Manu69 Derrières les murs Chapitre 5 : Séréna Scott

Chapitre 5 : Séréna Scott

À l'hôpital.


Trois heures se sont écoulées depuis mon arrivée dans ce box de consultation. Autant de temps que j’ai sent le regard réprobateur de mon père. Puis, les œillades des différentes infirmières qui ont pénétré dans cet espace pour me guider vers divers examens. Toutes ses étapes sont là pour être certain que je sois en état d’aller en garde à vue. Ce sont les procédures basiques. Durant toutes ses longues minutes, j’ai répondu qu’aux questions des médecins, malgré le fait que j’ai souhaité persister à être murer dans ce silence vis-à-vis de mon patriarche. Je continue de répéter à qui veut l'entendre que je ne me souviens de rien -cela n’est pas un mensonge -.


Les dernières bribes de ma soirée sont celles où je rentre dans mon habitation. Le reste est une immense zone d’ombre. Qui aurait pu extraire mon arme du coffre-fort de la maison ? Peu de personnes connaissent le code ! mis à part mon défunt mari… Toute cette situation me dépasse, mais j’assume malgré mon amnésie passagère de l’avoir tué…


Le bruissement du rideau me sort de mes pensées, mon géniteur se tient droit devant moi, accompagné des deux détectives chargés de l’enquête. Ils ont tous les trois le regard rivé sur ma silhouette habillée d’un survêtement que l’on m’a fourni, il y a de cela plusieurs minutes. Je réalise toutes les tâches demandées avec automatisme, je ne cherche pas à comprendre les scènes qui se jouent devant moi. Avec délicatesse, je me lève du lit sur lequel je suis installé, et me positionne debout. Mes bras tendus fa à ce moi, afin qu’ils puissent me mettre les menottes.


— Chérie, es-tu sûre de ne pas vouloir d’avocat ? m’interroge encore une fois mon père, dont les traits sont tirés par l'angoisse grandissante d’heure en heure.

— Oui, certaine.


Cette réponse ne le satisfait pas. Je tiens mes gênes de lui, nous ne cautionnons pas le refus, c’est pour cela que je me suis engagé à mes vingt un an. Il ne désirait pas que sa fille bien-aimée choisisse une autre voie professionnelle que celle qu’il imaginait pour elle. Je me suis battu durant de longues semaines, même des années pour gagner son respect et son acceptation. Lorsque je suis revue blessée, je me suis rendu compte du mal que je lui avais infligé sans le souhaiter. J’avais l’impression à cette époque qu’il avait pris dix années de plus en quelques secondes. Comme c’est le cas aujourd’hui. Je m’en veux de ne pas être la fille parfaite qu’il désirait.


***


Assises sur cette chaise en bois et fer, mes mains sont posées sur la table. En face de moi se trouve le détective Carter, je sais que son collègue est dans la pièce à l’extérieur. Celle qui donne sur la vitre sans tain, je ne le vois pas, mais lui l’observe. Je suis certaine aussi qu’il enregistre toutes les réponses que j’accorde. Les interrogations sont simples, jusqu’à cette question. Celle qui me renvoie trois ans en arrière.


***


Je sors de ma douche après une longue journée de travail, j'ai effectué plusieurs rendez-vous avec les différents établissements de crédit afin de mettre leurs systèmes d'alarme au point. Nous avons conclu qu'il aurait aussi des vigiles aux entrées de certaines grosses agences. Une recrudescence de vol à main armée ces dernières semaines, les vacances de Noël approchant, les gens ont besoin de plus d'espèces. Les banques remplissent donc les coffres et les bandits s'en donnent à cœur joie. Six cambriolages dans la même enseigne bancaire en vingtaine de jours, ils commencent à en avoir marre, ce que je peux comprendre, donc nous avons tous nos moyens disponibles en action pour les aider.


J'entre dans la chambre et aperçois mon mari dans le dressing.


— Tu as perdu quelque chose chéri ? le questionné-je doucement en m'approchant de lui


Sans que je m'y attende, il se retourne vivement, et sa main vient atterrir sur ma pommette. Choquer, je me recule de quelques pas, tout en posant ma paume sur ma joue douloureuse.


— Je suis désolé, je suis désolé, commence-t-il à pleurer devant moi.


Il se laisse tomber au sol, et continue de sangloter en me tenant les jambes pour que je ne puisse pas quitter la pièce.


***


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