Fyctia

Je finis par sortir de la maison afin de retourner à ma voiture et m’allonge sur la banquette arrière, prenant soin de m’enrouler dans mes deux couettes sans laisser dépasser un seul morceau de peau. La température ne devant pas dépasser zéro degré, et je ne tiens pas à perdre mes orteils durant mon sommeil.

À travers la vitre de la voiture, j’admire les étoiles, jusqu’à ce que la vitre se recouvre de buée. Je tente de ne pas ressasser pour m’endormir, mais c’est peine perdue. Un flot de pensées me submerge, mes souvenirs remontant à la surface. J’ai envie de pleurer, mais il ne me reste plus de larmes pour aujourd’hui, et il est plus que nécessaire que je prenne des forces pour demain.

Mais je lutte inlassablement. Je suis épuisée, énervée, et un vacarme monumental envahit mon esprit. Trop de pensées, trop de souvenirs, trop de tracas et de peurs qui vivent en moi, et ce chamboulement, ce déménagement, a mis mes nerfs à rude épreuve.

Alors que mon ventre gargouille, pris par la faim, je tente de m’endormir, mais la peur s’insinue en moi lorsque j’entends des bruits de pas qui se rapprochent et qu’une lumière vient lécher l’intérieur de la voiture.

Je tremble de peur, mais ferme les yeux, restant totalement immobile, comme si rien de tout cela n’était réel. Je me dis que, d’ici quelques minutes, lorsque je rouvrirai les yeux, il n’y aura personne et que j’aurai tout simplement halluciné. Je suis dans le déni le plus total, je le sais bien !

J’entrouvre doucement les yeux pour observer le faisceau de lumière se déplacer autour de moi, mais la buée est tellement opaque que je n’arrive pas à distinguer qui se trouve à l’extérieur du véhicule.

Puis, les bruits de pas s’éloignent, me laissant dans le silence total.

Après cette frayeur que j’aurais préféré éviter, je finis par sombrer dans des songes étranges, toujours plus sombres les uns que les autres.