull bien chaud, ma doudoune longue, une écharpe et des gants avant de sortir. Sac et clés en main, je verrouille la porte et m’installe dans ma voiture.


Outre les équipements pour le chalet, je dois me préparer pour l’hiver. Là où nous vivions avant, la neige était rare. Ici, ce sera une toute autre histoire.


Les magasins locaux me permettent de trouver tout ce dont j’ai besoin sans aller en ville, une échelle escamotable, des chaînes pour la voiture, un coupe-bordure. Et en prime, un vendeur sympathique m’aide à tout charger.


Sans nouvelles du livreur, j’en profite pour acheter des provisions pour les deux prochaines semaines, pâtes, riz, viande, surgelés… et du chocolat. Noël sans chocolat, ce n’est pas Noël. C’était une règle chez nous, pas de chocolat en dehors des fêtes, pour que cette gourmandise reste spéciale.


Au détour d’un rayon, je tombe sur un sachet de mini-marshmallows, qui sera parfait pour mettre sur mes chocolats chauds.


Mais alors que je pousse mon chariot, une pensée me frappe, cette année encore, je n’aurai personne à ma table. Le 25 décembre se résumera à un plateau-télé, seule. Ma gorge se serre. Ce sera mon deuxième Noël sans eux. Rien n’est plus cruel que cette fête quand ceux qu’on aime ne sont plus là.


J’essuie d’un revers de main la larme qui roule sur ma joue, renifle doucement, puis ferme les yeux une seconde pour reprendre le contrôle de mes émotions. Avec un soupir, je me ressaisis et continue de remplir mon caddie.


En franchissant les portes du magasin pour regagner le parking, un frisson me parcourt. Le vent s’est levé, glacial, et je referme ma veste aussi vite que possible. Il me reste une dernière chose à faire avant de rentrer, et ma journée touchera enfin à sa fin. Je monte dans ma voiture, augmente le chauffage à fond pour contrer le froid mordant et reprends la route vers mon chalet. À mon arrivée, une douce satisfaction m’envahit en apercevant la fumée s’échapper encore du conduit de cheminée, promesse d’une chaleur réconfortante qui m’attend à l’intérieur.


Je déverrouille le garage et remonte le volet roulant pour y déposer mes achats. Après avoir refermé rapidement pour garder la chaleur, je transporte les sacs dans la maison, laissant les matériaux dont j’aurai besoin plus tard à l’abri dans le garage. Une fois dans l’entrée, je commence à ranger méthodiquement, les produits frais dans le réfrigérateur et le congélateur, les denrées sèches dans les placards. Après cela, une pause s’impose. Je me prépare une tasse de café et mets le micro-ondes en marche.


C’est alors que j’entends le bruit caractéristique d’un camion se garer devant chez moi. Intriguée, je me penche à la fenêtre et découvre, surprise, le camion de livraison que je n’attendais pas de si tôt. Je me précipite pour enfiler ma veste et mes bottes fourrées avant de sortir.


― Bonjour, m’dame, me lance le chauffeur.

― Bonjour ! Une livraison pour moi, je suppose ?

― Oui, deux colis. Je vous laisse signer ici pendant que je les sors du camion.

― D’accord. Vous pourriez les déposer directement dans ma cuisine s’il vous plaît ?

― Désolé, livraison au pied du camion seulement, m’dame.




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4 commentaires

Bérengère Ollivier

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Il y a 14 jours

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Pellecuer

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Il y a 14 jours

Deux belles étoiles de Alizé brillent dans le ciel!!

NICOLAS

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Il y a 14 jours

💕🫶😍

Vana Aim

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Il y a 14 jours

❤️
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