Manu69 Derrières les murs Chapitre 6.2 : Séréna Scott

Chapitre 6.2 : Séréna Scott

Trois ans auparavant.




— Séréna, tu es encore là ? me questionne mon collaborateur en passant sa tête dans l’ouverture qui nous sépare.


— Oui, Mikael ! J’allais partir, déclaré-je en récupérant mon téléphone dans ma main.


— Ton mari est bien fait, tu passes tes soirées au boulot, s'amuse-t-il.


— Il n’a pas encore demandé le divorce. C’est bon signe, ajouté-je avec un sourire en me levant de ma chaise.


Michael est mon assistant/secrétaire/meilleur ami. Ce type me supporte depuis vingt ans. Alors, quand j’ai créé ma société, il y a bientôt deux années, il m’a paru évident que nous devions travailler ensemble. Nous avons grandi dans les beaux quartiers de New York, passé nos vacances dans les Keys et autres îles du pays. Inséparable, au point que nos parents nous imaginaient déjà mariés avec une ribambelle d’enfants autour de nous. Sauf que personne ne savait qu’il avait une préférence pour le sexe opposé. Aujourd’hui, il est le parrain de notre fille Lisa, cette petite terreur d’un an, qui nous en fait voir de toutes les couleurs. Rien que de m'en souvenir, un sourire naît sur mon visage.


— Toi, tu penses encore aux bêtises de Lisa, affirmer-il en s’asseyant à ma place.


— Oui, mais fais comme chez toi, répliqué-je en le regardant empoigner mes dossiers en cours sur mon bureau.


— Je prends de l’avance, ma patronne est un tirant.


— En attendant, elle est encore une fois en retard, alors je file, déclaré-je en me dirigeant vers la sortie de mon bureau en n’oubliant pas de lui souhaiter une bonne soirée.


Le bruit de mes talons claque au sol, répercute dans le couloir menant aux ascenseurs. Une vibration se fait dans ma main, mes yeux se posent sur l’écran de mon cellulaire afin de vérifier l’expéditeur.


  • «  tu es loin ? Nous avons un événement à fêter ce soir. »


Je tape rapidement une réponse


  • «  15 min selon la circulation »


  • «  ok »


Je range rapidement mon mobile dans la poche de ma veste, m’insère dans la cabine qui mène à mon véhicule.


***


Quinze minutes plus tard, comme promis, j’ouvre la porte de notre domicile. Le calme règne entre les murs de notre habitation. Un coup d’œil à la pendule installée dans le hall d’entrée m’informe qu’il est une heure avancée. Vingt heures trente, Lisa est sans doute déjà dans son lit. Notre rythme de travail, nous impose une routine drastique pour notre fille. Je gère souvent le matin, tandis que Josh prend le relais le soir. Son emploi dans la finance lui permet plus de liberté. Nous avons trouvé notre équilibre comme cela.


Je dépose mes affaires personnelles sur le meuble prévu à cet effet. Je me déchausse afin de me déplacer pieds nus dans notre domicile. C’est un petit bonheur simple que j’affectionne particulièrement, sentir les surfaces sous ma voûte plantaire. Mes enjambées me guident dans le salon, où je suis sûr de retrouver mon compagnon. Je me stoppe net dans l’embrasure de la porte. Il n’est pas seul. Mes yeux survolent la scène qui se déroule à quelques pas de moi.


Une jeune fille est présente, assise sur le bout de ses fesses sur une des nombreuses chaises de notre table. Ses mains sont posées sur ses genoux, son regard passe de moi à mon mari avec cette expression de biche prise dans les feux de la voiture. Les battements de mon cœur se font de plus en plus rapides. Je ne parviens pas à en croire mes prunelles.


— Surprise ! s’exclame Josh en s’approchant de moi.


— Je… je bégayé-je sonnée par ce que j’observe.


— C’est bien la première fois que j’arrive à t’étonner. Notre dossier a été validé hier. Karen vient ! Ne fais pas ta timide, déclare-t-il en tendant la main vers lui.


Karen, cette jeune fille de quatorze ans que nous avons rencontrée à diverses reprises lors de notre demande d’adoption. Avec Josh, nous avons décidé de passer ce cap après ma première grossesse qui s’est avérée plus que compliquée. L’accouchement a été chaotique, j’ai failli y laisser ma vie, autant dire que cela nous a refroidis pour avoir de futurs enfants. Nous avons jugé plus prudent de tenter une adoption sur un adolescent. Notre choix s’est porté naturellement sur cette jeune fille. Son quotidien jusqu’à présent n’est pas joyeuse. Elle a séjourné la plupart de son temps dans différents foyers de l’État, ses géniteurs sont d'anciens toxicomanes et ont renoncé à leurs droits parentaux il y a quelques années. Grâce à mes parents, des avocats influents dans la ville de New York, notre dossier est passé en priorité. Nos fonctions dans la finance et la sécurité apportent aussi une aubaine pour nous. Les assistantes sociales et divers organismes se sont déplacés à plusieurs reprises à notre domicile afin de s’assurer de la sainteté de notre famille.


— Bienvenue à la maison Karen, déclaré-je entre deux sanglots.




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2 commentaires

kleo

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Il y a 2 mois

J'aime bien cette alternance aujourd'hui et avant. Ce s'intègre bien dans l'histoire
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