Manu69 Derrières les murs Chapitre 7 : détéctive Carter

Chapitre 7 : détéctive Carter

Deux heures que nous tournons en rond dans cette salle d’interrogatoire. Autant de temps que j’essayais de lui soutirer la moindre information pertinente. Rien n’en sort. Ses paroles sont toujours les mêmes, elle ne sait pas, elle ne se souvient de rien. Je ne devine pas à quelle comédie elle joue, mais il faut avouer qu’elle est douée. Ses gestes sont millimétrés, elle ne bouge pas de sa chaise, ses paumes sont posées à plat sur la table. Ses yeux ne se détournent pas de ma silhouette. Pourtant, je crois qu’elle cache quelque chose, alors je m’amuse à répéter à de nombreuses reprises l’interrogation qui déclenche une étincelle d’émotions. Rien de bien flagrant, mais, pour moi, je trouve qu’elle est présente à cet instant T.


— Vous êtes marié depuis six ans, vous avez deux enfants de quatre et dix-sept ans. Vous allez réellement laisser ses filles sans réponse sur la mort de leur père ? la questionné-je.


Cette fois je change de tactique, je sais que cet élément est la clé de cette affaire. Si, comme le pense mon collègue, c’est de la légitime défense, c’est sur ce détail qu’il faut que je me concentre.


— Je ne vais pas vous inventer des faits juste pour vous faire plaisir. J’ai tué mon époux, c’est vrai… mais JE NE ME SOUVIENS DE RIEN, crie-t-elle dans ma direction.


J’esquisse un sourire. Enfin elle craque. Je me contente de lui répondre d’une voix évasive.


— Pour une militaire de formation, vous perdez vite votre sang froid…


Un trait de fatigue et de lassitude se lit sur sa figure. Elle laisse tomber son visage sur ses bras. Je n’obtiendrais plus rien d’elle pour le moment. Je reste stoïque durant de longues minutes sur ma chaise avant de me lever et sortir de la pièce. Une fois la porte refermée dans un cliquet léger, je m’avance vers l’espace où m’attend mon coéquipier.


— Elle a la peau dure, m’indique-t-il en continuant de l’observer.

— C’est sûr. Son avocat est arrivé ? le questionné-je en attrapant une tasse de café chaude.

— Son paternel passait des coups de fil quand tu l’as embarqué dans la salle. Ça ne devrait pas tarder.

— Nous n’aurons pas le droit à un commis d’office.

— Pas avec cette famille, réplique-t-il en sortant de la pièce.


C’est le moment de changer de tactique, je l’ai poussé à bout et lui va jouer le gentil flic. Je dépose mes fesses sur le rebord de la table et place mon café à mes lèvres. La porte s’ouvre derrière la vitre. Il pénètre dans la salle, avec entre ses mains une boisson chaude et un club sandwich.


— Madame Scott, je m’appelle Josh et c’est moi qui vais poursuivre l’interrogatoire.


Elle soulève sa tête d’entre ses bras, ses yeux sont rougis, les larmes perlent sur ses joues. Actuellement elle semble presque humaine.


— Après le mauvais flic, vous jouez le gentil, grimace-t-elle.


Cette femme est surprenante, même dans ce genre de situation, elle arrive a garder une once d’humour.


— Nous pouvons dire ça comme ça, réplique-t-il. Je vous offre un café à manger ?

— Merci, répond-elle.


Il dépose ses victuailles sur la table, elle les attrape avant de les porter l’un après l’autre à la bouche.


— Qui connaissait l’emplacement de votre coffre-fort ? commence-t-il doucement.

— Mon mari, réagir-elle entre deux bouchés.

— Pas vos enfants ?

— Non, à l’intérieur, il n’y a que mes armes à feu. Elles n’ont pas besoin de trouver où c’est caché.

— Vous savez j’ai un gamin de dix-sept ans, et il maîtrise beaucoup plus de choses que je n’ose imaginer, alors je pense que votre grande sais où est le coffre-fort.

— Même si c’est le cas, elle n’était pas présente hier…

— Vous avez raison, mais peut-être que votre arme était sortie de sa place.



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