Vana Aim Deux cœurs fracassés pour Noël Fin chapitre 6

Fin chapitre 6

— Bonsoir Alizée ! Vous cherchez quelque chose ?

— Non, je vous ai aperçu et j’ai vu…

— Ah, non, par pitié, ne vous y mettez pas ! réponds-je sèchement.

— Désolée si je vous ai… vous aviez ceci accroché à votre veste… me dit-elle en brandissant une étoile qui était restée accrochée à mon dos, toute penaude.

— Oh, je suis désolé… merci ! J’ai cru… enfin, ce n’est pas important !

— Mauvaise soirée ?

— On peut dire ça, oui.

— Je vous offre un chocolat chaud ? Pour vous remercier de ce matin…

— Je suis en service, je n’ai théoriquement pas le droit, mais si on va à l’abri des regards, ce sera avec plaisir… J’aurais plus besoin d’un whisky, mais ce n’est pas dans mes habitudes ! dis-je en tentant de faire un peu d’humour.

— Je reviens, attendez-moi sur le banc derrière ce bâtiment !


Surpris qu’elle sache ce qui se trouve là-bas, je reste un instant interloqué, mais elle a déjà rebroussé chemin.


Je m’installe et il ne lui faut que cinq petites minutes avant de revenir avec deux verres fumants à la main.

Elle s’assoit à côté de moi et nous commençons à déguster nos chocolats chauds en silence. Enfin, mis à part les chants de Noël qui résonnent partout, bien sûr…


— Comment connaissiez-vous cet endroit ? lui soufflé-je.

— J’ai habité ici quelques mois, quand j’étais adolescente.

— D’accord. Je pensais que vous n’aviez jamais vécu ici !

— Pourquoi ?

— Vous êtes différente… enfin, je veux dire, vous ne ressemblez pas aux femmes d’ici.

— Je vois ! Vous m’avez trouvé un surnom, je suppose ?

— Comment le savez-vous ?

— Une intuition… Alors ?

— La touriste !

— Ça va, ça reste gentil, me dit-elle en souriant.

— Une intuition, ou vous le faites aussi ?

— Je le fais aussi ! souffle-t-elle en rigolant franchement maintenant.

— Donc, lequel m’avez-vous donné ?

— Le Grinch ! Je suis désolée… dit-elle, prise d’un fou rire communicatif.


Je dois avouer qu’elle a tapé dans le mille avec ce surnom. Et je ne lui en veux absolument pas ! C’est de bonne guerre, vu nos premières rencontres.


Ce petit moment me fait beaucoup de bien et, maintenant que le silence est rompu, nous discutons de tout et de rien en finissant nos chocolats.


Mais il est déjà temps pour moi de retourner travailler auprès des exposants, qui doivent sûrement se demander où je suis passé.


Après être passé au hangar récupérer le matériel manquant, je me dirige vers les stands que j’ai visités tout à l’heure pour leur distribuer ce dont ils ont besoin. Je continue ma ronde, en notant mentalement toutes les demandes auxquelles je vais devoir répondre avant de pouvoir enfin rentrer dans mon antre.


La soirée s’étire, et les minutes passent bien trop lentement à mon goût. Mais grâce à ma voisine, mon cœur est un peu plus léger ce soir, et ma mauvaise humeur s’est un peu estompée… C’est toujours ça de pris. Ce ne sera peut-être pas ma pire soirée, finalement.


Alors que je déambule entre les stands, je l’aperçois un peu plus loin, en pleine discussion avec une femme que j’ai déjà croisée plusieurs fois dans le village, mais que je ne connais pas. Sûrement une de ses connaissances d’autrefois.


Elle a l’air tellement à l’aise, si bien dans ses baskets… Tellement loin du monstre que je suis devenu ! Quand je la regarde, elle me paraît parfaite, sans laisser rien paraître. Pourtant, j’ai vu quelque chose dans ses yeux la dernière fois, comme une fissure, une brèche… Je suis sûr de ne pas avoir rêvé cette douleur cachée derrière ses iris noisette. J’aimerais vraiment savoir ce qu’elle vient faire ici…


Quand nos regards se croisent et qu’elle capte mon regard posé sur elle, je détourne instinctivement la tête, comme un enfant pris en faute. L’heure de la fermeture approche, alors je traverse la place pour regagner mon bureau. Cette petite nana commence à devenir une obsession, et il est hors de question que j’y porte plus d’attention ! Mais qu’est-ce que je fous, bordel !


Après avoir passé mes nerfs sur les caisses de rangement et les guirlandes lumineuses posées au sol, et une fois tous les exposants rentrés chez eux, je coupe l’électricité des décorations extérieures et ferme le hangar avant de remonter me terrer chez moi. La solitude est ma punition ! Je ne peux pas penser à une autre femme alors que la mienne est six pieds sous terre à cause de moi !


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2 commentaires

Pellecuer

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Il y a 14 jours

Quand deux secrets si lourds soient ils se croisent dans la vie!!!!

SEV13210

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Il y a 15 jours

Je m’impatiente de lire la suite 🥰. Plus qu’un like…..😁
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